Tunisie: moins de 10 % des citoyens ont participé à la Consultation nationale…., Kaïs Saïed assure la réussite de la consultation
Kaïs Saïed a également profité de la célébration de l’Indépendance du pays pour annoncer la ratification de trois nouveaux décrets. Depuis le 25 juillet dernier, le président s’est attribué les pleins pouvoirs et gouverne le pays par ce moyen.
Quelques heures précédant l’annonce du président, plusieurs milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale tunisienne pour demander le départ de Kaïs Saied et s’opposer à sa Consultation nationale.
Le président de la République Kaïs Saïed a prononcé ce lundi 21 mars 2022, à minuit, un discours adressé au peuple tunisien, à l’occasion du 66e anniversaire de l’Indépendance et à l’issue des travaux du conseil des ministres.
Le président de la République, Kaïs Saïed, a affirmé qu’il devait s’adresser au peuple ce matin, sauf qu’il devait reporter son discours à cause des travaux urgents du conseil des ministres, soulignant que ce conseil avait abouti à l’adoption de trois décrets importants, à savoir, les décrets relatifs à la réconciliation pénale, la création des sociétés citoyennes et la lutte contre la spéculation.
Le président de la République est revenu sur l’indépendance de la Tunisie, rappelant que plusieurs martyrs sont partis pour rétablir l’indépendance de la Tunisie. Il a ajouté que cette indépendance n’était pas chose aisée, précisant que la construction de la Tunisie avait duré pendant des décennies.
Il a poursuivi en affirmant que personne ne pouvait remettre en cause les réalisations accomplies durant cette période, plus particulièrement sur le plan social et économique, soulignant que le volet politique n’avait pas suivi cette évolution. Kaïs Saïed a continué dans son récit historique, rappelant la période Ben Ali et les dépassements enregistrés durant son règne ainsi que la prolifération de la corruption. Une ère ayant conduit à la révolution de 2011, qui fût détournée par les partis ayant pris le pouvoir par la suite afin d’assurer la transition démocratique.
Kaïs Saïed a indiqué qu’après son élection à la tête de l’Etat, il avait tenté de rapprocher les points de vue et adopter une politique consensuelle, sauf qu’il était surpris par les complots et les manigances, outre les nouvelles alliances. Il a ajouté que la crise du Covid et l’échec de la gestion de la pandémie avaient nécessité son intervention, soulignant qu’il avait activé l’article 80 de la Constitution pour sauver le pays. «Les Tunisiens se sont réjouis des décisions annoncées le 25 juillet, mais certains étaient déçus par la suite lorsqu’ils n’avaient pas réussi à obtenir des portefeuilles ministériels. Ils ont, donc, revu leurs positions en criant au coup d’Etat».
Le chef de l’Etat est revenu sur la consultation électronique qui s’est achevée ce soir, assurant qu’elle constitue le premier jalon du dialogue national. Kaïs Saïed a considéré que cette consultation était réussie, malgré les obstacles et les entraves et constitue une première dans l’histoire de la Tunisie.
En Tunisie, moins de 10 % des citoyens ont participé à la Consultation nationale. Initiée par le président Kaïs Saïed depuis le mois de janvier, elle devait servir à comprendre l’avis de la population sur les réformes qu’il prévoit.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce manque de participation. Comme avaient alerté certains en amont, Internet n’est pas accessible ou maîtrisé par tous les citoyens tunisiens, en particulier par les personnes âgées et dans les zones rurales. Pour pallier cet obstacle, le président a proposé de rendre Internet gratuit entre le 10 et le 20 mars, afin d’encourager le maximum de personnes à participer. Une offre sans doute insuffisante, même si la participation a progressé de 100 000 personnes en l’espace de quelques jours, avant la clôture prévue.
«Certains tournaient en dérision la consultation en disant : ‘Si vous voulez vraiment que les gens viennent participer, ne leur proposez pas Internet gratuitement, donnez-leur plutôt un sac de farine ou de semoule’. Ça en dit long sur les priorités des gens ». La pénurie de certains produits essentiels inquiète en effet les Tunisiens depuis plusieurs semaines.
Après le «faux courrier!!!» de Kaïs Saïed à son « homologue » algérien? Kaïs Saïed évoque un « complot » (Le code indicatif international téléphone +212 correspond à l’indicatif MAROC…)
Évoquant des complots et des personnes conspirant contre l’intérêt de l’Etat, le président a affirmé, durant son discours, que l’indicatif téléphonique de la Tunisie +216 avait été modifié et transformé par l’indicatif +212 par des saboteurs afin d’empêcher les participants de répondre aux questions de la consultation.
«Après cette consultation, un dialogue sera établi pour récolter les différents points de vue. Une commission sera, donc, créée pour synthétiser toutes les données et les traduire en un texte de loi définissant le nouveau régime politique. Ce texte sera soumis au référendum le 25 juillet», insiste le chef de l’Etat.
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