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Union européenne: Polexit ? L’Europe face au défi polonais

Union européenne: Polexit ? L’Europe face au défi polonais…

Le bras de fer entre l’Union européenne et la Pologne s’est imposé à l’agenda du sommet des dirigeants européens à Bruxelles. En cause, le tribunal constitutionnel polonais, qui a jugé certains articles du traité européen incompatibles avec la Constitution. Certains voient dans cette décision un chemin vers le Polexit, la sortie de la Pologne de l’Union européenne.

Accusée de saper les fondements de la construction européenne, Varsovie est en conflit ouvert avec Bruxelles depuis plusieurs années à propos des réformes judiciaires engagées par le parti conservateur nationaliste au pouvoir (PiS) et qui tendent à remettre en cause l’indépendance des juges.

Les tensions se sont accrues depuis une décision, le 7 octobre, du Tribunal constitutionnel polonais qui a décrété certains articles des traités européens incompatibles avec la Constitution nationale. Une décision dénoncée par les Européens comme une attaque sans précédent contre la primauté du droit européen et la compétence de la Cour de justice de l’UE.

Il existe certes la tentation de plusieurs membres du gouvernement national conservateur d’agiter le spectre d’une sortie de la Pologne dans la foulée de la décision « orale » du Tribunal constitutionnel de Varsovie, très politisé, qui conteste la primauté de certaines dispositions du droit européen sur le droit polonais.

Viktor Orban hausse le ton

Le ton monte. À six mois des législatives qui s’annoncent serrées, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, en meeting à Budapest, a dénoncé samedi 23 octobre l’attitude de l’Union européenne (UE) envers son pays et la Pologne, digne de l’URSS selon lui.

« L’Union européenne nous parle et se comporte avec nous et les Polonais comme des ennemis », a-t-il lancé, devant une foule de sympathisants, massés pour un rassemblement à l’occasion de la fête nationale qui commémore le soulèvement de la Hongrie contre l’Union soviétique en 1956.« Bruxelles ferait bien de comprendre que même les communistes n’ont pas réussi à nous avoir. Nous sommes le David que Goliath ferait mieux d’éviter », a-t-il ajouté, affichant son soutien à Varsovie dans le conflit qui l’oppose à Bruxelles sur l’indépendance des tribunaux et la primauté du droit européen.

Viktor Orban a mis en garde ses électeurs contre le retour de la gauche – « il n’y a qu’une gauche, peu importe comment elle se déguise », a-t-il déclaré – et distillé publiquement des soupçons d’ingérences étrangères dans le scrutin.

« Quand on aurait eu besoin de leur aide, ils ne sont pas venus. Maintenant, on ne leur a rien demandé et ils sont là« , a-t-il ajouté en référence aux appels lancés aux Occidentaux pour aider les Hongrois en 1956.

« …Il faut mettre un terme à ce diktat » Viktor Orban
«Nous savons que la grandeur d’une nation se définit par sa tradition, son âme et sa fierté.»  Viktor Orbán, premier ministre hongrois

La Hongrie et la Pologne épinglées dans un rapport sur l’Etat de droit

Indépendance des juges, liberté de la presse, lutte contre la corruption… La Hongrie et la Pologne sont pointées du doigt mardi 20 juillet dans le rapport annuel de l’Union européenne (UE) sur l’Etat de droit. Si la publication de ce dernier n’a pas de conséquence concrète immédiate, il est en passe de devenir un outil pour évaluer le bon usage des fonds européens.

La deuxième édition de ce rapport contient des « remarques ponctuelles pour la plupart des Etats membres ». Les problèmes identifiés sont cependant « plus systémiques » concernant la Hongrie et la Pologne, selon le commissaire européen à la Justice Didier Reynders. Les deux pays étaient déjà dans le collimateur du premier rapport sur l’Etat de droit publié en septembre.

Hongrie et Pologne sont mises en cause pour leurs réformes jugées attentatoires à l’indépendance des magistrats. La situation des médias est un également un sujet d’inquiétude majeur abordé dans le rapport. « Beaucoup d’Etats membres ont fait état d’une hausse du harcèlement, des menaces et des violences à l’égard des journalistes », a commenté la vice-présidente de la Commission européenne chargée du respect des valeurs de l’UE Věra Jourová. Plan de relances bloqués Ce bilan dans les 27 pays de l’UE est « un outil préventif, destiné à éviter que les situations ne s’aggravent », explique Didier Reynders, assurant que la première édition avait conduit plusieurs Etats membres à proposer des réformes, comme en Bulgarie pour la justice. Ce document sera aussi « l’une des sources importantes d’information pour déclencher » un nouveau mécanisme permettant de suspendre le versement de fonds européens dans des cas de violation de l’Etat de droit, poursuit-il. « A la rentrée nous verrons s’il y a lieu de commencer les procédures. »

Conséquence tangible du froid entre l’UE et la Pologne, le plan de relance du pays, d’un montant de 23,9 milliards d’euros, n’a toujours pas été validé. Bruxelles bloque également le plan de 7,2 milliards d’euros accordé à la Hongrie, sur fond de conflit sur la loi hongroise homophobe. Bruxelles reproche depuis plusieurs années au pays un manque de transparence sur la passation des marchés publics, une lutte insuffisante contre la corruption et le manque d’indépendance de sa justice

Le possible retrait de la Pologne de l’Union européenne, également appelé Polexit, pourrait être une conséquence des crises de 2021 entre l’État polonais et l’Union européenne, tandis que + de 80 % de la population est favorable au maintien de la présence de la Pologne dans l’Union.

La Pologne et la Hongrie défient l’Union européenne

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