Les FSR se disent prêtes à des négociations avec l'armée
Les Forces de soutien rapide (FSR) soudanaises, unités paramilitaires en guerre depuis neuf mois contre les troupes régulières, ont dévoilé, ce mardi, leur intention d'entamer des pourparlers immédiats et inconditionnels avec l'armée soudanaise en vue d'un cessez-le-feu.
Les FSR, conjointement avec la coalition civile Taqadum, a apposé sa signature sur la déclaration d'Addis-Abeba et a convié l'armée à en faire de même.
"Nous avons invité le commandement des forces armées. Nous attendons, nous espérons qu'ils répondront de manière positive à notre invitation", a déclaré quant à lui Abdalla Hamdok, chef de file de la Coalition Taqadum et ancien Premier ministre renversé par l'armée et les FSR dans un coup d'Etat en octobre 2021.
Cette déclaration d'Addis-Abeba représente à ce jour l'engagement le plus concret des FSR en faveur d'une cessation des combats, même si de précédents accords censés protéger la population civile sont restés lettre morte.
La déclaration prévoit également le retour dans leurs foyers de millions de déplacés et l'intégration des civils dans le processus de paix.
"Si l'armée venait avec le même document, je le signerais immédiatement", a affirmé Hamdan Dagalo.
Néanmoins, compte tenu de la récente prédominance des FSR et des accusations de crimes contre l'humanité formulées par les États-Unis, l'ampleur de la mise en œuvre de ces engagements par Dagalo demeure incertaine. M. Dagalo a exprimé des excuses pour les violations commises et a promis de prendre des mesures contre les acteurs malveillants.
La guerre de neuf mois au Soudan, qui a engendré la plus vaste crise de déplacement dans le monde, a infligé d'importants dégâts aux infrastructures du pays, suscitant des craintes de famine.
En dépit des tentatives de résolution du conflit par le biais de négociations facilitées par les États-Unis et l'Arabie saoudite, aucune percée n'a été réalisée, et les accords antérieurs visant à protéger les civils ont été négligés.
Bien que les FSR ait annoncé le retour de la police et des marchés dans les zones qu'elle contrôle, des rapports indiquent que des soldats ont occupé et pillé des maisons, détenu et parfois tué des civils.
Il n'est pas certain que l'armée, qui est hostile au mouvement pro-démocratique soudanais et l'accuse de s'aligner avec les FSR, soutienne la déclaration. Le chef de la coalition Taqadum, Abdalla Hamdok, l'ancien Premier ministre évincé par le FSR et l'armée soudanaise en octobre 2021, a exprimé l'espoir d'une réponse positive de l'armée à leur invitation.
Bien que le chef du FSR, M. Hemedti, et le chef de l'armée, M. al-Burhan, aient accepté l'invitation de l'IGAD à une réunion, celle-ci n'a pas encore eu lieu, M. Hemedti invoquant des problèmes de son côté.
La guerre, qui trouve son origine dans un différend entre les deux forces qui ont pris le pouvoir en 2019 après avoir évincé Omar al-Bashir, tourne autour de leur intégration, un objectif souligné dans la nouvelle déclaration.
Hamdok a souligné la nécessité d'avoir une armée unifiée pour la paix au Soudan, affirmant que la multiplicité des armées n'est pas viable.
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