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TikTok va porter plainte contre les mesures prises par Donald Trump à son encontre

TikTok va porter plainte contre les mesures prises par Donald Trump à son encontre.

L’application de partage de vidéos, menacée d’interdiction aux États-Unis par un décret présidentiel, va lancer une riposte juridique. La plainte pourrait être déposée dès aujourd’hui. Énième rebondissement dans l’affaire TikTok. « Pour garantir que le droit est respecté et que notre entreprise et nos utilisateurs sont traités équitablement, nous n’avons pas d’autre choix que de contester le décret [signé par Donald Trump, NDLR] par le biais du système judiciaire », écrit l’appli de partage de vidéos dans un message transmis samedi 22 août à l’AFP. Le recours doit être déposé dès aujourd’hui, lundi 24 août, a ensuite précisé ByteDance, le groupe chinois auquel appartient l’appli. Ce n’est pas une surprise, ce sera la mise à exécution des menaces proférées par TikTok.

« Un manque de respect »

« Bien que nous ne soyons pas du tout d’accord avec les accusations de l’administration américaine, nous cherchons depuis près d’un an à engager des discussions de bonne foi pour trouver une solution », s’est justifiée l’application. « Mais nous nous sommes heurtés à la place à un manque de respect des procédures légales dans la mesure où l’administration ne prête aucune attention aux faits et tente de s’immiscer dans des négociations entre entreprises privées », a ajouté TikTok qui n’a pour l’instant pas annoncé devant quelle juridiction elle prévoit d’engager ses poursuites, ni pour quels motifs exacts.

De son côté, le président américain reproche à la plate-forme – sans preuve tangible -, depuis des mois, de siphonner les données de ses utilisateurs américains pour le compte de Pékin. Le 6 août, Donald Trump a donc interdit à l’application toute transaction avec des partenaires américains sous 45 jours. Sur fond d’un regain de tensions commerciales et politiques entre les États-Unis et la Chine, le président a signé un décret du même ordre contre l’application WeChat, qui appartient au géant chinois Tencent. Pékin avait, dans la foulée de ces décrets, dénoncé « une manipulation et une répression politiques ».

Si les décrets visiblement anti-applis chinoises ne précisent pas les conséquences pratiques, l’interdiction de toute transaction avec les deux entreprises – TikTok et WeChat – pourrait obliger Google et Apple à retirer les deux réseaux d’origine chinoise de leurs magasins d’applis, empêchant, de fait, de les utiliser aux États-Unis.

Un milliard d’utilisateurs dans le monde

Actuellement, TikTok compte près d’un milliard d’utilisateurs dans le monde, et sa popularité s’est renforcée pendant les mois de confinement. L’appli de partage de vidéos est engagée dans une campagne de relations publiques depuis plusieurs mois pour installer une image de réseau responsable et ancré aux États-Unis – elle lance, par exemple, ce lundi un nouveau site web pour combattre les « rumeurs » sur son compte.

Arguant de problèmes de sécurité nationale, Donald Trump a aussi donné jusqu’à mi-novembre à ByteDance pour vendre les opérations américaines de son réseau, sous peine de le bloquer aux États-Unis. Le géant des logiciels Microsoft a été le premier sur les rangs. Mais le président américain a récemment exprimé son soutien à une éventuelle offre d’achat par Oracle.

Des membres de WeChat montent aussi au créneau

Comme le rapporte le Wall Street Journal, un groupe d’utilisateurs WeChat a décidé de poursuivre l’administration Trump contre son décret interdisant les transactions avec l’application. Le groupe n’est pas affilié à WeChat ou à son propriétaire Tencent, mais cherche à bloquer la décision présidentielle datée du 6 août qui, selon eux, est inconstitutionnelle parce qu’elle viole l’application régulière de la loi et le droit à la liberté d’expression des utilisateurs. En outre, le groupe considère que la décision présidentielle cible les citoyens sino-américains : « C’est la principale application utilisée par les Chinois aux États-Unis pour maintenir leurs liens avec leurs proches. » Pour l’administration Trump, « WeChat, comme TikTok… peut également être utilisé pour des campagnes de désinformation au profit du Parti communiste chinois ». WeChat et TikTok se défendent de tout soupçon d’espionnage pour le compte de Pékin. Le groupe de plaignants WeChat est composé de personnes se disant dépendantes à l’appli à des fins personnelles comme professionnelles. Avec plus de 1,5 million d’utilisateurs aux États-Unis, WeChat est largement utilisé pour commercer, acheter, payer en Chine ou sur des sites chinois. Le décret est aussi décrié par certaines entreprises américaines. Plus tôt ce mois-ci, plus d’une douzaine de firmes, y compris Apple, Ford, Disney et Walmart, ont repoussé l’interdiction de WeChat, expliquant aux responsables de la Maison-Blanche qu’une telle décision serait problématique pour eux.

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Avec, AFP

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