Moncef Marzouki, ancien président de Tunisie, condamné à quatre ans de prison…
Les poursuites judiciaires à l’encontre de personnalités, notamment des hommes et des femmes politiques, défavorables à Kaïs Saïed se multiplient depuis juillet. De quoi susciter des craintes pour la liberté d’expression.
Les procès pour « offense au président » ou à l’armée visant les voix critiques s’intensifient en Tunisie alors même que, depuis fin juillet, le président Kaïs Saïed (Kaïs Saïed, seul maître à bord en Tunisie) concentre tous les pouvoirs et a levé l’immunité parlementaire des députés.
L’ex-président tunisien par intérim Moncef Marzouki, vivant en France et farouche critique du coup de force de l’actuel chef de l’État Kais Saied, a été condamné par contumace à quatre ans de prison avec exécution immédiate
L’ ex-président Moncef Marzouki qui a dirigé le pays de 2011 à 2014, en a récemment fait les frais. En effet, l’ancien président Moncef Marzouki a été condamné, ce mercredi, par contumace, à quatre ans de prison avec exécution immédiate pour «atteinte à la sécurité extérieure de l’Etat ».
Le copier-coller, ça existe en justice.
La réforme du Code pénal algérien qui a eu lieu en pleine pandémie et dans une totale indifférence, confirme la volonté du pouvoir en place d’accentuer la répression contre les membres du Hirak et laisse place à une inquiétude certaine au regard des droits de l’Homme et des Libertés fondamentales en Algérie.
La liste des moyens utilisés pour définir l’atteinte témoigne d’une volonté caractérisée des autorités de durcir l’arsenal répressif, contrevenant aux principes même de la liberté d’expression et de la liberté de la Presse.
Qui se ressemble s’assemble; quasiment les mêmes chefs d’accusation contre les hirakistes en Algérie..???
Selon un communiqué du bureau d’information du Tribunal de première instance de Tunis, dont copie est parvenue, ce soir, à la Tap , l’affaire « d’atteinte à la sûreté de l’Etat extérieure » qui concerne l’ancien président Moncef Marzouki, a nui aux intérêts de la Tunisie particulièrement au niveau diplomatique.
Selon le porte-parole de cette juridiction, Habib Torkhani, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Tunis a autorisé l’ouverture de l’enquête sur la base d’une autorisation émise par la ministre de la justice (Leila Jaffel).
Cette condamnation intervient après l’émission le 4 novembre d’un mandat d’amener international à l’encontre de M. Marzouki accusé d’avoir tenu des propos «allant à l’encontre de la sûreté de l’Etat et nuisant aux intérêts de la Tunisie à l’étranger ». Lors d’une interview à la chaîne France 24, mi-octobre, il s’était dit «fier d’avoir contribué au report du sommet de la francophonie», prévu fin novembre à Djerba et annulé, officiellement en raison de la situation sanitaire.
Il est à noter que la Cour d’appel de Tunis avait ouvert, le 15 octobre dernier, une enquête sur les déclarations de l’ancien président Moncef Marzouki, dans lesquelles, il a affirmé avoir cherché à compromettre la tenue du Sommet de la francophonie en Tunisie.
Réaction de Marzouki
Dans la soirée, depuis Paris, où il réside, M. Marzouki a confié au Monde avoir appris la nouvelle par la presse et n’avoir reçu «aucune convocation» de la justice qu’il qualifie d’«express et aux ordres». Son avocate Lamia Khemiri a également déclaré à l’Agence France-Presse ne pas avoir été prévenue de cette décision, et ne pas connaître le chef d’inculpation qui a motivé la peine.
« J’ai été jugée plus d’une fois sous le règne de Ben AliEt maintenant je suis jugé sous le règne de Kais SaiedBourguiba et Ben Ali sont partisDe la même manière humiliante, ce dictateur rôdant partira, et les affaires pour lesquelles je suis jugé seront victorieuses, » a-t-il dit.
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