LES VARIANTS DU BAKCHICH: UN VIRUS MUTANT GUERISSABLE ? Notre IDH en cours de Travaux… By Karima Kaddouri
L’espace asphyxié par un fléau mutant, la «corruption et bakchich» et ses pratiques incontrôlables ne nous valent plus si bien.
La Corruption, les variants du bakchich, on s’en accommodait, on ne supporte plus !
Et l’IDH (Indice de Développement Humain) dont je parlais dans un précédent article, quantifie, qualifie et interprète ce paramètre de corruption comme un indice de sous-développement perturbant et malheureusement trop présent !
Le Maroc est comme sous emprise d’une perversité narcissique.
Nous avons aujourd’hui une parenthèse souillée par le temps qui nous empêche de nous faire entendre, de nous repositionner dans notre crédibilité internationale alors que notre développement est remarquable.
On a laissé se propager une gangrène aux multiples facettes s’attaquer aux principes même de notre société, de notre intégrité marocaine.
C’est incontestablement un mal qui apparaît éternel, et qui se régénère comme un virus mutant aux différentes saisons.
Les comportements individuels et collectifs, les façons de s’accommoder des diverses formes de bakchich sont révoltantes par le verbe et persistent cependant dans les pratiques du quotidien !
Quand l’usage devient une accommodation de fait.
Les expositions aux administrations, des interactions malsaines commerciales, les comportements d’asservissement par rapport aux responsables et élus locaux, aux responsables à différentes échelles … prennent une tournure fataliste ressentie par nombreux d’entre nous.
Il ne suffit pas de s’indigner, et de s’extraire du problème avec ce sentiment d’impuissance qu’on nous impose et que nous subissons. Nous entretenons tous ces formes de variantes de corruption en nous accommodant au quotidien avec cette pression non plus palpable mais mesurable à toutes échelles de notre société.
Alors oui, cela existe « every where » dirons-nous !
ET ?!! WHAT ELSE ?
Il y aura toujours plus décadents dans l’exercice de ces pratiques de corruption, de bakchich à petites et grandes échelles.
Doit-on courber l’échine et tolérer l’inacceptable car inexorablement cela freine toutes les initiatives individuelles et collectives, à toute échelles encore une fois et dans tous les domaines.
Nous citons, tous, plusieurs « anecdotes- honteuses » qui jonchent nos parcours du quotidien :
Un document à la baladiya, qui devient un concours du combattant et pour accélérer les choses, on soudoye effrontément car c’est l’usage !Le digital semble amoindrir les effets du variant bakchich.
Un agent observant tous les excès de pouvoir avec une demande de billet sur le bord de la route (il manque une feuille, dit-il !)
(Ne pas oublier cependant que nous avons tous aussi rencontré de merveilleuses personnes).
Un agent portuaire faisant du « forcing » pour rendre votre accès à la sortie plus compliqué.
Un dossier commercial, tous dossiers se finalisent généralement par des pratiques peu louables et qui seront assignés au plus offrant et non en réponse avec un cahier des charges définis ou un impératif (le cas des contrats pharmaceutiques n’est qu’une aiguille dans une botte de foin).
Rappelons que ces pratiques largement « démocratisées » nous rendent plus fragiles dans nos négociations à l’international, car subtilement tout est monnayable !
Les sous-marins du politique, la corruption s’accommodent avec une campagne honteuse, ratissant dans les quartiers populaires pour des calculs électoraux,
Un semblant de pouvoir de certains leur permet un ascendant calculé et souvent entretenant une peur de représailles, sentiment partagé par nombreux concitoyens.
Abus et trafic d’influence sont aussi présents.
La corruption dite « passive » et aussi plus soutenue, plus élevée au Maroc : on freine délibérément des procédures dans l’exercice de sa fonction, après réception de quelques « zéro » ; à priori, le sentiment que les services juridiques et tribunaux sont plus concernées par ses pratiques
Les passe-droits sont aussi présents dans les sphères de la culture: une aberration mais bien plus fréquentes que l’on ne veut bien avouer car étrangement de temps en temps cela nous vaut bien.
…
Le fléau, les parasites des passe-droits, les bakchichs éhontés et à tous les étages sont des «us ancrés» par chacun d’entre nous, ces abus de corruption passive, voire dons et avantages par personnes influentes, ne sont plus acceptables ni tolérables !
Il faut le combattre durablement comme il s’est installé durablement et à travers toutes ses formes et ses pratiques.
Alors, au-delà de ces parasites dont les orchestres sont souvent des petits chefs qui ternissent la Maroc aux yeux de tous.
Il va falloir améliorer notre indice de confiance.
Notre société doit pouvoir désormais consolider un indice de confiance positif !
Le rapport de confiance que nous entretenons avec «Nous et Nous» doit changer et nous obliger à éradiquer toutes les variantes de ce virus mutant.
On nous qualifie de « pays riche aux habitants pauvres ».
Je trouve personnellement cette caractéristique peu flatteuse car cela nous renvoie à une stratification Nord-Sud volontairement paternaliste de second ordre mais malheureusement une réalité sur le terrain.
Nous n’aurions pas encore la maturité de résoudre les questions de développement et d’inclusion dans sa dimension spatiale économico-sociale et sociétale référencée.
Ces pratiques inconfortables, comme peut l’être une pauvreté à la lecture du paysage, disparaîtront avec une résistance collective et généralisée par un civisme exemplaire pour le bien de chacun et de tous.
Un IDH valorisé nous permettra de nous destiner dans un équilibre d’échange avec de nombreux pays et le résultat à toute échelle sera une victoire pour nos sens et nos essences marocaines qui méritent bien plus qu’un paysage touristique.
Pour rappel de l’IDC (Indice de Corruption) et IDH (indice de développement humain) laissent un calque évident , par lequel une représentation d’une corruption élevée serait en général en corrélation avec sa représentation IDH.
Le développement humain durable est basé sur 5 piliers indissociables : (Succinctement)
Éradication de la pauvreté
Création d’emplois et de moyens d’existence durable
Émancipation de la femme (dont le taux d’activité et alphabétisation féminine)
Préservation de l’environnement
Bonne gouvernance (dont la transparence, la corruption est une épine dorsale de notre bonne gouvernance)
Le Maroc s’est amélioré mais un gros travail reste encore en chantier dont celui de la corruption largement imposante par l’existence de « cette économie informelle » trop pesante encore dans notre architecture économique et sociale.
Alors au-delà des volontés narcissiques de « s’auto-gratuler», je dirai qu’il faut donner une dignité à tous nos concitoyens marocains, afin que « la perception de confiance se transforme en un regain de confiance » laissant derrière nous, la pseudo-fatalité des pratiques de corruption.
Les pratiques de corruption, des bakchichs à tous niveaux, des nouvelles formes de passe-droits irresponsables, doivent définitivement disparaître de nos comportements accommodants ou de nos pratiques de confort.
Karima Kaddouri
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