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Pourquoi tous ces coups d’Etat en Afrique ? Pourquoi le nom France revient fréquemment dans ses feui

Pourquoi tous ces coups d’Etat en Afrique ? Pourquoi le nom France revient fréquemment dans ses feuilletons?…

La déstabilisation économique et politique des pays africains depuis leur accession à l’indépendance est un sujet très préoccupant.

Après la Seconde Guerre mondiale, la France se considérait comme une « grande puissance moyenne », le maintien de son rang se faisait par une politique d’influence hors de ses frontières, faute de pouvoir exercer son influence partout sur le globe – à l’instar des États-Unis ou de l’URSS – elle se réservait une zone d’influence exclusive : l’Afrique francophone, fraîchement décolonisée. Peter Schraeder parle de « French version of the Monroe Doctrine». C’était donc la suite logique des idées de Jules Ferry qui affirmait que si la France ne faisait rien et se contentait de « rayonner sans agir », elle serait à la fin du XIXe siècle une puissance de quatrième ou cinquième rang. Par sa politique indépendante en Afrique, la France espérait pouvoir se démarquer des deux « Grands » et faire valoir son originalité. Elle pouvait ainsi conserver sa position de troisième homme en consolidant ses liens avec le tiers-monde. Les séquences d’impasses institutionnelles, politiques, sociales et de coups d’État plongent le continent africain dans des moments de tourmentes effroyables faits de conflits divers entre acteurs aux ambitions différentes. Il en découle inévitablement une instabilité constante sur fond d’affrontements et de rivalités (1) avec en prime la prolifération des foyers de tension.

Tentative d’assassinat du président Rajoelina déjouée à Madagascar. Deux ex-officiers français arrêtés

Le parquet malgache a annoncé avoir déjoué une tentative d’assassinat du président de la République Andry Rajoelina, et arrêté plusieurs personnes « étrangères et malgaches ».

Parmi ces personnes arrêtées figurent deux Français des anciens militaires.

Deux ex-officiers

Les deux Français arrêtés seraient d’anciens officiers. Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé avoir été « informé » de leur arrestation mais n’a pas souhaité en dire davantage. Philippe F. dirige une société d’investissement et de conseil pour les investisseurs internationaux. Cet ancien colonel de l’armée française se serait installé dans l’île début 2020.

Paul R., un Franco-Malgache, connaît bien le président Rajoelina, dont il a été un conseiller diplomatique jusqu’en 2011. Il se présente, sur internet, comme un conseiller de l’archevêché d’Antananarivo qui a pris ses distances affirmant ne pas être « responsable de personnes utilisant son nom sans un mandat exprès ». Il était capitaine lorsqu’il a quitté la gendarmerie en 1994.

Fin juin, une tentative d’assassinat du secrétaire d’État chargé de la gendarmerie et bras droit du président malgache, le général Richard Ravalomanana, avait déjà été annoncée.

« Plusieurs ressortissants étrangers et malgaches ont été interpellés mardi dans le cadre d’une enquête pour atteinte à la sûreté de l’État », a déclaré mercredi soir à la presse la procureure générale Berthine Razafiarivony.

« Selon les preuves matérielles en notre possession, ces individus ont échafaudé un plan d’élimination et de neutralisation des diverses personnalités malgaches dont le chef de l’État », a ajouté la procureure, sans autre précision ni sur ces preuves ni sur les circonstances de ces arrestations.

« A ce stade de l’enquête qui se poursuit, le parquet général assure que toute la lumière sera faite sur cette affaire », a-t-elle ajouté.

L’agence malgache Taratra, sous tutelle du ministère de la Communication, fait savoir que les deux Français arrêtés, Philippe F. et Paul R., seraient d’anciens officiers à la retraite.

Lors de la célébration de la fête de l’indépendance de Madagascar, le 26 juin, la gendarmerie avait déjà annoncé avoir déjoué une tentative d’assassinat du secrétariat d’État chargé de la gendarmerie, le bras droit du président, le général Richard Ravalomanana.

L’un des pays les plus pauvres du monde, Madagascar a connu depuis 20 ans de nombreuses et graves crises politiques. La grande Île est quasi-verrouillée depuis la pandémie de Covid-19, et la famine frappe actuellement de plein fouet une région du sud du pays.

Centrafrique : un Français arrêté et accusé de « complot » et « espionnage »

Arrêté en mai  pour possession d’armes à feu, le Français Juan Rémy Quignolot est désormais accusé d' »espionnage » et de « complot » par la justice centrafricaine. Au même moment Paris gèle sa coopération avec son ancienne colonie qu’elle juge complice d’une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie. Juan Rémy Quignolot, interpellé le 10 mai dans la capitale centrafricaine, a été « placé sous mandat de dépôt, en détention provisoire », et « accusé d’espionnage, détention illégale d’armes de guerre et de chasse, association de malfaiteurs, atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat et complot », a expliqué mercredi 9 juin à l’AFP Éric Didier Tambo, procureur général près la Cour d’appel de Bangui. Le magistrat cependant n’a pas détaillé pour quels pays ou organisation Juan Rémy Quignolot est soupçonné d’avoir espionné. Des photos de son arrestation avaient été diffusées sur les réseaux sociaux, montrant le Français les mains liées dans le dos, un important arsenal à ses pieds. Le gouvernement l’avait alors accusé de détenir chez lui « une énorme quantité d’armes de guerre » et de se présenter comme « un journaliste ».

« M. Juan Rémy Quignolot de nationalité française, né le 17 janvier 1966, a été interpellé ce lundi 10 mai par les forces de sécurité à Bangui », a indiqué le procureur général de Bangui, Eric Didier Tambo dans une déclaration à Anadolu.

« Au moment de son interpellation, il était en possession d’importants effets militaires », a-t-il souligné ajoutant que le suspect était détenu à l’Office central de répression du banditisme (OCRB), une unité spéciale de lutte contre la criminalité en République centrafricaine.

L’arrestation de ce français a été confirmé par le conseil à la sécurité du président Faustin Touadéra, Valery Zakharov.

« Un citoyen étranger a été arrêté à Bangui aujourd’hui avec une énorme quantité d’armes et de munitions. Une enquête est en cours et les circonstances sont à clarifier », a annoncé dans un tweet le russe Valery Zakharov.

La France a estimé mercredi que la mise en scène de l’arrestation d’un de ses ressortissants à Bangui faisait partie d’une instrumentalisation visant à réduire l’influence de Paris dans la région.

Cette arrestation et sa médiatisation ont été dénoncée par la France comme une « instrumentalisation manifeste (…) par le biais de réseaux de désinformation liés à la promotion d’intérêts bien identifiés habitués à viser la présence et l’action de la France » en Centrafrique. La diplomatie française soupçonne la Russie qui, depuis 2018, se livre à une lutte dans ce pays très pauvre en y multipliant ses investissements notamment dans l’extraction des minerais et la coopération militaire.

Un citoyen français avait été arrêté à Bangui en Centrafrique en possession d’un important arsenal de guerre. Dans des images qui avaient circulé sur les réseaux sociaux, on voyait l’intéressé menotté et installé à ses pieds tout l’arsenal qui a été découvert chez lui. Egalement une image de son passeport, sur lequel sa nationalité et son nom avaient été précisés, a aussi été publiée. Réagissant mercredi à l’arrestation du citoyen français, le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé une « instrumentalisation » dans l’affaire.

« Nous déplorons l’instrumentalisation manifeste de cette arrestation et relevons que les informations personnelles de cette personne ont été immédiatement rendues publiques par le biais de réseaux de désinformation liés à la promotion d’intérêts bien identifiés qui sont habitués à viser la présence et l’action de la France en République centrafricaine », a déclaré la porte-parole du ministère, sans donner plus de détails.

Respect de la Convention de Vienne

D’après le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui, Ange-Maxime Kazagui, l’individu chez qui l’arsenal de guerre a été retrouvé est un ressortissant français et qui se disait journaliste. Selon des sources humanitaires, le mis en cause a travaillé en Centrafrique comme garde de corps. Egalement, d’après une autre source diplomatique, l’homme aurait passé quelques moments durant sa jeunesse dans l’armée.

L’intéressé qui a été arrêté à son domicile, selon des sources humanitaires avait travaillé dans plusieurs organisations en Centrafrique comme garde du corps, et aurait aussi passé une partie de sa jeunesse dans l’armée. D’après le ministère français des Affaires étrangères, il bénéficie de la protection consulaire de l’ambassade de France qui lui garantit l’accès à un avocat et a un médecin.

Sur des photos partagées sur les réseaux sociaux, un homme apparaît, les mains attachées dans le dos, entouré de policiers sur les marches d’un commissariat de Bangui, avec à ses pieds plusieurs armes de guerre, des munitions et du matériel militaire. Une photo de la page principale de son passeport présumé a aussi circulé avec photo, nom et état civil.

C’était quelqu’un qui se disait journaliste, et chez qui on a retrouvé un arsenal très important », a assuré Ange-Maxime Kazagui au téléphone à l’AFP, sans davantage de détails. pic.twitter.com/25awvKxZgO — BambouD (@BambouD1) May 11, 2021

L’ambassade « exerce sa protection consulaire envers lui comme elle le ferait à l’égard de tout ressortissant français, dans le plein respect de la Convention de Vienne sur les relations consulaires », a indiqué la porte-parole et d’ajouter que « cette protection vise à s’assurer que la personne dispose d’un accès à un avocat, à un médecin et de ses conditions de détention ».

On sait déjà qu’il travaillait pour les services de renseignement français et a aidé Bozize lors du coup d’Etat de 2013. Il se trouverait en Centrafrique pour former les combattants de la CPC et leur fournir des armes. pic.twitter.com/WKqR0Yz7y1 — Raphaël Maloungou (@CentroRaphael) May 10, 2021

Depuis 2018, la France voit son influence contestée dans son ancienne colonie par une offensive diplomatique de la Russie, et est régulièrement la cible de campagnes hostiles relayées par des médias locaux.

En décembre 2020, Facebook avait étayé le scénario d’une guerre de désinformation entre Paris et Moscou en Centrafrique, en supprimant publiquement trois réseaux de « trolls » gérés à partir de la Russie et de la France, dont un ayant des connexions avec l’armée française, tous accusés de mener des opérations d’ingérence en Afrique.

Conséquences: La France gèle son aide budgétaire et sa coopération militaire avec la Centrafrique

La France a gelé son aide budgétaire à la Centrafrique et suspendu sa coopération militaire avec cet Etat d’Afrique centrale jugé « complice » d’une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie, a-t-on appris lundi 7 juin auprès du ministère des armées.

« A plusieurs reprises, les autorités centrafricaines ont pris des engagements qu’elles n’ont pas tenus, tant sur le plan politique envers l’opposition que sur le comportement vis-à-vis de la France, qui est la cible d’une campagne de désinformation massive en Centrafrique », a affirmé Paris : « Les Russes n’y sont pas pour rien, mais les Centrafricains sont au mieux complices de cette campagne. » Fin avril, les cinq coopérants militaires français qui étaient en poste au ministère centrafricain de la défense ont été rappelés à Paris. Les entraînements militaires prodigués aux Forces armées centrafricaines (FACA) par des troupes stationnées au Gabon ont été interrompus, a précisé le ministère.


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