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Répression en Algérie: Le journaliste algérien Ihsane El Kadi a écopé ce dimanche de 7 ans de prison


La liberté d’expression visée par un jugement en appel à Alger: Ihsane El Kadi a écopé ce dimanche de 7 ans de prison dont 5 ferme.

En première instance, le patron de presse et journaliste, poursuivi pour « financement étranger de son entreprise », avait été condamné à cinq ans de prison, dont deux avec sursis. L’arrestation d’Ihsane El Kadi en décembre 2022 avait marqué le durcissement du pouvoir militaire quant à la liberté des médias.

La Cour d’appel d’Alger a alourdi dimanche 18 juin une peine infligée au patron de presse Ihsane El Kadi, en le condamnant à sept ans de prison, dont cinq ans ferme, a annoncé le représentant pour l’Afrique du Nord de Reporters sans frontières (RSF), Khaled Drareni.

« Un verdict choquant et incompréhensible », a écrit sur Twitter le représentant de RSF, Khaled Drareni, en annonçant la décision judiciaire en appel.

« La peine est infondée, et son quantum n’a aucun sens. La dérive en Algerie dépasse toutes les bornes », a également dénoncé le directeur général de RDF, Christophe Deloire.

Lors du procès en appel tenu le 4 juin, le procureur général avait requis la confirmation de la condamnation en première instance du patron de presse.

Le parlement européen a voté une résolution appelant Alger à libérer Ihsane El-Kadi

Le parlement européen a débattu une résolution sur de la liberté de la presse et d’expression en Algérie et le cas du journaliste en détention depuis le 24 décembre 2022, Ihsane El Kadi, directeur de Radio M et Maghreb Émergent. Une résolution a été adoptée, le jeudi 11 mai, par la majorité des députés européens.

À la tête du dernier média libre en Algérie

Ihsane El Kadi, 63 ans, dirigeant d’un des derniers groupes de presse privés et indépendants d’Algérie – qui comprend Radio M et le site d’information Maghreb Emergent-- est emprisonné depuis le 29 décembre.

Son arrestation a suscité une vague de solidarité parmi ses collègues et les militants des droits humains en Algérie et en Europe.

Il est accusé « d’avoir reçu des sommes d’argent et des privilèges de la part de personnes et d’organisations dans le pays et à l’étranger afin de se livrer à des activités susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l’État et sa stabilité », avait alors indiqué la Cour d’Alger.

La justice avait également prononcé la dissolution de sa société Interface Médias et la confiscation de tous ses biens saisis outre des amendes contre lui et ses entreprises.

Journaliste symbole du combat pour la liberté d’expression en Algérie, il lui serait surtout reproché un article de Maghreb Émergent sur le soutien de l’armée à un second mandat du président Abdelmajid Tebboune ou un tweet dans lequel le patron de presse contestait le fait que 20 milliards de dollars (environ 18,5 milliards d’euros) avaient été récupérés auprès des oligarques du clan de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.

Le ministre de la "Justice", Garde des sceaux, Abderrachid Tabi menace

La terreur se passe de la justice, c’est bien connu. Et nul besoin de chercher la moindre de ses lueurs dans la dictature mise en place sous Tebboune.

Une répression tous azimuts de la liberté de la presse

Les militaires, qui détiennent le pouvoir, sont engagés dans une répression tous azimuts contre tous ceux qu’ils voient comme des soutiens du Hirak. Le puissant mouvement de protestation populaire à l’origine du départ du président Bouteflika (2019) a été toléré jusqu’à ce qu’il conteste la prééminence de l’armée. Il a brutalement été mis au pas par le pouvoir, bien aidé par la pandémie de Covid-19.

Avec l’emprisonnement et la fin de son groupe, la quasi-totalité des médias sont désormais sous contrôle, soit parce qu’ils dépendent financièrement de l’État, soit parce qu’ils sont asphyxiés par les dettes ou des procédures judiciaires.


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