Un acte de fraude scientifique: « l’origine des chiffres dits arabes est algérienne » Mohamed Al Hadi Haréch, n’hésite pas à falsifier les faits historiques...
Des faux historiens algériens sont une nouvelle fois risée internationale .. les chiffres, le SIFR daterait de 1962!!!
C’est en tout cas le thèse avancée par le « docteur » Mohamed Al Hadi Haréche, un « historien » et « anthropologue » algérien, invité dans l’émission « Avec laila » sur Lina TV ou Lina Télévision est une chaîne de télévision généraliste privée algérienne basée à Alger, lancée en le 1er octobre 2020. Ce dernier affirme que l’origine des chiffres dits arabes est algérienne, et que c’est seulement deux siècles plus tard que cette invention a été exportée vers l’Europe.
L’humanité a vécu plus de temps sans chiffres qu’avec ces derniers. La plus vielle découverte liée à un système de comptage remonte à plus de 35 000 ans, et il s’agit de plusieurs os qui portaient les séries d’encoches. On a découvert des os vieux de 20 000 à 35 000 ans, porteurs de séries d’encoches, qui sont sans doute les plus anciennes «machines à compter». Aux côtés de fresques représentant des animaux ont été également trouvés des traits dans la pierre figurant un tableau de chasse. S’ensuivirent alors les ingéniosités de l’homme pour se permettre de compter.
Dans l’Antiquité, de nombreux alphabets ont été utilisés pour noter à la fois les lettres et les chiffres: c’est le cas du grec, de l’hébreu ou du latin. À partir du IXe siècle, la civilisation islamique a emprunté à l’Inde de nouveaux signes pour écrire les chiffres de 0 à 9. Le mathématicien al-Khwarizmi est le premier à les décrire. Le tracé des chiffres continue d’évoluer avec le temps, et la graphie que nous utilisons actuellement en Occident n’est fixée qu’au XVe siècle ! C’est pourquoi nos « chiffres arabes » ne ressemblent pas à ceux utilisés de nos jours dans le monde arabe.
Certains utilisaient leurs doigts, ce qui donna les systèmes en base de dix, d’autres ajoutaient leurs orteils, comme les Celtes et les Mayas. Les inventivités se multiplient à travers le monde, ce qui donna les systèmes de comptage plus aboutis, comme celui à base de 60, chez les Sumériens, qui est à l’origine des 60 secondes d’une minute.
« Béjaia et les chiffres arabes!!! » Mohamed Al Hadi Haréch n’hésite pas à falsifier les faits historiques
Invité d’une émission télévisée, Mohamed Al Hadi Haréch, « historien » et « anthropologue », avait affirmé que « les chiffres que l’on utilise actuellement on été inventés à Béjaia ». Il avait également tenu à préciser l’importance de cette affirmation et du fait que le public en soit informé.
NB: Fermeture définitive de la chaîne Lina TV, en réponse à la demande de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) en août 2021.
En effet, à travers un communiqué rendu public, le ministère de la Communication en Algérie avait annoncé la fermeture de la chaîne Lina TV de façon « définitive et immédiate ». Cela, à la suite de la demande formulée par l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV). Dans le détail, l’organisme a indiqué qu’en réponse à l’appel de l’ARAV, il a été décidé de mettre fin à l’activité de cette chaîne télévisée privée. Le ministère a notamment précisé qu’elle ne dispose et n’a jamais disposé d’un agrément. Celui qui lui permettrait d’exercer ses fonctions en audiovisuel en Algérie. De plus, dans le même communiqué publié sur sa page Facebook, le département de Belhimer s’est expliqué. Il a ajouté que l’activité de Lina TV se situe en dehors des cadres légaux agréés. De ce fait, on a procédé à la fermeture irrémédiable et instantanée de cette chaîne. Cette chaîne de télévision privée a été lancée en octobre dernier par Samir Boudjadja, qui n’est autre que l’ex-dirigeant d’El Djazairia One. L’ARAV avait adressé une mise en demeure à la chaîne en janvier dernier. Et ce, pour non-respect des principes déontologiques en vigueur. Cela dit, l’Autorité aurait, encore une fois, enregistré des dépassements professionnels. Par conséquent, l’ARAV a lancé un appel au ministère pour l’arrêt immédiat de ses fonctions. D’autant plus que le texte publié a précisé qu’il est attendu des autorités compétentes d’agir. Et mettre ainsi en application les décisions des deux départements sus-cités. Cela, dans les plus brefs délais.
Mohamed Al Hadi Hiréch reconfie que « la première fois que ces chiffres furent inventés c’était à Béjaia« . Une affirmation qui revêt la plus grande importance pour lui, car «tout le monde utilise actuellement ces chiffres».
L’ »historien » affirme que ces chiffres ont été inventés entre le 10e et le 11e siècle, et que c’était Leonardo Fibonacci, au 13e siècle, qui, grâce aux premières vulgarisations sur le sujet, a exporté ces chiffres vers l’Italie, et de là ces chiffres ont conquis tout le continent européen. C’est suite à cela que le monde entier a adopté ces chiffres et les utilise jusqu’à ce jour, toujours selon cet « historien ».
Les chiffres de la poussière
Selon Mohamed Al Hadi Hiréch, ces chiffres que l’on appelle actuellement les chiffres arabes, étaient appelés à l’époque de leur invention les «chiffres poussiéreux», «Arqam Al Ghobar» en arabe. Ce sont d’après lui quelques grands mathématiciens de moyen âge qui étaient à l’origine de cette invention.
L’ »historien » cite également Al-Qalesadi, Ibn Al-Banna Al-Marrakushi et Abu bakr Al-Hassar, trois grands noms des mathématiques entre le 13e et le 15e siècle, tout en affirmant que ces derniers on beaucoup écrit sur le sujet les «chiffres poussiéreux».
Selon Mohamed Al Hadi Hiréch, il y a également les écritures semblables au «chiffres poussiéreux» au niveau de le wilaya de Adrar, mais ces dernières on été peu étudiées. Le « docteur » déplore ce constat, et soutient que ces découvertes affirment «notre contribution dans le civilisation humaine, car ces chiffres son utilisés à travers le monde alors nous baignons encore dans notre mépris de notre propre civilisation».
L’ »historien » ajoute à son argumentaire que c’est au 19e siècle, avec la colonisation de l’Algérie par les français, que ces derniers sont tombés sur les documents qui évoquaient ces chiffres, et ça serait de là que l’appellation «chiffres arabes» est née. Mohamed Al Hadi Hiréch, a peut oublier que l’Algérie faisait partie de l’empire ottoman pendant plus de trois siècles.
La Régence ottomane d’Alger (1512-1830): L’Algérie faisait partie de l’empire ottoman pendant plus de trois siècles.
Comparativement aux Français qui avaient occupé l’Algérie pendant 130 années, les Turcs, eux, qui y étaient demeurés encore plus longtemps, soit quelque 314 années; n’avaient pas été tentés par la redécouverte du pays. Quelle en est l’explication ?
Un acte de fraude scientifique: Mohamed Al Hadi Haréch à déformé les résultats d’une recherche de Alain Schärlig, « Du zéro à la virgule. Les chiffres arabes à la conquête de l’Europe, 1143-1585 »
C’est cette histoire que retrace Alain Schärlig, professeur honoraire de l’Université de Lausanne, mathématicien et économiste, savant attentif à l’archéologie du calcul, aux gestes et aux outils de l’arithmétique manuelle auxquels il a précédemment consacré chez le même éditeur trois ouvrages : en 2001, Calculer avec les cailloux. Le calcul élémentaire sur l’abaque chez les anciens grecs ; en 2003, Compter avec les jetons. Tables à calculer et tables de compte du Moyen Âge à la Révolution ; en 2006, Compter du bout des doigts. Cailloux, jetons et bouliers, de Périclès à nos jours. Il s’appuie sur un impressionnant dépouillement bibliographique dont les références s’étalent sur vingt pages du présent volume, en un langage clair et précis, animé et parfaitement didactique, éclairé par de nombreuses figures.
Au XIIe et au début du XIIIe siècle, les premières traductions des moines fréquentant les bibliothèques et les savants arabes d’Espagne sont reprises et largement diffusées au moins dans les écoles religieuses pour l’éducation des clercs: ainsi le Carmen de Algorismo qu’Alexandre de Villedieu, un moine franciscain breton, a «rédigé en 1203 en vers pour en faciliter la mémorisation» (p. 41); ainsi l’Algorismus vulgaris que Jean de Sacrobosco donne en 1230 et dont il est conservé «plus de deux cents copies manuscrites – c’est dire qu’il y en a certainement eu des milliers – et 17 éditions imprimées dans le seul siècle de l’imprimerie, la première l’ayant été à Strasbourg en 1488 » (p. 41).
Dès l’année 1202 une autre voie de pénétration de ces savoirs apparaît: celle des marchands, italiens essentiellement, qui pratiquent le commerce entre les deux bords de la Méditerranée. C’est à cette date que Leonardo Pisano achève son Liber abaci après avoir longtemps fréquenté les villes marchandes d’Égypte et de Syrie comme de Grèce et de Sicile, et constaté, écrit-il, que les méthodes en usage à son époque étaient «quasiment comme une erreur, en comparaison des procédés indiens » (p. 81): lui aussi décrit les neuf chiffres et le zéro, puis la numération de position et les figures de la main permettant de compter jusqu’à 9999 «sur les doigts», ensuite les quatre opérations et la preuve par neuf. Il développe enfin une série d’applications à l’usage d’amusement ou des marchands: des transcriptions de chiffres romains en chiffres arabes, des calculs monétaires en livre, sous et denier, des règles de trois appliquées à l’évaluation des valeurs d’échanges de différentes marchandises telle la cannelle, le poivre ou le safran, à la répartition du profit entre des associés en fonction de leur investissement respectif ou bien à la quantité d’argent et de cuivre qu’il y a lieu d’associer pour obtenir un alliage de tel titre (p. 95sq). Ce n’est qu’à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle que de tels traités sortent du cénacle de la haute aristocratie marchande et qu’ils sont rédigés non plus seulement en latin mais aussi en langue vernaculaire: exclusivement en italien semble-t-il jusqu’au XIVe siècle, en Allemand ensuite et en Français. L’Europe de l’Ouest est partout atteinte au XVIe siècle.
L’invention de zéro et les chiffres indiens
Le thèse qui est la plus largement admise actuellement est celle qui affirme que «les chiffres arabes» sont nés d’une transformation d’un système de notation qui est apparu en inde entre le 4e et le 5e siècle. Cette notation a été transformée en Moyen-Orient, là où ces chiffres son encore appelés «les chiffres indiens».
C’est donc depuis le Moyen-Orient que ces chiffres étaient exportés vers l’Europe, et ensuite vers le reste de monde, ce qui explique l’appellation de «chiffres arabes». L’étymologie du mot chiffre confirme l’importance de la découverte du zéro. Il vient du mot arabe Sifr, lui-même descendant du Sunya d’origine indienne, qui veut dire «le vide». D’ailleurs, jusqu’au début du XVe siècle, le cifre ou chifre était encore compris dans son acceptation originelle, celle de la quantité nulle, et ce n’est qu’à partir de 1491 que le (vrai) zéro apparaîtra en même temps que chiffres désignera les composants des nombres.
Les Babyloniens sont les utilisateurs du plus vieux zéro connu de l’histoire. Au tout début, le zéro est plus un symbole marquant la dizaine, la centaine, etc., que celui de la quantité nulle. Mais il le devient très vite. Le zéro sera aussi découvert par d’autres civilisations dans leur propre système d’écriture, hiéroglyphes ou autres.
Pour en savoir plusHistoire universelle des chiffres, de Georges Ifrah. Collection Bouquins, Robert Laffont.
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