Éthiopie : le gouvernement éthiopien demande à l’OMS d’enquêter sur son directeur….
Le gouvernement éthiopien a demandé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’enquêter sur son propre patron, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Addis-Abeba accuse le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus de « désinformation nuisible » et de « mauvaise conduite » concernant le conflit dans le pays. Dans un communiqué publié jeudi, le gouvernement éthiopien déclare qu' »il s’est ingéré dans les affaires internes de l’Éthiopie, y compris dans les relations de l’Éthiopie avec l’État d’Érythrée« , a déclaré le gouvernement. Selon le communiqué, le directeur général de l’OMS pourrait menacer l’intégrité de l’organisme de santé.
Tedros Adhanom Ghebreyesus est remis en cause par son propre pays. Il est Tigréen et a été ministre de la Santé dans un précédent gouvernement éthiopien, dirigé par le TPLF.
Rappel: le chef de l’OMS dénonce le « blocus médical » du Tigré qui « tue des gens »
Cette semaine encore, le Dr Adhanom Ghebreyesus, seul candidat à sa réélection à la tête de l’Organisation mondiale de la santé a qualifié d' »enfer » les conditions de vie dans la région du Tigré en accusant les autorités d’empêcher l’entrée de médicaments vitaux dans la région. Entre-temps, le gouvernement d’Abyi Ahmed affirme que l’aide est bloqué par les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) qui bénéficient d’un « soutien financier et technique » de la part du dirigeant onusien.
Le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé jeudi 6 janvier 2022 les autorités éthiopiennes à garantir un accès humanitaire sans entraves au Tigré, un plaidoyer en faveur de sa région natale ravagée depuis un an par un conflit avec Addis-Abeba.
« Au Tigré, l’OMS n’a pas été autorisée à livrer des fournitures médicales depuis la mi-juillet de l’année dernière », malgré les demandes répétées de l’OMS de fournir du matériel médical à la région du Tigré, qui permettrait de répondre à certains des besoins humanitaires et sanitaires de cette région, a fait valoir le Directeur général de l’OMS lors d’un point de presse de l’Organisation à Genève.
En effet, si l’agence sanitaire mondiale de l’ONU a pu expédier 14 tonnes de fournitures médicales à Afar et 70 tonnes à Amhara en décembre, cette ouverture ne touche pas la région éthiopienne du Tigré.
Même en Syrie, au Soudan du Sud, au Yémen, l’OMS a pu sauver des vies
« Même dans les périodes de conflit les plus difficiles en Syrie, au Soudan du Sud, au Yémen et ailleurs, l’OMS et ses partenaires ont pu sauver des vies », a fustigé le Dr. Tedros, relevant qu’au Tigré, « le blocus de facto empêche l’accès aux fournitures humanitaires » et « tue des gens ».
« Au début de la conférence de presse, j’ai dit que la nouvelle année était un moment de renouveau », a-t-il dit, invitant de manière générale, « tous les dirigeants et les principales parties prenantes aux conflits à se souvenir que ceux qui œuvrent pour la paix sont les héros dont l’histoire se souvient ».
Pour le chef de l’OMS, le monde a besoin de la santé pour la paix et de la paix pour la santé.
« Pour instaurer la confiance et sauver des vies, un bon point de départ est de veiller à ce que les couloirs humanitaires et sanitaires soient ouverts dans toutes les zones de conflit afin que les agences internationales et les groupes de la société civile puissent faire ce qu’ils font le mieux : sauver des vies », a affirmé le Dr. Tedros.
Un camp de réfugiés pris pour cible
De son côté, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a dénoncé une attaque contre un camp de réfugiés au Tigré.
« Les réfugiés ne sont pas et ne devraient jamais être une cible », a déclaré jeudi le Haut-commissaire aux réfugiés, Filippo Grandi, se disant « profondément attristé d’apprendre que trois réfugiés érythréens, dont deux enfants, ont été tués hier, lors d’une frappe aérienne qui a touché le camp de réfugiés de Mai Aini, dans le nord de l’Éthiopie ».
« Mes pensées et ma plus profonde sympathie vont aux proches des victimes de cette attaque », a dit M. Grandi.
Selon les informations reçues par le HCR, quatre autres réfugiés ont été blessés mais « leurs vies ne sont heureusement pas en danger ». L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés les aide à recevoir des soins médicaux. Elle continue à rassembler et à corroborer les détails sur les événements.
M. Grandi a réitéré l’appel du HCR à toutes les parties au conflit à respecter les droits de tous les civils, y compris les réfugiés.
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