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Mali: la Russie met son veto à l’ONU sur une demande d’enquête sur le massacre présumé d

Mali: la Russie met son veto à l’ONU sur une demande d’enquête sur le massacre présumé de Moura

La Russie met son veto à une enquête sur le massacre présumé de Moura

La Russie a bloqué une demande du Conseil de sécurité d’avoir des enquêtes indépendantes sur le massacre présumé de Moura au Mali. La demande, rédigée par la France, avait été soumise au Conseil de sécurité vendredi, mais selon plusieurs diplomates, Moscou s’y est opposé, soutenu par Pékin.


La Russie a contré la demande d’enquêtes indépendantes de l’ONU concernant le massacre présumé de Moura au Mali. Plusieurs diplomates ont confirmé le veto de Moscou au Conseil de Sécurité, soutenu par la Chine.

Les deux membres permanents ont justifié leur décision, avançant qu’ils « ne voyaient pas la nécessité » de la requête, jugée « prématurée ». Le texte, proposé par la France, demandait des « enquêtes approfondies pour établir les faits, trouver les responsables de ces violations et exactions et les traduire en justice ».

Exécutions sommaires

Selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch, 300 civils de Moura auraient été victimes d’exécutions sommaires de la part des soldats maliens, associés à des combattants étrangers. Les autorités de Bamako affirment de leur côté avoir « neutralisé » 203 jihadistes.

Une version malienne mise en doute vendredi par le ministre français des Affaires étrangères, tandis que la diplomatie russe félicitait Bamako pour une « victoire importante » contre le « terrorisme », qualifiant de « désinformation » les allégations sur le massacre de civils par les forces maliennes et l’implication de mercenaires russes dans l’opération.

#Mali: @HRW investigations revealed that over the course of several days in late March, Malian army forces and foreign soldiers – identified by several sources as Russians – executed in small groups several hundred people who had been rounded up in Moura. https://t.co/LJ4uyChZnT — Human Rights Watch (@hrw) April 6, 2022

Selon le rapport de l’ONG Human Rights Watch, des soldats maliens avec l’aide de combattants étrangers auraient exécutés 300 civils entre le 27 et le 31 mars à Moura.

Les autorités maliennes ont démenti, annonçant avoir « neutralisé » plusieurs centaines de djihadistes dans la localité. Mais selon un diplomate, une enquête aurait été ouverte par le Mali.

pic.twitter.com/Y5ixvypxtI — Ministère des Affaires étrangères du Mali (@MaliMaeci) April 8, 2022

La Russie félicite le Mali 

La Russie a félicité vendredi 8 avril le Mali pour une «victoire importante» contre le «terrorisme», en saluant l’opération militaire récente à Moura où plus de 200 djihadistes ont été tués selon l’armée malienne, alors que des témoignages ont fait état de l’exécution en masse de civils.

«Les forces armées du Mali ont effectué une opération militaire réussie, lors de laquelle plus de 200 combattants islamistes ont été tués dans le village de Moura», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. «On aimerait féliciter les Maliens pour cette victoire importante dans la lutte contre la menace terroriste», souligne le communiqué.

Ce que l’on sait du massacre de Moura

L’armée malienne a annoncé l’élimination de 203 terroristes dans cette région du centre du pays. L’ONG Human Rights Watch, elle, rapporte que cette opération militaire a été le théâtre d’exécutions sommaires de civils, de viols et de pillages.

Haut fait de l’armée malienne en reconquête ou massacre de civils sans précédent au nom du combat antidjihadiste ? Deux versions diamétralement opposées s’affrontent sur les évènements survenus fin mars à Moura, dans le centre du pays.

203 djihadistes « éliminés »

Du 23 au 31 mars, l’armée malienne a mené une opération « de grande envergure » dans la ville de Moura. Cette localité de plusieurs milliers d’habitants se situe dans le centre du Mali, région qui abrite l’un des principaux foyers de violences sahéliennes et terrain privilégié des groupes affiliés à Al-Qaida.

Dans un communiqué diffusé le 1er avril, l’état-major a annoncé l’élimination de 203 djihadistes. En dehors de 203 « terroristes » tués, 51 autres ont été capturés. Les forces maliennes ont procédé « aux nettoyages systématiques de toute la zone ». Après avoir pris le contrôle de Moura, elles ont procédé à un « tri » et identifié des « terroristes » dissimulés dans la population, a précisé l’état-major mardi 5 avril au soir dans un nouveau communiqué. L’armée, qui a évoqué des morts dans ses rangs, sans plus de précision, a revendiqué un grand succès militaire.

Pourtant, la version des témoins et de Human Rights Watch (HRW) est diamétralement opposée. L’ONG décrit le « pire épisode d’atrocités » commises contre des civils en dix ans. Elle fait état de l’exécution sommaire de 300 civils par les soldats, de viols et d’actes de pillages. « La grande majorité » des hommes exécutés étaient peuls, un groupe dans lequel les djihadistes ont largement recruté, selon HRW.

La milice Wagner responsable ?

L’état-major malien, dans ses communiqués, ne mentionne aucune présence de soldat étranger. Mais il annonce que l’opération a engagé cinq hélicoptères de transport et de combat de conception et fabrication soviétique et russe, sans préciser qui les pilotait.

HWR parle cependant de soldats maliens associés à des étrangers, présumés russes. La France et les Etats-Unis se sont dits préoccupés devant les informations faisant état d’exactions commises par des soldats maliens et des membres du groupe paramilitaire russe Wagner.

Une enquête de l’ONU

La justice militaire malienne a annoncé mercredi 6 avril au soir l’ouverture d’investigations sur les récents événements de Moura. A la suite des « allégations d’exactions présumées commises sur des civils […], des enquêtes ont été ouvertes par la gendarmerie nationale sur instructions du ministère de la Défense et des Anciens combattants pour mener des investigations approfondies afin de faire toute la lumière sur ces allégations », a écrit dans un communiqué le procureur auprès du tribunal militaire de Mopti, grande ville proche de Moura.

Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a indiqué devant la presse à New York que les Nations unies avaient ouvert une enquête et que les experts de la Mission onusienne au Mali (Minusma) cherchaient à se rendre sur le site « le plus rapidement possible ». Cependant, un tel déplacement est soumis au bon vouloir des autorités maliennes. Les vérifications indépendantes sont très compliquées faute d’accès à une zone reculée et dangereuse. Les témoins ont peur de parler à découvert.

« L’armée algérienne responsable des Exactions À Nia Ouro, dans la région de Mopti… » source sécuritaire

Mali: « l’armée algérienne responsable des Exactions À Nia Ouro, dans la région de Mopti… » source sécuritaire…

L’armée algérienne n’a pas été cité par les médias français.???

Des greniers réduits en cendres, des motos détruites et des corps enterrés. À Nia Ouro, dans la région de Mopti, au centre du Mali, la journée du 4 janvier 2022 a tourné au désastre. Récit de ces heures de terreur à l’aide de vidéos vérifiées, d’images satellites et en s’appuyant sur les témoignages qui accusent l’armée malienne d’être responsable de ces exactions. Une source sécuritaire algérienne confirme la participation de l’armée algérienne à ces exactions….

Selon Said Bensdira, (Agent du DRS [Département du renseignement et de la sécurité]) « L’armée algérienne a mené une opération spéciale au Sahel et au Sahara« 


Selon le témoignage, récolté sur le terrain par un défenseur des droits de l’homme, trois hommes se sont chargés de l’interrogatoire : un « homme blanc parlant une langue inconnue », ainsi qu’un militaire et un interprète maliens.

Depuis le début du mois de janvier, des dizaines de civils auraient été tuées par les forces de l’ordre et leurs supplétifs russes. L’ONU a ouvert une enquête sur l’un de ces massacres. L’ONG Human Rights Watch (HRW) a également établi que les forces armées maliennes ont commis de nombreuses atrocités.

«Une chaise, des câbles électriques, une simulation d’exécution et à chaque acte de torture, la même question, rapporte Le Monde Afrique : « Où sont les terroristes ? » « Je ne sais pas », répète inlassablement le jeune éleveur peul aux soldats « blancs et noirs » qui l’ont, selon lui, détenu et torturé, le mois dernier, dans un camp de l’armée malienne situé dans le cercle de Niono, au centre du pays. Selon son témoignage, récolté sur le terrain par un défenseur des droits de l’homme, trois hommes se sont chargés de l’interrogatoire : un « homme blanc parlant une langue inconnue », ainsi qu’un militaire et un interprète maliens. (…)

Selon nos informations, poursuit Le Monde Afrique, des paramilitaires de la société de sécurité privée russe Wagner se sont installés dans ce camp à partir de la fin janvier et plusieurs sources identifient les « soldats blancs » cités comme des mercenaires du groupe. (…) Au total, précise encore le journal, plus d’une dizaine de civils disent avoir été torturés par des Fama et des supplétifs étrangers. « Une quinzaine de personnes sont décédées des suites des tortures perpétrées au camp de Diabaly », soutient une source humanitaire internationale. « Ce ne sont pas des actes isolés, ni aléatoires. Ce camp est devenu un centre de torture où toute un système de sévices a été mis en place ». Selon ce même acteur, la plupart de ces victimes présumées seraient issues de l’ethnie peule, que certains soldats accusent depuis des années de complicité avec les terroristes.»

Ces informations du Monde Afrique se recoupent avec l’enquête menée par RFI.

Les autorités de Bamako dénoncent une «campagne d’information visant à discréditer les Fama»

Côté malien, les autorités de Bamako dénoncent une «campagne d’information visant à discréditer les FAMa», les forces armées maliennes. C’est ce que rapporte notamment Malijet. Malijet qui affirme que les cadavres retrouvés, dont certains avaient les mains liées dans le dos, sont ceux de jihadistes, victimes d’exactions de la part d’autres jihadistes. Malijet qui dénonce «une coordination étroite entre les militants de la Katiba Macina et les organisations pro-occidentales.» Une coordination qui «se manifeste dans la rhétorique de discrédit des Fama face à la communauté internationale. Le fait même que des médias français aient été les premiers à diffuser ces informations non vérifiées indique indirectement l’intérêt de la France à discréditer l’armée malienne, affirme encore Malijet, et à retarder au maximum son retrait du pays, voire à rester ?»

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