Mohamed Abdellah, un dissident algérien extradé (remis), le dernier « cadeau » que le gouvernement espagnol a offert à l’Algérie…
L’ex-gendarme qui a accusé la hiérarchie militaire algérienne depuis sa chaîne YouTube de s’enrichir illicitement, est entre la vie et la mort.
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Mohamed Abdellah, un ex-gendarme âgé de 33 ans, a débarqué le 21 août dernier dans le port de Ghazaouet (Algérie) sur un ferry, affrété par le ministère espagnol de l’Intérieur, après avoir été expulsé d’Espagne, où il avait migré irrégulièrement en Novembre 2018. A son arrivée, il a été immédiatement interpellé.
Abdellah extradé (remis) par l’Espagne à l’Algérie, après près de trois ans d’exil entre Alicante et Vitoria, cinq jours seulement avant que le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, n’informe les autorités espagnoles de la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe, par lequel l’Espagne a reçu le l’essentiel du gaz qu’il consomme. Bien qu’elle soit dirigée contre le Maroc, cette décision cause également un grave préjudice à l’Espagne.
Cet ancien sergent de la gendarmerie (lanceur d’Alerte) faisait partie des «bêtes noires» de la mafia militaro-politico-financière algérienne en raison des scandales de corruption dans les Forces armées de son pays qu’il dénonçait, via les réseaux sociaux. Sur Youtube, il comptait 265 000 abonnés et sur Facebook, près de 130 000.
Le sergent Abdellah a rejoint la gendarmerie en 2013 et, peu de temps après, a été affecté à la frontière tunisienne, où il a opérateur des caméras de surveillance. Selon son récit, il a découvert un vaste réseau de corruption, de contrebande d’armes et de pétrole commanditée par des officiers de haut rang de l' »armée » algérienne auquel il appartenait. Il a commencé à le dénoncer, cette mafia l’a invité à fermer les yeux ou, mieux encore, à profiter du trafic illicite qu’il a observé.
Abdellah avait déserté et, comme tant d’Algériens, a émigré irrégulièrement en Espagne en novembre 2018. Quatre mois plus tard, il a demandé l’asile politique à Alicante. C’est aussi à ce moment-là qu’il a commencé à porter plainte via les réseaux sociaux. Il a reçu des menaces d’agents algériens présumés qui s’attendaient à ce qu’il n’obtienne jamais l’asile. L’année dernière, il a réussi à les enregistrer et la vidéo qu’il a mise en ligne sur les réseaux a obtenu plus de quatre millions de visites.
Le parquet militaire l’a accusé, en mai 2019, d’avoir révélé des secrets de la défense nationale, d’avoir transgressé ses obligations militaires, d’avoir insulté les Forces armées et le président de la République. En mars 2020, la justice algérienne a également émis un mandat d’arrêt international contre Abdellah et trois autres dissidents exilés pour appartenance à « une organisation terroriste » et « atteinte à l’ordre public, à la sécurité et à la stabilité de l’Etat« , selon le journal « El Watan« , de Alger. L’organisation qualifiée de « terroriste » est le mouvement Rachad, islamiste, mais pas violent. Son leader, Mohamed Larbi Zitout, réside à Londres, où se trouve le siège du mouvement. Des quatre dissidents revendiqués par Alger, seul l’ex-gendarme basé en Espagne a été expulsé vers son pays. Il a été arrêté le 12 août alors qu’il se rendait à Vitoria pour effectuer une procédure administrative. Un arrêté de l’Intérieur l’a conduit d’abord à un Centre d’Internement pour Etrangers puis au bac qui l’a conduit au petit port de Ghazaouet.
Deux jours après son débarquement, Abdellah a comparu devant le tribunal. L’enregistrement de son arrivée menotté à l’audience, gardée par des agents de la brigade d’enquête de l’unité de police antiterroriste, a été diffusé à la télévision algérienne. Il est actuellement en détention provisoire à la prison de Kolea, dans l’est du pays, en attendant d’être « jugé » par un tribunal militaire.
Avec, elconfidencial
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