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Mali: Mahmoud Dicko: «Au Mali, ce n’est pas à la France d’imposer ses solutions»

Mahmoud Dicko: «Au Mali, ce n’est pas à la France d’imposer ses solutions»…. Alors qu’il a quitté les rangs du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques, l’imam Mahmoud Dicko continue de plaider en faveur d’un dialogue avec les jihadistes maliens pour une résolution du conflit qui mine le pays depuis plus de huit ans. Alors que l’ancien président de la transition Bah N’Daw, qui se posait en rempart contre toute discussion avec les jihadistes a été renversé par Assimi Goïta le 24 mai, les autorités pourraient être plus ouvertes au dialogue.

L’Imam Mahmoud Dicko s’est prononcé sur la situation politique du Mali. Sur la présence française dans son pays, l’influent homme religieux assure que ce n’est pas à Paris d’imposer ses solutions à Bamako.

Au micro de JA, l’Imam Mahmoud Dicko porte son regard sur les effets de la présence française au Mali. A en croire le religieux, le ton de la France frise au radicalisme du moment où Paris pose des conditions au Mali, un pays souverain. Alors que Bamako entend discuter avec les groupes armée, Paris réitère son refus catégorique à cette initiative.

Une position qui a poussé la France à annoncer une « transformation profonde » de sa présence militaire au Sahel. « On ne peut pas souffrir l’ambiguïté. On ne peut pas mener des opérations conjointes avec des pouvoirs qui décident de discuter avec des groupes qui, à côté de cela, tirent sur nos enfants », a notamment dénoncé Emmanuel Macron, ce jeudi 10 juin. Pour l’imam Mahmoud Dicko, le ton « radical » de la France est contreproductif car il « pousse au radicalisme ». Plaidant pour une résolution endogène de la crise sahélienne, il voit d’un bon œil l’annonce du départ progressif de Barkhane et juge avec sévérité le « ton » et la posture de la France à l’égard de son pays.

« Il faut savoir faire preuve de tolérance et d’humilité. Quand un pays souverain est assisté militairement par un pays ami, cela ne justifie pas que ce dernier doive lui imposer ses diktats. Le ton de la France, souvent, ne plaît pas aux Maliens. Dire à un peuple ami : « Si vous ne faîtes pas ce qu’on dit, on s’en ira », cela pousse au radicalisme. Ce ton est un ton radical. On ne soigne pas le radicalisme par le radicalisme » , a déclaré l’Imam.

Trouver des solutions endogènes!

Pour le religieux, le Mali et les peuples du sahel doivent travailler de commun accord afin de trouver des solutions endogènes aux problèmes spécifiques à leur territoire. « Le Mali doit régler les problèmes du Mali. Ni la Russie, ni la France, ni les États-Unis… Ne nous trompons pas d’adversaire. Notre adversaire n’est pas un pays, il n’est pas la communauté internationale. Le premier adversaire du Mali, c’est son propre comportement, la corruption endémique, la mauvaise gouvernance, le sous-développement et l’ignorance qui permettent au tout venant de venir s’installer et de s’accaparer notre pays » , a poursuivi l’influent Imam.

La sortie de l’Imam Dicko intervient alors que la France a suspendu sa coopération militaire avec le Mali. Vendredi, Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération Barkhane au sahel au profit d’une restructuration profonde du cadre militaire de la lutte contre le terrorisme. C’est dans ce contexte que le Colonel Assimi Goita a prêté serment en tant que président de transition malienne.

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