Weah très fair-play
L'ex-star du football et président sortant du Liberia George Weah a admis vendredi sa défaite à l'élection présidentielle après une course serrée, ce qui devrait assurer une passation de pouvoir en douceur avec son rival Joseph Boakai dans ce pays d'Afrique de l'Ouest où le souvenir des guerres civiles reste vivace.
Rappel: La Fédération internationale de football (Fifa) avait décidé d'accorder son prix du fair-play pour 1996 au Libérien du Milan AC, George Weah. Par ses dons personnels, l'ancien attaquant de Monaco et du Paris-SG avait permis à son équipe nationale de participer aux matches de qualification pour la Coupe du monde 1998, alors que son pays était ravagé par la guerre civile.
George Weah n’a pas été réélu à la tête du Liberia lors du deuxième tour des élections présidentielles qui s’est tenu ce mardi. Vendredi soir, les résultats faisaient état d’une courte victoire de son opposant Joseph Boakai, lequel a obtenu 50,89% des voix, alors que le joueur passé notamment par Monaco ou Paris était arrivé légèrement en tête à l’issue du premier round. Si les électeurs de 25 bureaux de vote sont à nouveau appelés aux urnes ce samedi, les 28 000 voix qui séparent les deux hommes ne peuvent plus êtres comblées.
« Les résultats annoncés ce soir, même s’ils ne sont pas définitifs, indiquent que M. Boakai a une avance que nous ne pouvons rattraper. Il y a quelques instants, j’ai parlé au président élu, Joseph Boakai, pour le féliciter pour sa victoire, a reconnu l’ancien Ballon d’or vendredi soir, dans des propos rapportés par RFI. C’est le temps de l’élégance dans la défaite. Je vous appelle à suivre mon exemple et à accepter le résultat de l’élection. De mon côté, je vais continuer à travailler pour le bien du Liberia. Mettons derrière nous les divisions et travaillons ensemble pour notre nation. Que Dieu bénisse le Liberia. » Après plus de cinq ans à la tête de son pays, l’ancien attaquant semble donc décidé à continuer de s’engager pour ce dernier.
La CEDEAO félicite le Libéria
Joseph Boakai, un vieux routier
Des dizaines de partisans de Joseph Boakai ont célébré sa victoire vendredi en dansant devant l'un des bureaux de son parti dans le quartier de Fiama à Monrovia, a constaté une correspondante de l'AFP.
Vainqueur, Joseph Boakai prendra pour six ans la tête de ce pays anglophone d'environ cinq millions d'habitants, l'un des plus pauvres du monde.
Ce vieux routier fut de 2006 à 2018 le vice-président d'Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue cheffe d'État en Afrique. Il a occupé une multitude de postes au sein de l'État ou du secteur privé.
Il s'est imposé malgré son âge face à un adversaire de 21 ans son cadet (57 ans) resté populaire parmi les jeunes, mais qui devait défendre un bilan critiqué.
Joseph Boakai prend sa revanche contre celui qui l'avait largement battu au second tour en 2017 avec plus de 61 % des voix, mais auquel ses détracteurs reprochent de ne pas avoir tenu ses promesses de combattre la pauvreté et la corruption.
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