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Minorités religieuses: L’Algérie à nouveau épinglée devant le CDH de l’ONU pour la ferme

Genève- L’Algérie a été une nouvelle fois épinglée devant le Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU par des organisations internationales pour les violations des droits des minorités religieuses, en particulier la campagne de fermeture des lieux de culte protestants. Intervenant dans le cadre de la 46ème session du CDH, dont les travaux se déroulent en vidéoconférence, l’Alliance évangélique mondiale, le Conseil œcuménique des Églises et Christian Solidarity Worldwide ont exprimé « leur grave préoccupation face à la fermeture en cours des églises protestantes en Algérie« .

Depuis 2018, « les autorités algériennes ont fermé de force treize églises protestantes« , ont indiqué ces organisations dans une déclaration commune prononcée devant le Conseil, soulignant que les tribunaux administratifs ont rejeté les demandes de réouverture des églises.

« Le 14 février, le gouvernement a décidé d’autoriser la réouverture de toutes les mosquées après le confinement lié au COVID-19. Cependant, à notre grande surprise, les autorités ont déclaré aux églises qu’elles étaient exclues de la décision de réouverture« , ont souligné ces organisations.

En conséquence, « toutes les 47 églises protestantes d’Algérie sont aujourd’hui effectivement fermées », ont-elles précisé, relevant que « le gouvernement algérien n’a pas délivré un seul permis à une église protestante, malgré plusieurs demandes« .


Le nombre d’églises protestantes fermées de force par les autorités se multiplie. Au mois d’octobre 2019, la plus grande église protestante d’Algérie, dont le pasteur est président de l’Église protestante du pays, située à Tizi Ouzou, a été fermée brutalement. Une loi algérienne de 2006 stipule en effet que les lieux de culte non islamiques doivent être agrées par le gouvernement et enregistrés. Mais le gouvernement algérien semblerait abuser de cette disposition. Ces fermetures interviendraient dans le contexte politique algérien actuel et viseraient à réprimer la contestation politique qui a pris place dans le pays depuis le début de l’année. La fédération protestante de France a d’ailleurs exprimé sa vive inquiétude quant à ces événements qui traduisent une réelle persécution des chrétiens installés en Algérie. Les organisations ont appelé les autorités algériennes « à mettre leur cadre juridique en conformité avec les obligations au titre de l’article 18 du PIDCP (Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques) et à permettre la réouverture de toutes les églises protestantes ».


Dans une autre déclaration similaire présentée devant le CDH de l’ONU, l’Alliance baptiste mondiale a dénoncé, pour sa part, « la campagne menée par les autorités algériennes contre les églises protestantes et les chrétiens protestants en Algérie ». Les autorités et les tribunaux locaux utilisent l’ordonnance gouvernementale n ° 06-03 de 2006 réglementant l’exercice des religions non musulmanes pour un traitement juridique inégal des églises et des chrétiens, a fait observer l’Alliance. Depuis 2006, a-t-elle poursuivi, la Commission nationale pour les groupes religieux non musulmans n’a pas délivré une licence unique aux églises protestantes, leur refusant ainsi les voies légales d’enregistrement. Elle a appelé, de son côté, le gouvernement algérien à mettre son cadre juridique sur les minorités religieuses en conformité avec l’article 18 du PIDCP. Lors de cette 46ème session du CDH de l’ONU, l’Algérie a été vivement critiquée à maintes reprises par l’ONU et par plusieurs organisations pour les violations des droits de l’homme et la répression du mouvement pro-démocratique du Hirak.

Avec, MAP

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