Tunisie: La militante Bochra Belhaj Hmida tire à boulet rouge sur le président Kaïs Saeid…
La militante des droits l’homme et présidente du Comité des libertés individuelles et de l’égalité, Bochra Belhaj Hmida (avocate et femme politique tunisienne), est connue en Tunisie pour son franc-parler.
Condamnée en décembre par contumace à six mois de prison pour attribution de faits mensongers à un agent public sans apporter de preuve, elle s’en est pris dans une récente sortie au président Kais Saied (seul maître à bord en Tunisie), qui a dissous le Parlement en juillet dernier.
Le 25 juillet, il n’y a plus qu’une seule institution et une seule personne, qui de l’avenir de ce pays, s’insurge-t-elle.
Devant les critiques de l’opposition, une plateforme électronique devant recueillir les suggestions des Tunisiens concernant les réformes proposées par le président Saied est opérationnelle depuis le 1er janvier, mais trop peu pour convaincre la militante qui condamne les discours du président Kais Saied.
Le discours du président est inquisitoire, constamment inquisitoire, qu’il est diffamatoire, qu’il est un discours qui est en train de diviser le peuple tunisien entre patriotes et traîtres, les bons, les mauvais, les intègres et corrompus.
Le 13 décembre, le président Saied a dévoilé une feuille de route destinée à sortir de la crise politique avec un scrutin législatif prévu en décembre 2022, après révision de la loi électorale, et un référendum en juillet 2022 pour amender la Constitution, qu’il veut plus présidentielle.
Bochra Belhaj Hmida naît à Zaghouan. Elle obtient un diplôme d’études supérieures en droit, puis co-fonde l’Association tunisienne des femmes démocrates en 1989 et la préside de 1995 à 20011. En 2012, elle est l’avocate d’une jeune femme violée par des policiers. Le gouvernement, dominé alors par les islamistes d’Ennahdha, en est, selon elle, responsable « moralement et politiquement ». En 2011, elle rejoint le parti Ettakatol et se présente à l’élection constituante en tant que tête de liste dans la circonscription de Zaghouan, mais elle n’est pas élue à l’assemblée constituante. Membre du comité exécutif du parti Nidaa Tounes dès septembre 2012, elle est élue lors des élections législatives du 26 octobre 2014 à l’Assemblée des représentants du peuple, pour la deuxième circonscription de Tunis1. Elle continue dans le cadre de ce mandat à s’impliquer notamment pour une évolutions des droits des Tunisiennes. Bochra Belhaj Hmida est également la présidente de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe) créée par le président de la République tunisienne Béji Caïd Essebsi le 13 août 2017 pour préparer un rapport concernant les réformes législatives relatives aux libertés individuelles et l’égalité conformément à la Constitution de 2014 et aux normes internationales des droits humains. En tant que présidente du Colibe, elle pilote la proposition de réforme de l’héritage entre hommes et femmes, qui suscite un intense débat en Tunisie avant sa discussion prévue en 2019. Le 24 décembre 2021, elle est condamnée par contumace à six mois de prison par la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Tunis suite à une plainte déposée en 2012 par l’ancien ministre Tarak Dhiab à la suite d’une déclaration l’accusant de corruption.
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