Top secret: En Algérie il y’a les « Algériens » et les « algériens », il y’a aussi les « Brahims » et les « brahims »
Les « Algériens » et les « algériens »
Les titulaires de passeports diplomatiques sont désormais exemptés des mesures du confinement dans les établissements hôteliers, indique une note (Top secret) du premier ministère adressée au ministère de l’intérieur ainsi qu’au ministère des Travaux publics et des Transports.
Terrible discrimination en Algérie : Seuls les détenteurs des passeports diplomatiques dispensés du confinement sanitaire obligatoire
Cette instruction a été communiquée officiellement le dimanche 4 juillet par le Premier-ministère au ministère des affaires intérieures et au ministère des Transports et des Travaux Publics. L’instruction affirme clairement que les détenteurs des passeports diplomatiques qui entrent sur le territoire national ne doivent plus être soumis aux mesures drastiques du confinement sanitaire obligatoire d’une durée de 5 jours dans un établissement hôtelier aménagé par les autorités algériennes pour confiner les voyageurs en provenance de l’étranger qui peuvent séjourner en Algérie depuis le lancement de l’ouverture partielle des frontières aériennes du pays le 1er juin dernier.
Cette instruction indique, par ailleurs, que les détenteurs des passeports diplomatiques devront uniquement observer une quarantaine sanitaire au niveau de leur domicile pendant une durée de 5 jours. Ils ont été ainsi épargnés par les autorités algériennes en leur réservant un traitement de faveur qui soulève de nombreuses interrogations. Et pour cause, tous les autres voyageurs algériens, de simples ordinaires citoyens, de simples mortels titulaires de passeports ordinaires, seront toujours contraints de subir le confinement sanitaire dans les hôtels sélectionnés par les autorités sanitaires.
Des hôtels qui ont défrayé largement la chronique depuis plusieurs semaines à cause de leur manque flagrant et cruel en matière d’hygiène sans compter les violations gravissimes du protocole médical régissant la lutte contre l’épidémie de la COVID-19 à l’image des gestes barrières et le port obligatoire des masques, des mesures élémentaires qui ne sont pas appliquées par le personnel hôtelier ni par les agents des services de sécurité déployés pour surveiller ces établissements de confinement. De nombreux médecins y compris des professeurs membres du comité scientifique de suivi de l’épidémie de la COVID-19 installé par la Présidence de la République auprès du ministère de la Santé depuis le début des ravages de la pandémie en mars-avril 2020 ont reconnu l’inefficacité de l’actuel dispositif du confinement sanitaire en raison des conditions inappropriées de son application dans des établissements manquant cruellement du strict minimum pour garantir la protection de la santé des personnes confinées.
Mais en Algérie, il faut être titulaire d’un passeport diplomatique pour jouir de certains privilèges qui paraissent évidents sous d’autres cieux. En clair, dis moi quelle est la nature de ton passeport, je te dirai comment l’Etat va te traiter. Voila le principe qui régit la gestion des affaires publiques et de la crise sanitaire en Algérie. Il y a deux collèges de citoyens : les algériens ordinaires et les parents ou proches des dirigeants de l’Etat. Et pour cause, en Algérie, le passeport diplomatique est régulièrement délivré pour les enfants, épouses et membres des familles des dirigeants civils ou militaires du pouvoir politique. Les autres, les citoyens de seconde zone, devront se contenter d’un titre de voyage ordinaire qui ne leur offre aucun avantage. Y compris celui d’échapper à la contrainte d’un confinement sanitaire obligatoire totalement chaotique et dont l’efficacité thérapeutique est plus que jamais remise en cause.
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