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Tunisie: l’opposition crée un «Front de salut national» face au président Kaïs Saïed

Tunisie: l’opposition crée un « Front de salut national » face au président Kaïs Saïed

  1. Un ancien opposant sous la dictature de Zine el Abidine Ben Ali a annoncé mardi la création d’un front regroupant plusieurs partis pour « sauver » la Tunisie de sa profonde crise après le coup de force du président Kais Saied.

  2. Figure politique de gauche, Ahmed Néjib Chebbi, 78 ans, s’oppose à ce qu’il décrit comme un « coup d’Etat » du président Saied qui accapare les pouvoirs depuis le 25 juillet.

En Tunisie, l’opposition annonce la création d’une alliance contre le président Kaïs Saied. Nommée Front de Salut National,  Composé de cinq partis politiques parmi lesquels le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha, bête noire de M. Saied, et de cinq associations, cette coalition ambitionne d’attirer d’autres formations politiques et des personnalités « influentes » avant de lancer un dialogue national sur des réformes destinées à « sauver le pays », selon M. Chebbi.

La nouvelle, a été annoncée à la presse par Ahmed Nejib Chebbi, ancien opposant au dictateur Zine El Abidine Ben Ali et fondateur du mouvement.

Lors d’une conférence de presse à Tunis, ce vétéran de la scène politique a annoncé la création du « Front de salut national » avec l’objectif d’unir toutes les forces politiques, afin de rétablir le processus démocratique et constitutionnel garantissant les libertés et les droits dans le pays. « Nous voulons le retour à la légitimité et à la démocratie« , a-t-il dit.

« Nous venons ici pour annoncer la naissance d’un Front de salut national, un front politique constitué pour le moment de 5 partis et 5 groupes politiques dont 6 groupes parlementaires. Ce rassemblement est à son premier pas. Nous pensons continuer la consultation avec d’autres partis pour qu’ils rejoignent cette initiative« , a détaillé Ahmed Nejib Chebbi, fondateur de la coalition. « Nous pensons que la crise sociale va évoluer et qu’elle va avoir des répercussions extrêmement fortes sur la stabilité politique. La constitution d’une force implantée dans le pays, porteuse d’un projet pour le retour à la démocratie et le sauvetage de la Tunisie, risque d’avoir un soutien. Et en tout cas, nous n’avons pas d’autres choix que de tenter cette chance.« 

La formation politique espère attirer d’autres partis et personnalités « influentes », avant de lancer un dialogue national sur des réformes.

En février, le président tunisien avait dissous le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour le remplacer par un organe de supervision judiciaire « temporaire » dont il a nommé les membres. Le 22 avril, il s’est arrogé le droit de nommer le chef de l’Autorité électorale, à quelques mois d’un référendum et un scrutin législatif que cette instance doit superviser.

Ses détracteurs l’accusent d’instaurer une nouvelle autocratie dans le pays, seul rescapé du Printemps arabe dont il fut le berceau en 2011. Outre l’impasse politique, la Tunisie se débat dans une profonde crise socio-économique et est en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un nouveau prêt.

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