Ramaphosa désapprouve la visite prévue des États-Unis pour faire pression en faveur de l'indépendance du Cap
- gherrrabi
- 25 mars
- 3 min de lecture

Depuis 2007, le Cape Party milite pour l’indépendance du Cap-Occidental en Afrique du Sud
D’un côté, l’imposante chaîne de rocheuses aux surprenantes nuances de vert. De l’autre, l’impétuosité de l’Atlantique. Un peu plus loin, l’océan Indien. Époustouflant. Le qualificatif sied à merveille aux paysages que l’on peut contempler le long de la route qui longe le littoral du Cap-Occidental.
L’un des hauts lieux de l’Afrique du Sud, comme vous le confirmeront les innombrables touristes qui arpentent la région. Non seulement la nature y est exceptionnelle, mais l’économie s’y porte aussi relativement bien. Après le Gauteng – la province dans laquelle se trouve Johannesburg –, le Cap-Occidental est le deuxième contributeur du pays [au PIB national].
C’est dans cette région d’Afrique du Sud que la population est la plus diverse sur le plan ethnique. Noirs, Blancs, “de couleur”, Malais (musulmans dont la langue véhiculaire était à l’origine le malais, d’où le nom), Asiatiques: aucun groupe n’y est majoritaire, tous ont élu domicile dans cette province et y vivent ensemble, au milieu d’une armée d’étrangers – légaux et clandestins. Gardes congolais, infirmières zimbabwéennes, chauffeurs somaliens, retraités néerlandais et expatriés britanniques.
Sur le plan politique, le Cap-Occidental fait aussi figure d’exception : c’est la seule province gouvernée non pas par l’ANC [African National Congress], le parti de feu Nelson Mandela, aujourd’hui rongé par la corruption, mais par l’Alliance démocratique (DA), issue de l’ancien parti blanc antiapartheid, le Parti démocratique.

Ramaphosa désapprouve la visite prévue des États-Unis pour faire pression en faveur de l'indépendance du Cap

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a exprimé son profond scepticisme concernant la visite prévue en avril prochain aux États-Unis par le Cape Independence Advocacy Group. Ce groupe milite pour la sécession de la région du Cap-Occidental et prévoit de solliciter un soutien diplomatique auprès des autorités américaines pour faire avancer sa cause, a indiqué jeudi le porte-parole de la Présidence, Vincent Magwenya.
Lors d’un point de presse, M. Magwenya a rappelé que la démocratie sud-africaine, instaurée en 1994, repose sur un modèle d’État unifié et non racial, fondé sur le principe de l’unité dans la diversité. « Nous avons construit une société démocratique qui ne doit jamais être divisée par des clivages raciaux », a-t-il affirmé.
Il a ajouté qu’aucune région du pays ne pourrait être autorisée à faire sécession, soulignant la nécessité pour tous les Sud-Africains de participer activement à la construction d’une nation unie et stable dans un contexte géopolitique mondial de plus en plus incertain.

Le Cape Independence Advocacy Group a annoncé cette semaine son intention d’envoyer une délégation à Washington pour rencontrer des responsables de l’administration américaine. L’objectif affiché est de mobiliser un soutien international en faveur de l’indépendance du Cap-Occidental.
«Il était clair dès le départ que la nouvelle administration américaine allait adopter une approche fondamentalement différente de celle des administrations précédentes à l’égard de l’Afrique du Sud, et que cela allait potentiellement être très utile pour l’indépendance du Cap, qui nécessite un certain degré de soutien international pour réussir », a déclaré Phil Craig, cofondateur du CIAG.
Si le Premier ministre du Cap occidental continue de bloquer un référendum officiel, le CIAG a indiqué qu'il prévoyait d'en tenir un référendum privé.
Selon le groupe, cette visite vise à lever des fonds pour renforcer la campagne de sensibilisation et obtenir un appui diplomatique. « Nous souhaitons faire pression sur le gouvernement du Cap-Occidental pour qu’il respecte les principes démocratiques et organise un référendum sur l’indépendance de la région », a déclaré un porte-parole du groupe.
Il a déclaré que la reconnaissance internationale était un élément essentiel de la sécession.
Ce contexte intervient alors que les relations diplomatiques entre l’Afrique du Sud et les États-Unis traversent une période de tensions. La promulgation par le président Ramaphosa de la nouvelle loi sur l’expropriation des terres en 2025 et l’expulsion récente de l’ambassadeur sud-africain à Washington, Ebrahim Rasool, ont contribué à refroidir les relations bilatérales.
M. Magwenya a précisé que la nouvelle loi sur l’expropriation remplace celle adoptée en 1975 sous le régime de l’apartheid. Il a assuré que cette réforme vise à corriger les déséquilibres historiques en matière de propriété foncière et à renforcer la politique de réforme agraire du pays.
« Nous rejetons fermement toute allégation selon laquelle cette loi violerait les droits de l’homme ou entraînerait une expropriation arbitraire des terres. Il s’agit d’un cadre légal juste et nécessaire pour garantir une redistribution équitable des ressources », a-t-il conclu.
Expulsé des États-Unis, l'ambassadeur sud-africain revient Ebrahim Rasool chez lui «sans regrets». Dimanche 23 Mars 2025.
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