Ambiance de fête chez les partisans d'Andry Rajoelina, à Madagascar. Le président sortant a remporté le scrutin déroulé le 16 novembre dernier. 58, 95 % des voix.
"Le peuple malgache a choisi son président", a-t-il déclaré samedi en félicitant sur un ton grandiloquent les électeurs pour la "sagesse" de leur choix, peu après l'annonce des résultats de la commission électorale, qui doivent encore être validés par la Haute Cour constitutionnelle.
Quelques jours avant le scrutin du 16 novembre, il avait affirmé sans ambages, lors d'un entretien à l'AFP, qu'il n'y aurait qu'un tour à cette élection. "Il n'y a qu'un seul homme aujourd'hui capable de diriger le pays", avait-il lâché.
Sous ses traits lisses de premier communiant, Rajoelina ne s'est laissé intimider pendant la campagne ni par les attaques en justice ni par les contestations régulières de la rue à l'appel de ses opposants, qui comptent des poids lourds politiques tels que les ex-présidents Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina.
"Il y a toujours des gens qui essaient de semer des troubles à Madagascar", avait-il simplement regretté, sans se départir de son sourire, en allant déposer son bulletin de vote dans un bureau d'Antananarivo, accompagné de sa femme et de ses trois enfants à l'allure impeccable.
Pendant plusieurs semaines et sans répit, avant le scrutin, dix candidats de l'opposition réunis en collectif ont manifesté avec des centaines de soutiens dans les rues d'antananarivo. Ils dénoncent la double nationalité de Rajoelina, et ils ont promis de continuer.
En juin, la presse avait révélé qu'Andry Rajoelina avait été naturalisé français en 2014, en toute discrétion. Selon l'opposition, cela devait l'empêcher de se présenter, mais la justice a refusé d'invalider sa candidature.
Lui explique sur les chaînes de télévision et radio publiques avoir agi "par amour pour ses enfants", afin de faciliter leurs études à l'étranger. N'hésitant pas à invoquer Barack Obama, d'origine kényane par son père, ou encore Nelson Mandela, il minimise le débat qui enflamme l'île de l'océan Indien.
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