Exclusif: Un haut diplomate algérien soupçonné d’avoir commandité un assassinat en France est mis en examen à Paris... [Dossier]
- gherrrabi
- 12 avr.
- 5 min de lecture

La junte militaire algérienne était certainement au courant que ça allait venir, mais il ne sait pas quand celle-ci frappera. Il faut un amortisseur pour adoucir le choc.
Tout le monde se demandait pourquoi l’algérie avait déclaré un diplomate marocain persona non grata
La décision d'expulser Mohamed Isafiani, vice-consul général du Maroc à Oran, a été transmise officiellement à Khalid Chihani, gérant intérimaire du consulat marocain, lors d'une convocation au ministère algérien des Affaires étrangères, le 27 mars 2025. Au cours de cette convocation, Mokhtar Amine Khelif, directeur général du protocole, a informé Chihani de la décision des autorités algériennes de déclarer Isafiani persona non grata, avec l'instruction de quitter le pays dans un délai maximal de 48 heures, comme l'a précisé un communiqué du ministère.
Comportement jugé suspect
Les autorités algériennes ont justifié cette décision par «des comportements suspects» observés au sein de la représentation consulaire marocaine, imputés au diplomate en question. Selon elles, ces agissements sont considérés comme «incompatibles avec les fonctions consulaires» et constituent «une violation des lois nationales, ainsi que des normes diplomatiques internationales, notamment la Convention de Vienne sur les relations consulaires». Le ministère algérien souligne que les actes reprochés sont en violation de la législation nationale, mais aussi des règles diplomatiques établies. S’appuyant sur l’article 23 de la Convention de Vienne de 1963, qui permet à un pays d’accueil de déclarer un agent consulaire persona non grata sans justification préalable, l'Algérie a ainsi légalement pris la décision de procéder à l'expulsion de Mohamed Isafiani.
De son côté, le ministère marocain des Affaires étrangères n’a émis aucun commentaire officiel à cette décision. Toutefois, cet incident risque d'aggraver encore la crise diplomatique entre les deux pays.
Un haut diplomate algérien soupçonné d’avoir commandité un assassinat en France est mis en examen à Paris.
Trois hommes, dont un travaille dans l’un des consulats d’algérie en France, ont été mis en examen ce vendredi à Paris, soupçonnés d’être impliqués dans l’enlèvement fin avril 2024 sur le sol français d’un opposant au régime algérien, l’influenceur Amir Boukhors.

Et voilà que les consulats algériens en France font encore parler d’eux !
Ils sont poursuivis pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour, en relation avec une entreprise terroriste, a indiqué samedi le parquet national antiterroriste (Pnat), confirmant des informations obtenues par l’AFP de sources proches du dossier. Ils sont également mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Risque de peine de mort en Algérie
Leur projet visait Amir Boukhors, alias Amir DZ sur les réseaux sociaux. Cet influenceur âgé de 42 ans et suivi par plus d’un million de personnes sur TikTok et YouTube est l’une des voix les plus écoutées de la diaspora algérienne. Il s’est fait connaître pour ses vidéos critiquant l’État algérien et ses révélations sur la corruption qui mine le régime militaire. Raison pour laquelle il s’est exilé en France, où il a obtenu le statut de réfugié politique. En outre, ses activités d’opposant lui valent d’être ciblé par au moins sept mandats d’arrêt émis par les autorités algériennes. La justice française s’est toujours refusée à accepter son extradition vers l’Algérie. Amir DZ risque en effet la peine de mort dans son pays natal.
Vendredi soir, une juge des libertés et de la détention a placé en détention provisoire ces hommes âgés d’une cinquantaine à une soixantaine d’années, avait constaté une journaliste de l’AFP. L’un d’eux travaille dans un consulat d’Algérie en France, d’après plusieurs sources proches du dossier. «La question de l’immunité diplomatique se posera dans la procédure» pour ce suspect, qui ne bénéficie pas d’un passeport diplomatique, mais d’un passeport de service, a souligné l’une des sources.


Le 29 avril dernier, l’influenceur s’est fait kidnapper par de faux policiers. Ces derniers lui ont dit qu’un responsable algérien voulait discuter avec lui et qu’il devait être conduit à Amsterdam. Il aurait alors été drogué avant d’être placé dans un conteneur. Pour le blogueur, interrogé par le quotidien, ses ravisseurs étaient téléguidés par des commanditaires. Il a finalement été libéré et relâché dans une forêt sans explication la nuit suivante.
Selon le journal, Amiz DZ avait un contrat d’assassinat sur la tête. La mission initiale des cerveaux de l’opération était de le tuer ou de la ramener de force en algérie pour lui faire exécuter sa peine de mort. Le contrat aurait alors échoué pour des raisons financières, mais aussi à cause du raté des exécutants.

Un membre du consulat algérien derrière ce rapt ?
Quatre personnes ont pour l’instant été interpellées. D’après l’enquête menée par la brigade criminelle et la DGSI, les suspects recevaient des ordres d’un membre du consulat d’Algérie en France. Ce dernier serait en réalité un officier des services secrets algériens. Les policiers le soupçonnent ainsi d’être un émissaire à la solde du régime algérien, chargé de mener des opérations clandestines de représailles en France.
Les investigations révèlent qu’il avait également recruté un fonctionnaire exerçant au ministère français de l’Économie et des Finances. Cette personne a déjà été interpellée en décembre dernier par la DGSI et a été mise en examen. Elle aurait pu obtenir des informations confidentielles sur les algériens réfugiés et détenteurs du droit d’asile en France, grâce à la complicité d’une employée de l’Ofpra avec qui le fonctionnaire de Bercy entretenait une liaison.
Créteil: Une jeune étudiante «tabassée» au consulat d’algérie à Créteil

Une jeune étudiante algérienne non boursière et sans aucun revenu, a été violemment agressée par deux agents de sécurité du consulat algérien à Créteil, sous le regard ébahi des nombreux témoins.
La crise sanitaire du coronavirus n’a pas épargné les étudiants algériens non boursiers. Cette jeune femme précaire (21 ans, d’alger, arrivée en France en 2019) est allée voir le service social dans l’espoir d’avoir une aide ou un bon alimentaire. Elle a eu malheureusement à subir les foudres de deux agents de sécurité. Tout a commencé quand elle a voulu en savoir plus sur les raisons du refus de l’assistante sociale de lui venir en aide.
Elle a demandé à voir le consul général afin d’exposer son problème … Sans se rendre compte deux agents de sécurité interviennent violemment. Elle raconte avoir été « traînée de force dans un ascenseur, tiré par les cheveux, mise à genoux ». « J’ai reçu plusieurs coups de pied sur tout le corps », témoigne-t-elle.
Résultat : elle s’en sort avec deux semaines d’arrêt de travail en attendant l’expertise médico-judiciaires(UCMJ), compte tenu de ses séquelles physiques et psychologique constatés par les urgences de l’hôpital où elle a dû être accompagnée.
Malheureusement, ce consulat, comme un certain nombre d’autres sur le territoire français, est tristement connu pour les longues files d’attente et l’insupportable bureaucratie qui y règne.

Le climat dans les consulats en général est mauvais. «Nous l’avons toujours signalé, manque d’effectifs, manque d’information surtout en ce contexte sanitaire, les citoyens algériens y sont très mal reçus en ce moment, on est loin de toutes les promesses de changement données représentants diplomatiques algériens», tonne le responsable de l’association ADDRA.
Cette association dénonce aussi «l’humiliation» que subissent des algériens dans ces représentations consulaires. «C’est trop, trop, il est temps que les ressortissant algériens soient mieux considérés», ajoute l’association ADDRA.
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