Sénégal / Gorée: la place de l’Europe rebaptisée place de la Liberté et de la dignité humaine.
L’île de Gorée, symbole de la traite négrière, a rebaptisé sa place principale le samedi 27 juin, alors que de plus en plus de voix s’élèvent dans le pays pour que les traces de l’esclavage et de la colonisation disparaissent.
Contrairement à la mairie de Saint-Louis qui reste sourde à l’appel à la disparition de certains symboles de la colonisation, la municipalité de Gorée, elle a eu une oreille attentive. Le maire Me Augustin Senghor et son équipe ont décidé de rebaptiser la place de l’Europe. Désormais, cet espace s’appelle « Place de Liberté et de la Dignité Humaine ». La décision a été prise, samedi 27 juin, lors de la réunion de l’équipe.
L’histoire de Gorée raconté par un enfant
« Les insulaires entendent ainsi être ‘l’avant-garde’ du combat contre la violence raciale dont sont victimes les Afro-américains en particulier et les Noirs de façon générale, un peu partout à travers le monde« , explique Seneweb. Dans un communiqué, la mairie a expliqué son geste par « la persistance des actes de racisme et de violence dans le monde« . En sus de cela, il est prévu de rendre hommage à Georges Floyd et à tous les Noirs victimes de crimes raciaux. La cérémonie sera organisée avec des artistes sénégalais à travers des fresques murales et autres expressions artistiques, avec, à la clé, « un grand rassemblement sur la plage de l’île de Gorée en présence des plus hautes autorités ».
En outre, un comité scientifique a été mis en place pour l’élaboration du document conceptuel et d’orientation de ce projet.
Œuvres de mémoire ?
Si les dirigeants africains ont été critiqués pour leur discrétion face au mouvement antiraciste dans le monde, de plus en plus de voix s’élèvent au sein des sociétés civiles africaines “pour que les rues et avenues du pays portent le nom des héros [du pays]”, écrit Le Quotidien, et non celui des colonisateurs. De vifs débats agitent en ce moment le Sénégal autour de la figure du général Faidherbe, qui a conquis et administré le pays dans la violence au XIXe siècle, ce qui n’empêche pas sa statue de continuer à trôner à Saint-Louis soixante ans après l’indépendance.
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