Au Kenya, le vice-président William Ruto remporte la présidentielle
Après six jours de décompte des bulletins, l’élection présidentielle a pris un tour chaotique, lundi 15 août, au Kenya. Au terme d’une journée marquée par la scission de la commission électorale, le vice-président sortant, William Ruto, a été déclaré vainqueur au premier tour du scrutin, avec 50,49 % des votes.
L’élection de ce jeune dirigeant âgé de 55 ans, Ruto, réputé ambitieux et fin stratège, annonce une nouvelle ère pour le peuple kényan qui aspire au changement, autant que pour cette nouvelle Afrique qui veut tourner la page des vieux faux conflits pour avancer sur la voie de la démocratie et du progrès.
M. Ruto achève dix années de vice-présidence au cours desquelles il fut au coeur de l'appareil d'Etat, aux côtés d'Uhuru Kenyatta, mais il se revendique d'un héritage différent.
En 2021, alors qu’il était encore vice-président, M. William Ruto, avait affirmé que le plan d'autonomie des provinces du sud sous souveraineté marocaine "est la meilleure solution à la question du Sahara".
"Je déclare en tant que Vice-Président du Kenya que le Plan d'Autonomie sous souveraineté marocaine est la meilleure solution à la question du Sahara", avait assuré M. William Ruto qui a été reçu par l'ambassadeur du Maroc au Kenya, El Mokhtar Ghambou, au siège de sa résidence à Nairobi.
M. William Ruto, avait aussi affirmé que "la représentation du polisario à Nairobi n'a aucun sens".
Selon M. William Ruto, "le conflit autour du Sahara n'est qu'une excuse pour permettre à l’Algérie de continuer de dilapider les richesses de son peuple sur des causes perdues", ajoutant que "la création d’un état séparatiste au Sud du Maroc n’est qu’un fantasme nourrit par ceux qui n’aiment ni la paix, ni l’unité, ni la prospérité pour les pays africains".
Le vice-président du Kenya avait également soutenu que son pays "ne doit jamais se défaire de sa neutralité et doit, au contraire, travailler directement avec l'ONU pour appuyer le processus de paix concernant la question du Sahara".
Concernant le Conseil de paix et de Sécurité (CPS) de l'Union Africaine (UA), Ruto a indiqué qu'"au lieu de provoquer des conflits et divisions inutiles au sein de l'Union Africaine, cette instance panafricaine doit veiller à ce que l'intégrité territoriale des 54 membres soit respectée selon la charte de l'UA qui interdit l'ingérence dans les affaires internes des pays souverains".
Ruto, un riche homme d'affaires parti de rien, s'est érigé en défenseur du petit peuple des "débrouillards" face aux dynasties politiques kényanes, dont font partie MM. Kenyatta - fils du premier président du Kenya - et Odinga - dont le père fut vice-président.
Il défend une économie "du bas vers le haut" dans un pays miné par la corruption et la mauvaise gouvernance, où l'inflation a explosé ces derniers mois, alimentée notamment par les conséquences de la pandémie de Covid-19 et par la guerre en Ukraine.
M. William Ruto promet de développer l'économie
Le taux officiel de chômage des personnes âgées de 18 à 34 ans est de près de 40 % et l'économie ne crée pas suffisamment d'emplois pour absorber les 800 000 jeunes qui rejoignent la population active chaque année.
Il a donc inventé l'expression "Hustler nation" pour désigner les jeunes qui ont du mal à joindre les deux bouts.
M. Ruto a promis une approche ascendante de l'économie, affirmant qu'elle bénéficierait aux pauvres qui supportent le poids de la crise du coût de la vie qui a frappé le monde à la suite de la pandémie de coronavirus et de la guerre en Ukraine.
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