Témara: une femme gifle un caïd en pleine mission de libération du domaine public,... La Toile réagit
- gherrrabi
- 24 mars
- 5 min de lecture

Scène surréaliste à Témara. Lors d’une opération de libération du domaine public menée la semaine dernière, un caïd a été violemment agressé par une femme, filmée par des passants, la scène a rapidement envahi les réseaux sociaux, provoquant une onde de choc. L’indignation s’est répandue, notamment à Témara, où les habitants ont exprimé leur stupéfaction face à un tel acte.
Le caïdat ou le caïd, agent d’autorité locale désigné par l’Etat, chargé du maintien de l’ordre public et disposant de la qualité d’officier de police judiciaire (il intervient également dans les domaines: droit des associations, rassemblements publics, presse, élections, syndicats professionnels…). Les agents d’autorité, en tant qu’agents de développement, soutiennent également le processus de planification au niveau local.
Mercredi 19 mars, un caïd de la 7e annexe administrative en pleine mission de libération du domaine public à Témara a été agressé par une femme sous les yeux de son mari. et de plusieurs autres personnes. La scène, captée en vidéo, a enflammé les réseaux sociaux et conduit à l’arrestation de l’auteure des faits.
Quelles sont les circonstances exactes de cette altercation?
Ce jour-là, le caïd revenait à son bureau après avoir dirigé une campagne de libération de l’espace public, afin d’éloigner les vendeurs ambulants des rues de sa circonscription. Les marchandises saisies avaient été transportées par camion vers l’entrepôt municipal. Parmi ces biens figurait la marchandise d’un vendeur ambulant qui, refusant d’accepter la confiscation, a décidé de suivre le caïd jusqu’à son lieu de travail dans l’espoir de récupérer ses affaires.
L’homme, accompagné de collègues, de son frère et son épouse, s’est rendu à l’annexe administrative pour tenter de négocier. Dans la vidéo, on aperçoit un individu en pleine altercation avec un agent des Forces auxiliaires et un autre membre de l’administration locale, tandis qu’un autre tente de calmer la situation. Le principal protagoniste de cette dispute est un Marocain résidant en Espagne, frère du vendeur ambulant concerné.
Pendant ce temps, le caïd observait la scène à distance. L’épouse de l’un des hommes impliqués a alors tenté de filmer l’altercation, mais le caïd est intervenu pour l’en empêcher. En réaction, elle lui a asséné deux gifles, un geste capturé en vidéo et largement partagé en ligne. Dans l’enregistrement, on entend une voix féminine – probablement la sienne – minimiser son acte après avoir été mise en garde par une autre femme sur les conséquences de son geste.
Un 'niet' catégorique
Le couple s’était rendu au bureau du caïd dans l’intention de le persuader d’annuler la procédure de saisie des biens du vendeur ambulant. Cependant, le caïd a catégoriquement refusé, expliquant que les rapports de saisie avaient déjà été rédigés et qu’il n’était plus possible de revenir en arrière. Ce refus a suscité la colère du frère du vendeur ambulant, qui a réagi de manière agressive.
L’agression fait le tour du web



La violence à l'égard des agents d'autorité ne peut pas être tolérée... Les Marocains réclament des peines sévères pour les coupables.
Vendredi 21 mars, les quatre individus – le vendeur ambulant, son frère, son épouse et leur collègue – ont été déférés devant le parquet du tribunal de première instance de Témara, avant d’être placés en détention provisoire pour des accusations allant de l’outrage à agent public à l’agression contre un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. Leur procès doit débuter le mercredi 26 mars devant le même tribunal.
Nous découvrons chaque jour, grâce à des vidéos partagées sur la toile, un autre visage des agents de l'autorité marocaine. Et ce visage-là séduit et rassure tout le monde. Bravo et merci à eux!
Il y'a 26 ans, le Maroc a entamé une nouvelle ère dans laquelle les concepts ont changé pour un réel de changement. Un nouveau concept de pouvoir est alors apparu, une nouvelle philosophie aux multiples facettes, lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed 6 depuis 1999, et qui a trouvé en la constitution de 2011 une concrétisation adéquate pour mener des changements efficaces dans la politique nationale.
Le nouveau concept de l'autorité a défini un nouveau contenu à la fonction de l'autorité territoriale, basé sur une politique de proximité, son rôle au service du citoyen.
M. Abdoulaye Mohammed, Camerounais résidant au Maroc, doit une fière chandelle à un agent d’autorité de la ville de Mers El Kheir - Préfecture Skhirate- Témara. Suite à un litiges entre bailleur et locataire. Malheureusement, les litiges entre des locataires et des propriétaires ne sont pas des événements rares, ce dont a profité le propriétaire pour procéder à son évacuation.
L' agent d’autorité a réussi, à convaincre le propriétaire de revenir sur sa décision en lui promettant qu’il s’acquittera lui-même du montant de la facture d’eau et d’électricité.
Rappel: Coronavirus, les caïds, les nouvelles stars de la "street" marocaine
Chaque jour, les caïds descendaient dans les rues, armés de mégaphones, pour sensibiliser la population à l'importance du confinement. Chacun à sa manière, chacun dans son style, avec éloquence, inspiration et souvent beaucoup d'humour, ils sont devenus les stars de la rue et des réseaux sociaux.
Parmi les nombreuses vidéos qui circulent, il y a celle de cette femme caïd qui remporte à coup sûr la palme de l'humour. Avec véhémence, sans perdre de son aplomb, elle interpelle les passants et va même jusqu'à donner des conseils aux gens quant aux activités qu'ils pourraient faire chez eux, dont l'apprentissage des langues étrangères ou... du yoga.
Vient ensuite, cette deuxième façon de faire: un discours digne d'un grand homme politique, prononcé avec émotion et beaucoup d'humanité par cet autre caïd.
Enfin, il y a ce troisième et très bel exemple: celui d'un caïd qui s'adresse en français aux subsahariens vivants au Maroc, afin de les rassurer, leur dire de ne pas avoir peur. "Vous êtes chez vous, dans votre deuxième pays" leur dit-il, "nous sommes là pour vous" poursuit-il, sous les applaudissements qui fusent des balcons.
Le coronavirus nous aura gratifiés de forces de l’ordre au service du peuple. Il nous aura ouvert les yeux sur la dimension humaine et populaire de ce corps de sécurité, jadis, craint et critiqué par la population. Le moins que l’on puisse faire est de reconnaître leurs efforts inlassables et leurs sacrifices considérables, consentis par les femmes et les hommes de ces institutions et saluer leur esprit de mobilisation, de vigilance et de fermeté dont ils font preuve dans l’accomplissement de leurs missions. Le coronavirus aura rétabli la confiance entre les forces de l’ordre et les citoyens mais aussi la confiance et le respect mutuel établis entre cette institution sécuritaire et le Marocain.
Les peines contre les agresseurs des agents d'autorité sont-elles suffisamment dissuasives ?
Voici ce que prévoit le Code pénal dans les cas d’atteinte aux personnes dépositaires de l’autorité publique.
Le code pénal a d’ores et déjà fixé les peines applicables en cas d’une violence, de quelque type que ce soit, à l’encontre des agents publics au cours de l’exercice de leurs fonctions. L’article 267 punit de l'emprisonnement de trois mois à deux ans “quiconque commet des violences ou voies de fait envers un magistrat, un fonctionnaire public, un commandant ou agent de la force publique dans l'exercice de ses fonctions ou à l'occasion de cet exercice”.
Lorsque les violences entraînent une effusion de sang, blessure ou maladie, ou ont lieu soit avec préméditation ou guet-apens, (...), la loi prévoit une peine de réclusion qui va de deux à cinq ans.
En outre, si les violences causent une infirmité permanente, les coupables encourent dix à vingt ans de prison. En cas de décès, la peine peut augmenter jusqu’à trente ans avec une durée minimale de vingt ans.
Le code pénal prévoir également le cas d’homicide volontaire, un crime punit de la peine capitale. “Lorsque les violences entraînent la mort, avec l'intention de la donner, la peine encourue est la mort”, stipule l’article 267.
Concernant les outrages, toute atteinte à l’honneur d’un fonctionnaire public, y compris les agents de la force publique, est punie de l'emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de 250 à 5.000 dirhams. Le code pénal définit l’outrage par les actes suivants: paroles, gestes, menaces, envoi ou remise d'objet quelconque, soit par écrit ou dessin non rendus publics.
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