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Union africaine : les chantiers du successeur de Moussa Faki Mahamat

gherrrabi
Les États membres de l’Union africaine (UA) éliront un nouveau président de la Commission de l’UA en février 2025.

La Commission a été conçue à l’origine comme le secrétariat de l’UA. Au fil des ans, elle est devenue la force motrice du projet panafricain.

Les postes de président et de vice-président de la Commission de l’UA, ainsi que la plupart des six commissaires de l’UA, sont élus au scrutin secret. La présidence est assurée à tour de rôle par les cinq régions africaines. Ce sera le tour de l’Afrique de l’Est. Il y a quatre candidats, tous des hommes.

L’Afrique du Nord présentera des candidats pour le poste de vice-président.

Course à la vice-présidence de la Commission de l’Union africaine (UA), l’un des postes les plus stratégiques au sein de l’UA. Actuellement occupée par la Rwandaise Monique Nsanzabaganwa, trois candidates d’Afrique du Nord s’affrontent.

Qui de  la Marocaine Latifa Akharbach, l’Égyptienne Hanan Morsy et l’Algérienne, Selma Malika Haddadi succédera à la Rwandaise Monique Nsanzabaganwa, au poste de vice-président de la Commission de l’Union africaine (UA). Les trois candidates d’Afrique du Nord s’affrontent pour décrocher cette présidence tournante de l’institution.
Latifa Akharbach : Une trajectoire d’excellence entre médias et diplomatie

Latifa Akharbach, candidate marocaine, n’est pas étrangère aux arcanes de la diplomatie internationale. Véritable figure de la diplomatie marocaine, elle s’est imposée par son expérience internationale et ses compétences en matière de négociations. Ancienne journaliste et ministre déléguée aux Affaires étrangères, elle préside actuellement la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA).

Latifa Akharbach, est une personnalité qui a marqué le paysage médiatique, politique et diplomatique du Royaume. Originaire de Chefchaouen, elle a grandi à Marrakech, sous l’aile protectrice d’un père sous-officier des Forces armées royales, ancien Casque bleu au Zaïre.

Son voyage intellectuel, nourri d’une passion pour les sciences de l’information et de la communication, l’a menée à décrocher un doctorat dans ce domaine à l’Université Paris II en 1988. Pendant plus de deux décennies, elle a insufflé son savoir en enseignant à l’Institut supérieur de l’Information et de la Communication (ISIC) de Rabat, couronnant son engagement par une direction éclairée de 2003 à 2007. Elle a ensuite été la directrice générale de la Radio nationale, de 2007 à 2012.

Dotée d’une polyvalence remarquable, Latifa Akharbach a embrassé diverses missions de haut niveau au sein du secteur public. Distinguée par sa nomination comme Secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération sous le gouvernement Abbas El Fassi en 2007, elle a ensuite porté avec fierté les couleurs du Maroc en tant qu’ambassadrice en Bulgarie et en Macédoine en 2013, puis en Tunisie en 2016.

Depuis 2019, elle préside la Haute Autorité de la Communication audiovisuelle (HACA), l’instance de régulation des médias marocains. Son influence s’étend au-delà des frontières, elle est élue présidente du Réseau des Instances africaines de Régulation de la Communication (RIARC) en 2022, pour un mandat de deux ans.

Reconnue pour son intégrité et son engagement, Latifa Akharbach est une sentinelle de la liberté d’expression, de la diversité culturelle et du dialogue interculturel. Son parcours est jalonné de distinctions prestigieuses, telles que le grade de Commandeur dans l’Ordre du Mérite de la Communication de Côte d’Ivoire en 2023, le grade de Chevalier de la Légion d’honneur en France en 2015, et l’Ordre du Cavalier de Madara en Bulgarie en 2016. Auteure et coauteure de plusieurs ouvrages de référence, elle explore avec acuité les intersections entre femmes, médias, et politique. Épouse et mère de trois enfants, elle incarne avec brio l’équilibre entre engagement professionnel et vie familiale.

Les chantiers du successeur de Moussa Faki Mahamat

Le mandat du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, tire à sa fin. A la tête de la Commission, depuis janvier 2017, Moussa Faki Mahamat, s’apprête à passer la main au terme de deux mandats consécutifs. Le scrutin pour la désignation de son successeur devra se tenir courant mois de février 2025. En raison de la rotation en vigueur au sein de l’institution panafricaine, c’est désormais au tour de l’Afrique de l’Est de diriger la Commission jusqu’en 2029. Et, au final, ils sont quatre candidats à se lancer à la course pour briguer la présidence de l’institution. Parmi les candidats en lice, on retient celui du Kenyan, Raila Odinga, du Djiboutien, Mahamoud Ali Youssouf, du Mauricien, Anil Gayan et du Malgache, Richard Randjiamandjiaté.

Chacun des candidats a fait sa campagne à sa manière à travers les pays pour conquérir l’électorat afin d’obtenir le maximum de voix. Pour ce que l’on sait du profil de ces prétendants au poste de la présidence de la Commission de l’UA, à en croire certains observateurs, c’est que ce sont tous des hommes politiques connus dans le landerneau politique du continent et ayant occupé des postes de hautes responsabilités dans leur pays respectifs. Le Kenyan Raila Odinga a été Premier ministre et maintes fois candidats aux élections présidentielles kényanes. Le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, âgé de 58 ans, a passé près de vingt ans à la tête de la diplomatie djiboutienne et a été à la manœuvre dans plusieurs processus de médiation lors des négociations entre la Somalie et l’Ethiopie pour concilier les deux Etats à propos d’un accès à la mer. Quant à Anil Gayan, il a été ministre des Affaires étrangères mauricien, entre 1983 et 1986 puis entre 2000 et 2003 avant d’occuper d’autres fonctions ministérielles, comme celle de la santé et du tourisme. Enfin, le dernier en lice, Richard Randjiamandjiaté de Madagascar, a été ancien ministre des Affaires étrangères.

En attendant, on peut s’interroger sur les actions ayant marqué le mandat du président sortant à la tête de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat. L’une des actions la plus importante qui retient l’attention a été, sans conteste, le lancement de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) en juin 2019 à Niamey au Niger, suivi de la nomination de son secrétaire général installé à Accra, depuis août 2020. Selon de nombreux observateurs, on peut également retenir, entre autres, la réforme institutionnelle de l’organisation, le renforcement du leadership de la Commission, l’opérationnalisation des politiques en faveur des jeunes et des femmes, le ressourcement des partenariats stratégiques pour soutenir l’essor du continent, etc. Cependant, des défis majeurs restent à relever dans bien de domaines sur le continent. On retient, en effet, que des dossiers comme les guerres au Soudan, en Libye, les violences à la frontière de la République démocratique du Congo et du Rwanda sont toujours pendants, nécessitant plus d’actions pour leur résolution définitive. En conséquence, c’est sur la résolution de ces questions que le futur président de la Commission devra mettre l’accent, mais aussi faire face au retrait annoncé de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) du Burkina Faso, du Mali et du Niger.

Au-delà de tout, ce que les citoyens africains souhaitent est l’amélioration de leurs conditions de vie, la sécurité, la paix et une véritable intégration africaine pour soutenir le développement tant recherché.

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