La ville de Benguérir a abrité le 21 et 22 Octobre 2022, un congrès scientifique centré sur la gouvernance et la gestion de la rareté de l’eau. Des experts marocains et étrangers, se sont ainsi penchés sur la problématique, mais ont surtout appelé à tirer profit de l’expertise des compétences marocaines de l’étranger, qui sont en mesure de proposer des solutions innovantes à la problématique de la rareté de l’eau.
Initiée par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), en partenariat avec l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), cette rencontre, autour de la thématique «la gouvernance et la gestion de la rareté de l’eau : Défis et priorités », s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des orientations royales relatives à l’accompagnement des compétences marocaines à l’étranger et le soutien de leurs initiatives, et en interaction avec les directives royales concernant le traitement de la problématique de l’eau et la lutte contre le stress hydrique structurel que connait notre pays.
En ce sens, le secrétaire général du CCME, Dr. Abdellah Boussouf, a souligné l’importance de la création d’une agence dédiée aux compétences marocaines établies à l’étranger, dans le but de tirer profit de leurs expertises conformément aux recommandations de la Commission spéciale sur le Nouveau modèle de développement.
De son côté, le président de l’UM6P, Hicham El Habti, a relevé que le Maroc accorde une grande attention à la question de la gestion de la rareté de l’eau conformément aux Hautes Orientations Royales, indiquant que cet établissement d’enseignement supérieur a dès son ouverture, œuvré à tirer profit des compétences marocaines établies à l’étranger, qui représentent 70% du corps professoral de cette université.
L’UM6P met la recherche et l’innovation au centre de sa stratégie notamment dans les domaines prioritaires tels que la gestion de l’eau, en témoigne la création l’Institut international de recherche en eau (IWRI), qui met en œuvre des programmes inter- et transdisciplinaire autour des enjeux liés à l’Eau et au Climat, au sein du campus de l’UM6P, a-t-il ajouté.
Le gouverneur de la province de Rehamna, Aziz Bouignane, a pour sa part, salué l’initiative de l’organisation de cette rencontre, qui intervient juste après le discours royal à l’ouverture de la session d’autonome du Parlement, relevant que la gestion de la rareté de l’eau au Royaume passe par la promotion de l’innovation et la recherche scientifique.
Dans la déclaration finale adoptée à l’issue de ces travaux, les congressistes ont préconisé l’adoption de mesures rigoureuses pour faire face à la surexploitation de la nappe phréatique et des eaux souterraines en tant que réserves stratégiques pour le Maroc, et ce, à travers la mise en œuvre des lois relatives à la protection des ressources hydriques, la mise en place de mécanismes pour l’alimentation de la nappe phréatique et la lutte contre le «forage sauvage» et la promotion de la rationalisation de l’utilisation des eaux souterraines.
A travers ce document baptisé la « Déclaration de Benguérir des compétences marocaines à l’étranger et des experts dans le domaine des eaux et de la gestion de ces ressources », ils ont souligné l’impératif de revoir les investissements agricoles et les cultures causant une surexploitation de la nappe phréatique et à orienter ce secteur très consommateur d’eau, vers l’utilisation des technologies modernes de façon à préserver les ressources hydriques, tout en recommandant d’imposer aux grands projets structurants l’obligation d’intégrer les changements climatiques dans leurs études et schémas.
De même, les participants MRE ont, à l’unisson, réitéré leur engagement à mettre leurs compétences et expertises à la disposition de leur pays, en vue de renforcer le rôle de l’intelligence collective dans la proposition de solutions réalistes à même de permettre au Royaume de faire face à cette crise hydrique sans précédent et de relever les défis des changements climatiques.
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