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Sahel: L'algérie ce cancer qui ronge l'Afrique... Les alliances maléfiques... [Part1]

Vives tensions entre Alger et Moscou à cause des opérations des services secrets ukrainiens au nord du Mali

C’est inédit et historique. Les relations algéro-russes traversent depuis plusieurs semaines une période de turbulence qui n’a jamais été constatée auparavant dans l’histoire. des relations bilatérales de ces deux pays qui se sont toujours considérés, et ce bien avant l’indépendance de l’Algérie, comme des alliés traditionnels et solidement attachés l’un à l’autre. Entre Moscou et Alger, la lune de miel a cédé sa place au départ à la méfiance et aujourd’hui à l’incompréhension, voire la colère notamment du côté russe. Selon nos sources, les canaux de coopération sécuritaire et militaire utilisés par les autorités russes pour leurs échanges et coopération avec le régime algérien ont transmis aux dirigeants algériens leurs vives protestations contre leur absence d’échanges de renseignements et le manque de réactivité en matière d’information au sujet du déploiement des agents des services secrets ukrainiens au Nord du Mali auprès des groupes armés des rebelles de l’Azawad, les touaregs indépendantistes en guerre contre le régime de transition à Bamako au Mali soutenu et parrainé par Moscou.

Les autorités russes ont reproché ouvertement à leurs homologues algériens d’avoir manqué à leur devoir de coopération avec les services secrets russes et de surveillance d’une région située tout près des frontières algériennes et investie par des groupuscules des services ukrainiens dépêchés par Kiev pour porter assistance aux forces rebelles des mouvements armés alliés pour la défense de l’Azawad. Les autorités russes soupçonnent même l’Algérie d’avoir autorisé, sous pression américaine, l’ouverture de son ciel pour les avions acheminant une brigade des agents paramilitaires des services ukrainiens jusqu’au nord du Mali notamment au niveau de certaines localités situées tout juste près des frontières algériennes. D’après nos sources, la colère de Moscou a pris des proportions plus graves à la suite de la déroute de toute une unité des combattants de la fameuse milice Wagner à la fin du mois de juillet dernier.

Pour rappel, le 20 juillet, une colonne de plus de 20 véhicules comprenant plus de 80 mercenaires russes et des hommes de Forces armées maliennes (FAMa) est partie de Kidal, la « capitale » du septentrion malien. Sur la route, le 23 juillet, la colonne aurait été arrêtée par un engin explosif improvisé, dans une vallée desséchée. Deux jours plus tard, une bataille s’engage, à 25 kilomètres de Tin Zaouatine, une localité collée aux frontières algériennes, avec les combattants du Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA), une organisation qui fédère plusieurs mouvements armés indépendantistes touareg. Cette bataille a tourné en défaveur des troupes maliennes et des paramilitaires russes de Wagner. Le bilan des pertes est lourd et aurait dépassé les 80 morts du côté russe. L’une des pires défaites russes depuis la création des milices de Wagner depuis 2014.


Cit par les quotidiens britanniques le Guardian et le Times, Andrii Yusov, le porte-parole du GUR, le service de renseignement militaire de l’Ukraine, avait déclaré que «les rebelles ont reçu les informations nécessaires, et pas seulement des informations, qui ont permis de mener à bien une opération militaire contre les criminels de guerre russes». Une déclaration qui a démontré l’implication des GUR dans les opérations des forces armées de l’Azawad. Le 4 août dernier, le Mali a rompu ses relations avec l’Ukraine et une vaste opération sera en préparation en partenariat avec la Russie pour donner une riposte ferme aux groupes armés de l’Azawad dont la majorité des dirigeants sont proches ou entretiennent des relations d’amitié ainsi qu’une certaine allégeance à l’égard d’Alger. C’est dans ce contexte explosif que les relations algéro-russes connaissent des tensions vives en raison du rôle très douteux joué par le régime algérien auprès de l’armement et du renforcement des capacités de défense des rebelles touaregs.

Pourquoi le maréchal Haftar sécurise-t-il les frontières?

Le déplacement des unités militaires de l'homme fort de l'est de la Libye, le maréchal Khalifa Haftar, vers des zones du sud-ouest provoque des tensions régionales qui pourraient particulièrement affecter l'Algérie.

Selon Al-Arab, les unités militaires de Haftar ont ciblé les régions du sud-ouest - sous le prétexte de protéger les frontières - mais elles se concentrent sur la ville et l'aéroport de Ghadamès, près de la frontière avec l'Algérie, ce qui ajoute une autre dimension à l'opération.

“Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.”

L’apparition d’informations selon lesquelles des mouvements de troupes du maréchal Haftar seraient en cours vers Ghadamès et Ash Shwayrif, des villes liées à Tripoli, puis la publication de vidéos montrant une longue colonne de véhicules militaires (dont des pick-up montés de canons et des blindés légers) s’étirant à perte de vue le long d’une route au milieu du désert, ont ravivé les craintes que les troubles politiques de la Libye ne dégénèrent de nouveau en guerre civile.

Dans un communiqué publié sur sa page officielle Facebook, il a indiqué que "cette mesure intervient en application des instructions du maréchal Khalifa Haftar dans le cadre du renforcement de la sécurité des frontières et de l'affrontement de toute menace pouvant viser la sécurité et la stabilité de la patrie, et que des unités militaires ont été déplacées vers les zones assignées pour les sécuriser".

La mafia politico-financière à l'algérienne, arme ses sbires

Le chef du Mouvement de la construction nationale, Abdelkader Bengrina, a condamné dans les termes les plus fermes le déplacement des milices du maréchal Khalifa Haftar vers le sud-ouest libyen, à la frontière algérienne. Bengrina a rappelé les précédentes déclarations de Haftar dans lesquelles il avait contrarié l’Algérie en affirmant qu’il était capable, en 5 minutes, de transférer la bataille sur la scène algérienne.

Les relations entre l'Algérie et M. Haftar ne sont pas au beau fixe depuis 2020, date à laquelle Alger a tenté de trouver des solutions pour résoudre la crise libyenne. Auparavant, Haftar avait menacé d'"avancer militairement contre l'Algérie". L'Algérie, pour sa part, soutient le gouvernement de Tripoli dirigé par Abdul Hamid Dabaiba.

L’Algérie était prête à «intervenir» en Libye….

Le « président » algérien Abdelmadjid Tebboune a affirmé mardi 8 juin que son pays était prêt à «intervenir d’une manière ou une autre» en Libye voisine pour stopper l’avancée des forces du maréchal Khalifa Haftar, lors de leur offensive lancée sur la capitale Tripoli en 2019-2020. Interrogé lors d’un entretien avec la chaîne qatarie Al-Jazeera, diffusé mardi soir, le président algérien a dit avoir songé à une intervention en Libye car «Tripoli est une ligne rouge». «Nous n’acceptons pas que la capitale d’un pays maghrébin et africain soit occupée par des mercenaires. Nous allions intervenir», a assuré Abdelmadjid Tebboune.

À la question de savoir s’il s’agissait d’une intervention «militaire», Abdelmadjid Tebboune a répondu que l’Algérie serait intervenue d’une «manière ou d’une autre: nous n’allions pas rester les mains croisées». «Quand nous avons dit  »c’est une ligne rouge », le message est parvenu et Tripoli n’a pas été occupée», a-t-il ajouté à propos de l’offensive des forces de l’homme fort de l’Est libyen pour s’emparer de la capitale Tripoli, siège du gouvernement reconnu par l’ONU.

Selon des sources médiatiques burkinabè, le militaire libyen aurait noué des liens avec l’Alliance des États du Sahel (AES) et qu’il «aurait décidé d’envoyer des troupes, menées par son fils Saddam Haftar, pour sécuriser les frontières Sud, notamment après les évènements du nord du Mali (Tinzaouatène)». Selon ces sources, l’engagement des forces de Haftar «est un soutien important pour le Mali et le Niger, contre le mouvement du nord du Mali soutenu par l’Ukraine».

Le Mali, puis le Niger, ont annoncé la rupture de leurs relations diplomatiques avec l'Ukraine. Les deux pays africains, avec le soutien de la Russie, accusent Kiev d'avoir contribué à la mort de soldats maliens lors d'affrontements avec des rebelles fin juillet.

Dans un communiqué en date du 6 août 2024, le Gouvernement de Transition du Niger a annoncé la rupture immédiate des relations diplomatiques entre le Niger et l’Ukraine, suite aux réactions de la partie ukrainienne subséquentes à l’attaque de Tinzaoutene au Mali, lancée contre l’armée malienne et revendiquée par les rebelles du Cadre Stratégique Permanent pour la Défense du Peuple de l’Azawad (CSP-DPA). Les autorités nigériennes accusent l’Ukraine de faire l’apologie du terrorisme.

À la Radio Télévision du Niger, le Colonel-Major Abdourahmane Amadou, porte-parole du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), a expliqué les raisons de cette décision.

« Le Gouvernement de la République du Niger a appris avec une grande stupéfaction et une grande indignation les propos subversifs et inacceptables de Monsieur Andrii Yusov, porte-parole de l’agence ukrainienne de renseignements militaires, appuyés par ceux encore plus indécents de l’ambassadeur ukrainien au Sénégal, Monsieur Yurii Pyvovarov, apportant un soutien sans équivoque à la coalition du groupe terroriste auteur de l’attaque lâche et barbare perpétrée à Tinzaoutene contre les Forces armées maliennes (Fama) », a-t-il déclaré.

Tout en réaffirmant son soutien « indéfectible au Mali » dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES), la partie nigérienne compte également saisir le Conseil de sécurité des Nations Unies pour qu’il statue sur « l’agression ukrainienne et de ses sponsors ».

« La République du Niger en appelle à la communauté internationale face au choix assumé de l’Ukraine de faire l’apologie du terrorisme dans un contexte mondial où l’unanimité est sur l’impératif de combattre ce fléau », a ajouté le porte-parole du CNSP.

Cette rupture fait suite à celle du Mali, qui a également rompu ses relations diplomatiques avec l’Ukraine il y a 48 heures. Notons que le Niger et l’Ukraine ont établi des relations diplomatiques le 1er octobre 1999. Les domaines de coopération entre les deux pays incluaient principalement l’éducation et l’agriculture.

Par ailleurs, le Colonel-Major Abdourahmane Amadou a souligné que le Niger regrette le silence des États africains et de l’Union africaine en particulier, « face à la malveillante tentative de transformer le Sahel en théâtre de confrontations idéologiques et stratégiques entre les puissances étrangères, dont la finalité est d’épuiser la dynamique d’émancipation, de conquête de souveraineté véritable et de développement socioéconomique enclenchée par la Confédération AES ».

L'Ukraine mène-t-elle son combat contre la Russie à l'international?

C'est la question qui se pose, alors que Kiev est accusé par plusieurs pays africains d'avoir aidé des rebelles touaregs lors de combats intenses dans le nord du Mali. Plus de 80 soldats maliens seraient morts dans ces affrontements, ainsi qu'une cinquantaine de mercenaires du groupe russe Wagner.

1. Que sait-on des affrontements de fin juillet au Mali ?

Fin juillet, l'armée malienne a subi une lourde défaite contre des séparatistes et jihadistes lors de combats à Tinzaouatène, à la frontière algérienne dans l'extrême nord-est du pays. Les rebelles touaregs ont dit avoir tué au moins 84 mercenaires de Wagner et 47 soldats maliens. L'armée malienne et Wagner ont reconnu des pertes importantes, sans donner de bilan précis. Cette défaite est la plus lourde subie en une bataille par le groupe Wagner en Afrique, selon les analystes interrogés par l'AFP.

2. Pourquoi l'Ukraine est-elle accusée d'avoir contribué à la défaite malienne ?

Un responsable du renseignement militaire ukrainien, Andriï Ioussov, a laissé entendre samedi à la télévision ukrainienne que Kiev a aidé les rebelles dans la préparation de leur attaque. « Le fait que les rebelles aient reçu les données nécessaires qui leur ont permis de mener à bien une opération contre les criminels de guerre russes, a déjà été observé par le monde entier. Bien entendu, nous ne divulguerons pas les détails. Plus d'informations à venir ici aussi », a-t-il déclaré.

Cette vidéo a été relayée par l'ambassadeur ukrainien au Sénégal. Pour le Mali, comme pour le Niger, l'Ukraine serait donc directement impliquée dans la mort des soldats maliens. Une affirmation niée par le ministère des Affaires étrangères ukrainien lundi.

« Incapable de vaincre la Russie sur le champ de bataille, le régime de (Volodymyr) Zelensky a décidé d'ouvrir un deuxième front en Afrique et soutient des groupes terroristes dans des Etats du continent favorables à Moscou », a dénoncé de son côté ce mercredi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, citée par l'agence Ria Novosti. Le groupe privé Wagner, sur lequel s'appuie le gouvernement russe dans sa guerre en Ukraine, est également utilisé par le gouvernement malien pour lutter contre les rebelles.

3. Quelles sont les conséquences de ces déclarations ?

Le Mali a, à l'issue de ces déclarations, annoncé dimanche la rupture de ses relations diplomatiques avec l'Ukraine, avec « effet immédiat ». Une rupture jugée « précipitée » par Kiev. Le Niger a fait de même mardi. Les deux pays africains, dirigés respectivement par le colonel Assimi Goïta et le général Abdourahamane Tiani, se sont rapprochés de la Russie après l'arrivée au pouvoir de régimes militaires hostiles aux pays occidentaux et accueillent des instructeurs russes.

Le régime nigérien a également annoncé « la saisine du Conseil de sécurité des Nations unies en vue de statuer sur l'agression ukrainienne ». Samedi, les nouvelles autorités sénégalaises ont, de leur côté, indiqué avoir convoqué l'ambassadeur d'Ukraine à Dakar, quand le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a réaffirmé son soutien à Bamako.

Lundi, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), que le Mali et le Niger ont quittée en janvier - comme le Burkina - , a exprimé « sa ferme désapprobation et sa ferme condamnation de toute ingérence étrangère dans la région ». Elle a également condamné « toute tentative visant à entraîner la région dans les affrontements géopolitiques actuels ».

L'Ukraine a-t-elle joué un rôle dans la victoire des rebelles touaregs contre l'armée malienne et les supplétifs russes de Wagner ?

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