Racisme: Quand l’Histoire se répète, Ilias Tahiri, le George Floyd espagnol
Depuis 2019: une mère de famille d’origine maghrébine réclame la vérité à la suite de la mort de son fils, Ilias Tahiri, âgé d’à peine 18 ans, le 1er juillet 2019 dans un centre d’accueil pour mineurs à Almeria.
«Votre fils est décédé d’une crise cardiaque», lui a-t-on laconiquement répondu en guise d’explication. Ni la Junte d’Andalousie, dont dépend le centre, ni l’association GINSO, qui le gère, n’ont fourni d’explications. Entre-temps, des rapports toxicologiques ont confirmé que Ilias Tahiri était probablement mort par asphyxie lors d’un protocole de confinement auquel six gardes du centre l’avaient soumis.
Les analyses de l’autopsie, envoyées à la cour de Purchena (province d’Almeria), font état d’une «congestion et d’hémorragies aiguës» dans tous les organes du jeune homme et d’une «respiration angoissante». La famille a décidé de porter l’affaire devant les tribunaux.
Les analyses de l’autopsie, envoyées à la cour de Purchena (province d’Almeria), font état d’une «congestion et d’hémorragies aiguës» dans tous les organes du jeune homme et d’une «respiration angoissante». La famille a décidé de porter l’affaire devant les tribunaux.
La vidéo publiée mardi 9 juin par le site du quotidien espagnol El País est d’une violence terrible, et les réseaux sociaux se sont immédiatement enflammés. Le parallèle avec George Floyd, cet Américain noir “asphyxié” par un policier blanc – une mort qui a embrasé les États-Unis et une bonne partie du monde –, a été rapidement fait, notamment sur Twitter. Par exemple :
Le racisme est mondial, nous ne nous tairons pas. Iliass Tahiri, 18 ans (Espagne), est mort dans les mêmes conditions que #GeorgeFloyd. #IliassTahiri #StopAuRacisme”
RACISM IS ALL AROUND THE WORLD, WE DON’T SHUT UP Iliass Tahiri 18 years old (Spain) died the same way that #GeorgeFloyd #iliasstahiri #NoRacismhttps://t.co/c5A3RUlbTL — Yai 💜 (@Yai08) June 9, 2020
Iliass Tahiri n’était pas noir mais d’origine maghrébine. Il venait d’avoir tout juste 18 ans. Il est mort, le 1er juillet 2019, dans un centre pour mineurs – placé sous tutelle de l’État – d’Almería, dans le sud du du pays. Non pas asphyxié par une seule personne, mais, précise El País, “par six personnes – un responsable du centre et cinq gardes de sécurité”.
Non-lieu, selon la justice
En janvier dernier, la juge d’instruction chargée de l’affaire avait conclu à un “décès brusque accidentel” et avait prononcé un non-lieu. Depuis, la famille du jeune homme a déposé un recours, encore à l’étude.
Que s’est-il passé ce 1er juillet 2019 ?
Iliass Tahiri, “un enfant difficile qui était déjà passé par plusieurs centres d’accueil pour mineurs” a dû être maîtrisé par les gardes de sécurité du centre – apparemment après une tentative de suicide.
“Tous les maillons se sont révélés défaillants”
“Quand on regarde la vidéo en entier, continue le quotidien, on n’observe aucune résistance du jeune à aucun moment. Mais ce qu’on voit, c’est que l’un des agents de sécurité du centre – une fois que le garçon est à plat ventre et maîtrisé sur le lit – place son genou près de la tête et appuie de tout de son poids.”
Le centre pour mineurs d’Almería dépend d’un groupe privé. Une grande partie des communautés autonomes espagnoles – en l’occurrence l’Andalousie – qui ont les compétences en la matière sous-traitent souvent ce genre d’institutions, parfois à des organisations caritatives, parfois à des entreprises.
Cliquez pour voir: ⇒ La vidéo
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