Au Maroc, on ne badine pas avec le Sahara!
Quand il s'agit du Sahara et de patriotisme, les supporters rajaouis n'hésitent point à monter au crénau! Tenue vendredi dernier à Alger, la cérémonie d’ouverture du CHAN 2022 continue de faire jaser. Durant celle-ci, le petit-fils de Nelson Mandela, Zwelivelile Mandela, présent en tant qu’invité, a qualifié le Sahara Occidental de «dernière colonie d’Afrique» et son discours a été perçu comme une marque de provocation supplémentaire par le Maroc, qui entretient des relations particulièrement tendues avec l’Algérie ces derniers jours. Très vite, les propos de Zwelivelile Mandela, "petit-fils" de Nelson Mandela ont suscité une réponse de la part des supporters du Raja Casablanca lors d'un match de la Botola.
«Petit Mandela, le seul territoire africain qui reste encore colonisé est Orania!», peut-on lire sur une banderole brandie par la Curva Sud.
C’est dans ce contexte que les supporters du Raja Casablanca ont profité de la réception du MC Oujda (2-1) mardi en championnat pour régler leurs comptes avec le Sud-Africain. «Petit Mandela, la dernière colonie en Afrique, c’est Orania», a taclé (en anglais) une large banderole, installée dans la Curva Sud, repère des groupes ultras du Raja. Orania est une ville d’Afrique du Sud composée de 2 500 habitants, tous blancs et descendants des Afrikaners, considérée comme un des derniers vestiges de la période de l'apartheid.
"Le stade Nelson Mandela a été inauguré en Algérie et Mandla Mandela était conférencier. Il a qualifié le Sahara occidental de "dernière colonie d'Afrique". Au prochain match de football, les Marocains arboraient cette banderole. Le message est essentiellement: «Petit Mandela, la dernière colonie en Afrique, c’est Orania»" Volkstaat.
"Le Maroc est devenu le plus grand partisan d'Orania après les insultes du petit Mandela à son peuple. Nous avons reçu des milliers de visites sur nos sites de la part de Marocains nous souhaitant du succès. Merci à tous." Volkstaat.
Un logo pour symboliser l'amitié du Royaume du Maroc et ORANIA.
Le Volkstaat, ORANIA vient de lancer un concours de conception de logo, pour choisir le logo qui sera retenu pour symboliser l'amitié du Royaume du Maroc et ORANIA.
"Quelqu'un peut-il concevoir un badge ou un logo non officiel de l'alliance d'amitié Maroc/Oranie ? Le gagnant verra son designe placé sur notre photo de couverture. Je ferai un don de Φ1000 à l'Orania Dorpsraad (conseil municipal) en votre nom. Et faites un don de Φ500 pour les 2e et 3e prix." a tweeté Volkstaat
Volkstaat : (État du peuple en afrikaans) est un concept politique visant à promouvoir la création d'un État souverain ou d'une province autonome, linguistiquement et culturellement à dominante afrikaans, en Afrique du Sud. Il représente une sorte de terre promise pour certains nationalistes Afrikaners.
Orania possède sa propre banque et monnaie, l'ora (Φ), dont le cours est égal à celui du rand sud-africain.
La presse algérienne et autres média de l’Est montent au créneau pour défendre le Petit Mandela
Le Maroc choque une nouvelle fois l'Afrique avec ce terrible geste envers insultant envers l'Algérie et le "petit fils"? de Mandela!
La défense des droits de la minorité afrikaans
En devenant, avec la transition, l’une des onze langues officielles du pays alors que l’anglais devenait de facto langue de communication, l’afrikaans a perdu en privilège et en pouvoir, pour les Afrikaners blancs en particulier. Cette situation exigeait la reconstruction d’une identité culturelle. Au fur et à mesure que l’afrikaans perdait sa position privilégiée dans le secteur public, les secteurs commerciaux et la vie publique, de nombreux conflits autour des droits linguistiques ont éclaté. Les médias étaient au centre de ces conflits, non seulement en tant que sujet de discorde, particulièrement en ce qui concernait le statut de l’afrikaans dans les médias publics, mais également comme chambres d’écho. Bien que les parties à ces conflits aient souvent fait usage du droit des minorités linguistiques et du multiculturalisme, leurs discours sont essentiellement fondés sur (un retour à) la pensée nationaliste afrikaner.
"Le parti au pouvoir et le troisième plus grand parti d'Afrique du Sud discriminent et idéalisent activement la violence contre les minorités et, d'une manière ou d'une autre, nous sommes censés croire que le problème du racisme est exclusivement du domaine de la minorité blanche." a tweeté Ernst Alex Roets, écrivain sud-africain, producteur de films, directeur général de la société de production cinématographique Forum Films et un activiste afrikaner, directeur général adjoint d'AfriForum, un influent lobby sud-africain de défense de la minorité afrikaans.
Un Afrikaner est un Sud-africain blanc d’origine néerlandaise, française, allemande ou scandinave qui s’exprime dans une langue dérivée du néerlandais du xviie siècle: l’afrikaans. C'est l'une des langues les plus jeunes du monde.
L’afrikaans est la langue maternelle d’environ 4 621 000 Sud-Africains, soit 15,1 % de la population sud-africaine. […] près de 12 524 000 peuvent lire et comprendre la langue. […] 15,5 % d’entre eux appartiennent à une catégorie socio-économique élevée (LSM 10-La mesure du niveau de vie), 17,9 % à une catégorie intermédiaire et 48 % à une catégorie moyenne.
Qu’est-ce qu’une minorité?
Que les minorités soient linguistiques, ethniques, religieuses, raciales, culturelles, politiques ou une combinaison quelconque de ces traits, elles renvoient à un concept difficile à saisir. Les critères employés pour les distinguer sont nombreux et souvent interreliés. De façon générale, on associe le terme de minorité à l'infériorité numérique. Une minorité constitue une partie d'un ensemble national. On compte, par exemple, moins de francophones et moins d'Amérindiens au Canada que d'anglophones; les francophones et les Amérindiens sont des minorités au Canada. Mais le critère quantitatif reste parfois équivoque. Par exemple, en Espagne, les locuteurs ayant l'espagnol comme langue maternelle sont plus nombreux que ceux parlant le catalan, mais en Catalogne les Catalans sont plus nombreux que les «Espagnols». Au Québec, les francophones sont majoritaires, mais ils sont minoritaires ailleurs partout au Canada. On trouve donc des peuples numériquement minoritaires dans l'ensemble d'un pays, mais localement majoritaires.
La situation d'un groupe minoritaire ne dépend pas seulement de son poids numérique ou de sa distribution géographique. Elle est également conditionnée par des facteurs ethniques, religieux, raciaux, culturels, politiques ou une combinaison de quelques-uns d'entre eux. Aux États-Unis, 210 millions d'Américains ont l'anglais comme langue maternelle, mais des millions d'autres utilisent l'espagnol, l'allemand, le russe, l'ukrainien, le français, etc. Ces groupes sont-ils tous reconnus comme des minorités? Le groupe hispanophone paraît-il plus particulier que les autres dans la mesure où il s'agit d'une minorité «nationale»; des générations d'hispanophones ont toujours vécu aux États-Unis, certains d'entre eux étaient là avant la création de l'Union. Les Noirs et les juifs américains constituent également des minorités nationales même s'ils parlent l'anglais. Quel groupe minoritaire peut-il se prétendre «autochtone»? Les Amérindiens seulement? À part le critère linguistique, il semble malaisé d'établir des distinctions entre les groupes minoritaires (distinctions basées sur la race, l'ethnie, la religion, etc.).
Les minorités «oubliées»
Ce panorama des minorités ne saurait être complet si on n'y mentionnait quelques-unes des minorités à peu près complètement oubliées, sauf lorsqu'elles se révoltent comme ce fut le cas des Kurdes d'Irak lors de la guerre du golfe Persique en 1991.
Généralement, seules leur résistance et leur ténacité rappellent parfois leur existence aux majoritaires. Citons:
les aborigènes d'Australie,
les Hongrois de Roumanie,
les Frisons des Pays-Bas,
les Sardes et les Frioulans d'Italie,
les Sorabes d'Allemagne,
les Finnois de Suède,
les Turcs de Grèce et de Bulgarie,
les Aïnous du Japon,
les Kanaks mélanésiens de la Nouvelle-Calédonie,
les Kabyles d'Algérie,
les Kurdes de Turquie, de Syrie et d'Iran,
les afrikaans d'Afrique du Sud.
Il y aurait des dizaines d'autres cas, voire quelques centaines, dignes de mention, mais ceux relevés ici suffisent à démontrer le sort peu enviable de la plupart des minorités du monde. En fait, fort peu de minorités jouissent d'une protection réelle allant jusqu'à l'autonomie territoriale. Dans la conjoncture actuelle, c'est là davantage un lointain idéal plus qu'une réalité pour la quasi-totalité des minorités.
Une société multiraciale
L'Afrique du Sud compte 41 millions de Noirs ("Black Africans"), soit 79,2 % de la population, ainsi que 8,9 % de Métis ("Coloureds"), 8,9 % de Blancs ("Whites") et 2,5 % d'Asiatiques. La population noire est majoritaire dans toutes les provinces, sauf dans la province du Cap-Occidental (32,8 %), mais elle est de 50,4 % dans la province du Cap-Nord. Les Noirs se se répartissent en différentes ethnies dont les plus importantes sont les Zoulous et les Xhosas.
Les Métis, appelés "Coloureds" en Afrique du Sud, ne comptent que pour 8,9 % de la population sud-africaine, mais ils forment des minorités fort importantes là où ils sont principalement concentrés : la province du Cap-Occidental (48,8 %) et la province du Cap-Nord (40,3 %). Ces Métis ne constituent pas un groupe homogène, ni par leurs origines, ni par leur religion, ni par leurs langues. Les "Coloureds" sont ethniquement issus de mariages mixtes entre Européens, Khoïkhoï, Indonésiens, Indiens, Malgaches, Mozambicains, Mauriciens, etc. Certains sont de religion anglicane ou calviniste, d'autres sont catholiques, musulmans ou hindouistes. En ce qui a trait aux langues, la plupart parlent l'afrikaans, mais d'autres parlent l'anglais.
Quant aux Blancs, ils forment une minorité de 8,9 % à l'échelle nationale, mais ils sont surtout concentrés dans les provinces du Cap-Occidental (15,7 %) et du Gauteng (15,6 %), mais ils constituent des minorités relativement importantes dans les provinces du Cap-Nord (7,1 %), de l'État libre (8,7 %), du Nord-Ouest (7,3 %) et du Mpumalanga (7,5 %). Les Blancs sont issus à 60% des descendants de colons hollandais, alors que pour les autres 40 % ils sont majoritairement d’origine britannique.
La coexistence entre les différents groupes d’Afrique du Sud a toujours été une source de conflits, d’une part, entre colons blancs et populations noires, d’autre part, entre groupes noirs (notamment les Zoulous et les Xhosa), puis entre colons britanniques et afrikaners. De plus, comme on le sait, la société sud-africaine a été profondément marquée par la politique «de développement séparé», l'apartheid, entrée officiellement en vigueur dès 1911 avec la Loi sur les mines et les chantiers (Mines and Works Act), qui réservait les emplois spécialisés aux Blancs.
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