«Guerre froide». Président de l'AWB (Mouvement de résistance afrikaner), Eugène Ney Terre'Blanche assassiné, dans sa ferme, par deux de ses ouvriers agricoles.
Eugène Ney Terre'Blanche, est un policier sud-africain reconverti en fermier et le chef de file du Mouvement de résistance afrikaner (Afrikaner Weerstandsbeweging — AWB), Mouvement politique paramilitaire afrikaner, farouche partisan de l'établissement d'un Volkstaat.
Il se battait depuis la fin de l'apartheid contre «le joug de la suprématie noire», et réclamait un Etat indépendant afrikaner au sein du territoire sud-africain, sous la protection de Dieu et de la loi internationale qui défend le «droit des peuples à disposer d'eux-mêmes». Dans une récente interview accordée à un journal local, il avait affirmé qu'il était dans son droit «de se séparer d'une nation rongée par le crime, la mort, le meurtre, le viol, le mensonge et la fraude». Antidémocrate, Eugène Terre'Blanche ne s'est jamais présenté à une élection, mais avait monté un dossier pour le présenter aux Nations unies. Si le monde ne lui accordait pas le droit de fonder son propre Etat, l'AWB avait promis de prendre les armes.
De ce fait Orania estime ne pas faire partie de l’Afrique du Sud, veut rester à dominante Boer et blanche et réclame son indépendance, et de ce fait, reste la dernière colonie en Afrique…
Rappel: Julius Malema, au Zimbabwe en voyage officiel. Vêtu d'une chemise bariolée à l'effigie du dictateur de 86 ans, il a célébré le «courage et la détermination» de Robert Mugabe (l'ex président Mugabe avait lancé une réforme agraire pour expulser tous les fermiers blancs du pays. Sur 4 000 fermiers, il n'en reste plus que 300). Dans une ultime provocation, Julius Malema avait réentonné son chant de la discorde devant 2 000 supporteurs en furie, à l'heure même où Terre'Blanche était tué : «Tuez les Boers, tuez les fermiers blancs, car ce sont des violeurs.» Avant de reprendre :«Apportez-moi ma mitraillette.»
Assassinats, agressions des fermiers blancs. Les Boers, se sentent aujourd'hui en position de victimes.
"Encore un vieux attaqué par des lâches ! Ce discours de haine "Tuez les Boers" menant à la façon dont Lord connaît plusieurs milliers de crimes de haine contre les Sud-Africains blancs est allé trop loin. Les cultures boer et buntu ne sont pas compatibles au sein des mêmes frontières nationales. Nous exigeons notre Volkstaat maintenant!" Volkstaat
"La nation a depuis longtemps disparu dans un cauchemar de meurtres, de vols, de délestages, de routes impraticables, d'infrastructures en ruine, de lois racistes anti-blancs et de corruption gouvernementale à des niveaux inimaginables." Volkstaat
Orania, compte environ 2500 habitants descendants direct des Afrikaners, fût fondée par l’ancien premier ministre Hendrick Verwoerd.
Près de trente six ans après la chute du régime raciste de l'apartheid, les Afrikaners d'Orania se voient comme des exilés de l'intérieur, obligés de protéger l'héritage blanc face à la majorité sud-africaine noire et de se donner tous les moyens pour être indépendants.
Orania, une localité rurale nichée dans le Karoo, zone semi-désertique sud-africaine. Ce bourg construit sur une superficie de 8,95 km2 au bord du fleuve Orange. Terrain acquis par le gendre d'Hendrik Verwoerd, ancien Premier ministre considéré comme l'architecte de l'apartheid.
Durant les années 1970 et 1980, au moment où la politique d'apartheid est de plus en plus contestée et que, depuis les émeutes de Soweto, une flambée de violence secoue les townships du pays, plusieurs partis et groupements afrikaners comme Die Herstigte Nasionale Party, le parti conservateur d'Afrique du Sud, Aksie Eie Toekoms, le Boerestaat Party, Die Afrikaner Volkswag, Die Oranje Werkers commencèrent à réclamer de leur côté la création d'un État ethnique sur le modèle constitutionnel des anciennes républiques boers du xixe siècle. Tandis que ces mouvements se disputaient sur la taille et la localisation de cet État ethnique, la « fondation pour la libération des Afrikaners » (Afrikaner Vryheidstigting) de Carel Boshoff, théologien, ancien président de l'Afrikaner Broederbond et beau-fils de l'ancien Premier ministre Hendrik Verwoerd, faisait racheter au gouvernement sud-africain, par une compagnie privée (Orania Management Services), une ancienne concession abandonnée, située à Vluytjeskraal, au prix de 200 000 USD. Orania disposait alors d'une petite dizaine de maisons, de boutiques, d'un hôpital, d'une station électrique et d'une station de pompage. Les infrastructures avaient été édifiées par le département des eaux lors de l'aménagement des rives du fleuve Orange. En 1991, l'achat de deux autres fermes voisines, Biesiesbult et Nooitgedacht, permet par la suite d'agrandir la superficie d'Orania à 4 000 hectares.
Jusqu’ici rien d’inhabituel. Sauf que sa population est essentiellement composée de blancs. Environ 2500 Afrikaners, descendants de Néerlandais et Français huguenots arrivés au 17e siècle.
Les Afrikaners disent avoir rêvé et créé Orania pour avoir un endroit à eux. Sa reconnaissance par l’Etat s'appuie sur un article de la Constitution qui défend le droit à l'autodétermination.
"Ce que nous vivons, c'est beaucoup de reconnaissance de fait. Vous passez votre chemin, vous posez votre acte, on n'essaie pas de le bloquer ou de le frustrer. ", explique Carel Boshoff, résident d'Orania.
Et la cité "blanche" vit en autarcie. Elle possède sa propre banque et monnaie, l'ora, dont le cours est égal à celui du rand sud-africain. Ici, on prépare déjà la relève sur le plan humain.
"Récemment, au cours des dernières années, disons, dix ans, sept ans à peu près, notre croissance démographique a commencé à faire boule de neige. Nous avons connu une croissance annuelle de dix pour cent au cours des sept dernières années, les deux ou trois dernières années elle est passée de quatorze à presque dix-sept pour cent.", a déclaré Joost Strydom, porte-parole d'Orania.
Mais Orania n’est pas à l’abri de critiques du fait de sa population non-cosmopolite. Dans un pays ayant connu l’apartheid, ses habitants sont accusés de racisme. Mais ils assument leur choix.
"Nous sommes originaires d'Afrique, c'est pourquoi nous nous appelons Afrikaners. Nous voulons rester ici, nous voulons aussi conserver notre identité. Or, conserver son identité n'est pas une pulsion raciste. Nous voulions conserver notre identité contre l'impérialisme anglais ou britannique aussi et ils sont encore plus blancs que nous. Beaucoup plus blancs.", explique Wynand Boshoff, résident d'Orania.
Dans la vidéo, le top 10 des faits intéressants sur Orania, et des informations sur la ville d'Orania que vous ne connaissez peut-être pas. Si vous souhaitez en savoir plus sur la communauté Akrikaner d'Orania, cette vidéo vous permettra d'apprendre quelques faits sur Orania et un peu de son histoire.
Les citoyens d'Orania déclarent ainsi avoir deux modèles que sont les Israéliens et les Amish
En avril 1991, les premières maisons restaurées sont mises en vente puis un premier conseil communal est instauré sous l'autorité du maire, Andre van den Berg, pour gérer la ville. Lors des élections générales du 27 avril 1994, les résidents de la commune portèrent leur voix sur le front de la liberté pour les représenter au conseil provincial du Cap-du-Nord. Avec 5,97 % des suffrages, le front de la liberté obtient alors son meilleur score provincial et un siège au sein du gouvernement local. Orania et la région environnante du fleuve Orange devient alors l'une des 3 régions, au côté de Pretoria et Phalaborwa, que le conseil du Volkstaat mis en place par le nouveau gouvernement sud-africain en 1994, identifie comme étant à majorité afrikaner ou offrant les meilleures potentialités pour parvenir à une majorité de population afrikaner. En 1995, la visite à Orania du président sud-africain Nelson Mandela, où il prend le thé avec Betsie Verwoerd, la veuve d'Hendrik Verwoerd, qui fut le chef du gouvernement sud-africain lors de sa mise en détention en 1963, légitime le projet de Volkstaat à Orania, défendu au Parlement par Constand Viljoen et le Front de la liberté. Ainsi, les édiles de la ville refusent d'intégrer Orania avec Hopetown et Strydenburg au sein d'une même municipalité lors de la réforme des gouvernements locaux.
En 2000, un jugement de la Haute Cour de Kimberley refuse de trancher et enjoint au gouvernement et aux résidents d'Orania de reprendre des négociations pour transiger sur le statut de la ville. Dans leur argumentation, les Afrikaners assimilent la déclaration du ministre des affaires provinciales et du développement constitutionnel, Valli Moosa, le 4 juin 1998, selon lequel les objectifs d'autonomies territoriales, ethniques et linguistiques du Front de la liberté et des Afrikaners étaient légitimes notamment au regard de la constitution et de la déclaration des droits, à la déclaration Balfour.
En avril 2004, Orania lance sa propre devise monétaire, l’Ora. Le village est à son apogée démographique et revendique un millier d'habitants.
Orania s'est dotée d'une monnaie locale dénommée ora utilisable exclusivement sur son territoire et dont les billets sont ornés de figures ou d'événements historiques pittoresques, comme celle de Racheltjie de Beer (1831-1843), une jeune fille boer de 12 ans qui sacrifia sa vie pour sauver celle de son frère, ou la représentation d'une jeune fille en costume voortrekker lisant une Bible.
En novembre 2005, Orania est le centre d'une conférence sur le droit des Afrikaners à l'auto-détermination en Afrique du Sud à laquelle participe plusieurs intellectuels sud-africains comme Frederik van Zyl Slabbert, ancien chef de l'opposition parlementaire progressiste anti-apartheid au début des années 1980, l'ancien recteur de l'université d'Afrique du Sud, Marinus Wiechers ou l'homme d'affaires (issu de la communauté des coulored, les métis du Cap), Jakes Gerwel. Si la majorité de l'assistance se déclare hostile au principe de séparation territoriale avec l'Afrique du Sud, les participants proposent des solutions alternatives au Volkstaat et réaffirment leur soutien au principe d'autonomie et de libre auto-détermination des peuples composant l'Afrique du Sud. Lors des élections municipales de 2006, le taux de participation des habitants atteint 80 % (contre 49 % nationalement). Aux 484 votes directs des résidents d'Orania s'ajoutent 700 votes par Internet de sympathisants établis hors de la ville.
Les électeurs ne procédèrent qu'aux élections des conseillers municipaux, refusant toujours de reconnaître l'intégration d'Orania dans un district municipal plus élargi.
En juin 2007, les représentants de la localité métis d'Eersterust, située près de Pretoria, viennent à Orania pour étudier le modèle d'auto-détermination de la ville afin de tenter de l'appliquer chez eux.
En juillet 2007, les négociations sur le statut municipal d'Orania reprennent entre les représentants de la localité afrikaner, le gouvernement provincial, les municipalités de Thembelihle et de Pixley ka Seme en coopération avec la direction exécutive de l'ANC. Au niveau national, le front de la liberté entame de nouvelles discussions sur l'auto-détermination avec le gouvernement. En attendant de trancher définitivement sur le statut administratif d'Orania et son éventuelle transformation en municipalité indépendante de catégorie C (municipalité locale) ou son inclusion dans celle de Thembelihle, la ville collabore avec cette dernière au développement économique de la région. Pour Carel Boshoff, le développement tant politique qu'économique d’Orania ne repose que sur deux principes, celui de l’autodétermination et la question du travail «il faut être autosuffisant et ne pas dépendre de travailleurs extérieurs. Dès que vous acceptez des travailleurs extérieurs, il faut leur donner des droits politiques et un endroit où vivre. Et là, c’est un scénario qui ressemble à un retour à l’ancienne Afrique du Sud. Pour obtenir l’autodétermination, vous devez être prêt à travailler (...). Ce que nous avons construit, notre langue, nos traditions, notre identité, tout cela doit être préservé. Sinon, tout disparaîtra. Nous sommes inquiets. Comme d’autres s’inquiètent de la disparition du rhinocéros blanc ou du léopard». Le modèle économique d'Orania s'inspire des colonies juives de Cisjordanie. Le conseil d’administration de la ville maintient ainsi des contacts étroits avec Israël, "exemple de construction d’une nation" et des jeunes agriculteurs partent régulièrement en stage pour travailler dans les kibboutzim en Israël et étudier les nouvelles techniques de plantation. Selon l'étude universitaire du professeur sud-africain d'anthropologie, Frik C. de Beer, le concept d'autodétermination a un soutien très notable dans la population afrikaner. Il manifeste la résistance culturelle active d'une minorité ethnique inquiète pour son avenir, reflétée par l'émergence de mouvements nativistes ou culturels. Cependant, Orania n’apparaît pas à cette population afrikaner comme une solution alternative à l'actuelle Afrique du Sud, d'autant plus qu'elle continue de pâtir d'une mauvaise image entretenue notamment par des médias qui la ramène sans cesse au passé du pays et non à son avenir. Pour de Beer, l'autodétermination des Afrikaners ne se fera donc pas dans l'immédiat dans cette localité du Cap-du-Nord.
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