Vives tensions entre Alger et Moscou à cause des opérations des services secrets ukrainiens au nord du Mali
C’est inédit et historique. Les relations algéro-russes traversent depuis plusieurs semaines une période de turbulence qui n’a jamais été constatée auparavant dans l’histoire. des relations bilatérales de ces deux pays qui se sont toujours considérés, et ce bien avant l’indépendance de l’Algérie, comme des alliés traditionnels et solidement attachés l’un à l’autre. Entre Moscou et Alger, la lune de miel a cédé sa place au départ à la méfiance et aujourd’hui à l’incompréhension, voire la colère notamment du côté russe. Selon nos sources, les canaux de coopération sécuritaire et militaire utilisés par les autorités russes pour leurs échanges et coopération avec le régime algérien ont transmis aux dirigeants algériens leurs vives protestations contre leur absence d’échanges de renseignements et le manque de réactivité en matière d’information au sujet du déploiement des agents des services secrets ukrainiens au Nord du Mali auprès des groupes armés des rebelles de l’Azawad, les touaregs indépendantistes en guerre contre le régime de transition à Bamako au Mali soutenu et parrainé par Moscou.
Les autorités russes ont reproché ouvertement à leurs homologues algériens d’avoir manqué à leur devoir de coopération avec les services secrets russes et de surveillance d’une région située tout près des frontières algériennes et investie par des groupuscules des services ukrainiens dépêchés par Kiev pour porter assistance aux forces rebelles des mouvements armés alliés pour la défense de l’Azawad.
Les autorités russes soupçonnent même l’Algérie d’avoir autorisé, sous pression américaine, l’ouverture de son ciel pour les avions acheminant une brigade des agents paramilitaires des services ukrainiens jusqu’au nord du Mali notamment au niveau de certaines localités situées tout juste près des frontières algériennes.
D’après des sources, la colère de Moscou a pris des proportions plus graves à la suite de la déroute de toute une unité des combattants de la fameuse milice Wagner à la fin du mois de juillet dernier.
Le 19 août 2024, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU à agir contre l'Ukraine.
Dans une lettre ouverte, ils accusent celle-ci de "soutenir le terrorisme international, notamment au Sahel", à la suite de déclarations de Kiev affirmant avoir transmis des informations aux rebelles maliens lors de la bataille de Tinzaouatène.
Datée du 19 août 2024 mais rendue publique le 20 août, cette missive conjointe des trois nations à l’ONU dénonce "le soutien affirmé de l'Ukraine au terrorisme international, particulièrement au Sahel".
Les États réclament du Conseil de sécurité qu'il prenne "les mesures adéquates contre ces actes subversifs" de l'Ukraine.
Cette lettre, paraphée par les ministres des Affaires étrangères des États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), réitère les accusations impliquant l’Ukraine aux côtés des rebelles du Cadre stratégique permanent pour la défense de l’Azawad (CSP-DPA) durant les combats à Tinzaouatène, au nord-est du Mali, fin juillet.
En effet, Andrey Yusov, porte-parole du renseignement ukrainien, avait mentionné dans une interview il y a trois semaines avoir fourni des renseignements contre les "criminels de guerre russes" dans ces affrontements.
Bien que le CSP-DPA affirme avoir mené l'opération de manière autonome, l’attaque a également été revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux Musulmans (JNIM), affilié à al-Qaïda.
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