Le Maroc a vaincu la malédiction et brisé un plafond de verre samedi en battant le Portugal 1 à 0 pour devenir la première sélection africaine à entrer dans le dernier carré d'un Mondial de football.
Par trois fois, des sélections africaines avaient échoué aux portes des demi-finales, d'extrême justesse: le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010).
La 22e édition de la Coupe du monde, la première organisée dans un pays arabe, le Qatar, a souri aux joueurs de Walid Regragui.
Galvanisés par la portée historique de leur exploit, les Marocains abordent en serrant les dents, malgré la fatigue, les blessures et les risques de forfaits, leur demi-finale du Mondial 2022 contre la France, mercredi.
"On ressent les douleurs, mais on va se préparer, pas le choix", raconte le milieu aux trois poumons Sofyan Amrabat, qui a "commencé le match (contre le Portugal, 1-0) sans être frais à 100%, mais il faut tout donner et se battre jusqu'à la fin".
"Nous étions déjà fatigués après les 120 minutes contre l'Espagne (0-0, 3 t.a.b. à 0 en 1/8 de finale)", ajoute le joueur de la Fiorentina, une des révélations de la Coupe du monde pour son inépuisable activité.
Pour le duel contre le Portugal, en quarts, Walid Regragui avait "perdu deux joueurs importants avec (Nayef) Aguerd et (Noussair) Mazraoui. Mais ceux qui sont entrés ont fait un travail extraordinaire".
Le sélectionneur risque bien de ne pas récupérer le défenseur central de West Ham ni le latéral gauche du Bayern Munich pour la demie. Jawad El Yamiq et Yahya Attiat Allah devraient poursuivre leur intérim contre les Bleus.
Les félicitations de personnalités mondiales s'enchainent
La planète foot n'a désormais que respect pour les Lions de l'Atlas. Les messages de félicitations, émanant de personnalités et d'instances mondiales, ont afflué à l'adresse de la sélection nationale après la qualification historique des Lions de l’Atlas pour les demi-finales de la Coupe du monde de football Qatar 2022, suite à une victoire éclatante contre le Portugal (1-0).
Voici quelques uns des (très nombreux) messages marquants publiés jusque-là sur Twitter :
Sans Aguerd ni Saïss.?
Regragui a probablement perdu aussi l'autre membre de sa charnière, le capitaine Romain Saïss, sorti sur une civière en début de seconde période en quarts.
"Ma cuisse, on va voir, on va faire les examens", explique le capitaine marocain, révélant avoir "joué sur une jambe pendant 55 minutes" contre le Portugal.
On l'a vu se tenir l'arrière de la cuisse au moment de la frappe de Bruno Fernandes sur la barre (45e). "J'avais déjà mal avant le match", souffle Saïss.
Le défenseur du Besiktas, veut y croire, "je vais tout faire pour être là", lance-t-il, "j'ai envie d'aider mon équipe, mais il y a des moments où il faut savoir être raisonnable et ne pas être un poids juste pour sa fierté personnelle".
Sans Aguerd et Saïss, Regragui devrait jouer avec sa charnière B, associant le Brestois Achraf Dari à El Yamiq. Le joueur de Valladolid a assuré en 1/8 et en quarts, le Breton est un peu plus juste pour contrer le trio d'attaque français Kylian Mbappé, Olivier Giroud, Ousmane Dembélé.
"Le sens du combat"
Mais le Maroc a la meilleure défense de cette Coupe du monde, aucune équipe n'a réussi à lui marquer de but, il n'a encaissé qu'un contre son camp d'Aguerd contre le Canada (2-1).
Et peu importe les noms, "on a défendu avec le sens du combat, en équipe", souligne Sofyan Amrabat. "Au football, les individualités font la différence mais ce sont les équipes qui gagnent les matches".
L'arrière droit Achraf Hakimi aussi joue diminué depuis le début du tournoi, mais le Parisien a montré une activité impressionnante malgré les bobos.
Deux autres titulaires manquent de "caisse" car ils ont très peu joué en club depuis le début de la saison. Selim Amallah "est au placard" au Standard de Liège pour des histoires de contrat, s'agace Regragui, et Hakim Zyech a déjà plus joué à la Coupe du monde (458 minutes) qu'à Chelsea (271 mn), où il ne faisait pas partie des plans de Thomas Tuchel, et guère plus de ceux de son successeur Graham Potter.
Les ailiers "Ziyech et (Sofiane) Boufal n'ont jamais autant couru", salue Regragui. "Mais ils le font pour leur pays, naturellement. On doit se battre plus que les autres, on n'a pas les mêmes armes".
Contre les Portugais, "on a encore tout donné, on a joué avec le cœur", souligne Amallah. "On sait que demain il faut recommencer à travailler pour le prochain match" contre la France. Mais "on n'a peur de personne", lance-t-il.
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