Les tensions entre L'AES et alger: Des centaines de personnes manifestent devant l'ambassade d'algérie à Bamako suite à la chute d'un drone
- gherrrabi
- 9 avr.
- 5 min de lecture

Les tensions entre Bamako et alger ont provoqué des rappels respectifs d’ambassadeurs dimanche. Parallèlement, chaque pays a fermé lundi son espace aérien à l’autre.
La manifestation devant l’ambassade d’algérie, située dans un quartier populaire, a eu lieu à l’appel d’un mouvement de la société civile, « Sentinelle debout pour le Mali ».

Des centaines de manifestants ont manifesté mercredi devant l'ambassade d'Algérie à Bamako, au Mali, pour protester contre la destruction d'un drone malien par les forces de défense aérienne algériennes dans la nuit du 31 mars au 1er avril près de la ville frontalière de Tinzaouten, à la frontière sud avec le Mali. La manifestation était menée par des membres de la société civile, des groupes de jeunes et des mouvements patriotiques. Les manifestants ont scandé des slogans tels que « Respectez notre souveraineté », « Ne touchez pas à l’intégrité du Mali » et « L’algérie doit présenter des excuses », et ont brandi des pancartes appelant à la solidarité entre les peuples du Sahel.
Les protestataires, encadrés par des forces de sécurité, ont scandé des slogans hostiles à l’algérie, qualifiée d' "État terroriste" et « ingrat », et à l’inverse encensé l’armée malienne et l’Alliance des États du Sahel (AES) – une confédération formée des régimes militaires du Mali, du Burkina et du Niger.

Une centaine de jeunes ont manifesté mardi à Bamako pour protester contre «les agissements de l’Algérie» envers le Mali, qui accuse son voisin du nord d’avoir détruit fin mars un drone de son armée en territoire malien.

Arrogance quand tu nous tiens!
Et voilà, l’arrogance de certaines personnes proches du pouvoir fait de nouveau surface. Une fois de plus,… des personnes détentrices d’une once de pouvoir qui leur monte à la tête font preuve d’arrogance exécrable, refuse toute forme de critique car elles ont toujours raison, elles savent tout, elles détiennent la vérité absolue et sont incapables de porter ne serait-ce que trente secondes un regard honnête sur elles mêmes.
Certaines de ces personnes excellent sur les réseaux sociaux, cette plateforme où elles se sentent expertes en tout, où elles assurent maladresse sur maladresse, où elles croient que puisque c’est elles qui le disent elles n’ont besoin ni de soigner la forme ni de soigner le fond et font des interventions au ras des pâquerettes.
L’ex-ministre et diplomate algérien Abdelaziz Rahabi a estimé sur X que les déclarations du Mali et de l’AES étaient «excessives, belliqueuses et non conformes à la réalité de la situation».
Et d’ajouter: «Elles ne favorisent pas l’apaisement recherché par l’algérie dans sa profondeur stratégique naturelle que le Mali s’emploie à transformer en une zone de confrontation entre les grandes puissances et un espace de lutte d’influence entre les puissances régionales.»

Ouagadougou et Niamey ont, en solidarité avec le Mali, rappelé dimanche leurs ambassadeurs à alger, dont la mesure de réciprocité a suivi.
L'algérie avait déclaré avoir abattu un drone de reconnaissance armé qui était entré dans son espace aérien. Cependant, après enquête, le ministère malien des Affaires étrangères a «conclu avec une certitude absolue que le drone a été détruit à la suite d'une action hostile préméditée du régime algérien».
Selon alger, les données radars de son ministère de la Défense « établissent clairement la violation de l’espace aérien de l’algérie » par un drone de reconnaissance venu du Mali
Selon le Gouvernement Malien, l'épave du drone a été localisée à 9,5 kilomètres au sud de la frontière avec l'Algérie. « La distance entre le point de rupture de la liaison avec l'avion et l'emplacement de l'épave est de 441 mètres. Ces deux points sont tous situés sur le territoire national », indique le communiqué malien, ajoutant que l'avion « a chuté verticalement, ce qui ne peut probablement s'expliquer que par une action hostile provoquée par des tirs de missiles sol-air ou air-air ». En conséquence, « compte tenu de la gravité de cet acte d'agression sans précédent », le Mali a condamné « dans les termes les plus forts » l'action algérienne, qu'il a qualifiée sans ambages d'« hostile ». Le gouvernement malien a également annoncé plusieurs mesures de protestation contre alger, dont la convocation de l'ambassadeur d'algérie à Bamako, le retrait immédiat du Comité des chefs d'état-major interarmées (CEMOC) - une alliance de plusieurs forces armées au Sahel pour lutter contre le terrorisme - et leur dénonciation aux instances internationales « pour actes d'agression ».
La position de Bamako a été rapidement soutenue par les deux autres pays membres de l'Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Burkina Faso et le Niger, dont les Gouvernements ont rappelé leurs ambassadeurs en algérie. Cette décision a été suivie d'une démarche similaire du gouvernement d'alger, qui a à son tour rappelé ses ambassadeurs au Mali et au Niger et reporté la nomination de celui nommé au Burkina Faso.
Le Mali a également fermé son espace aérien à tous les avions civils et militaires en provenance ou à destination de l'algérie, en réponse à une mesure similaire annoncée par les autorités algériennes.
Malheureusement, ce n'est pas la première fois que cela arrive.... Appel à manifestations au Mali contre l'algérie💀, le vendredi 29 décembre 2023 devant l’ambassade de l’algérie...
Le Mali restera Un et indivisible - Des instances de la société civile et des organisations Maliennes militantes des droits de l’homme ont appelé à une manifestation vendredi 29 décembre 2023 devant l’ambassade de l’algérie.
Appel à mobilisation contre l’Algérie,rendez-vous le vendredi 29 décembre 2023 devant l’ambassade de l’Algérie 🇩🇿Vive ASSIMI, ABAS Algérie un pays terroristes pic.twitter.com/ac8mSBQUVD— aliou Maiga 🇲🇱 (@Maiga2020t) December 24, 2023
La plateforme Malidenw, qui regroupe des associations de jeunes et de la société civile maliennes, a annoncé le report de sa manifestation de protestation devant l’ambassade d’Algérie au Mali, prévue pour ce vendredi 29 décembre 2023. Cette décision fait suite au rejet de la demande d’autorisation par le gouverneur du district de Bamako, pour des raisons de sécurité.

La plateforme Malidenw avait annoncé cette manifestation pour protester contre le soutien de l’Algérie aux groupes terroristes qui sévissent au Mali.
Dans un communiqué publié jeudi 27 décembre, la plateforme Malidenw a indiqué qu’elle respectait la décision du gouverneur du district de Bamako. Elle a toutefois annoncé qu’elle organiserait une nouvelle manifestation à une date ultérieure, qui sera communiquée ultérieurement.
Cette décision est un coup dur pour la plateforme Malidenw, qui espérait mobiliser un grand nombre de personnes pour protester contre la position de l’algérie. Elle montre également que les autorités maliennes sont soucieuses de maintenir la stabilité du pays, et qu’elles sont prêtes à prendre des mesures pour éviter les troubles.
Le rejet de la demande d’autorisation par le gouverneur du district de Bamako a été critiqué par certains membres de la plateforme Malidenw. Ils estiment que cette décision est une atteinte à la liberté de manifestation et à la liberté d’expression.
Rappel: En 2018 des expulsés maliens manifestent leur colère devant l’ambassade d’algérie
Des dizaines de Maliens refoulés d’algérie ont manifesté devant l'ambassade algérienne à Bamako. La protestation a occasionné des dégâts matériels. Plusieurs manifestants ont été arrêtés.
Les manifestants ont tenté d’envahir la représentation diplomatique algérienne à Bamako, scandant des slogans dénonçant le traitement dégradant et inhumain infligé par les autorités algériennes aux migrants maliens.
D’après les récits de témoins, les forces de l’ordre ont tenté d’interdire l’accès des manifestants à l’ambassade avant de faire usage de gaz lacrymogènes, faisant des blessés. Après deux heures d’altercation, le calme est revenu sur place. Les forces de l'ordre maliennes restent, cependant déployés devant la représentation diplomatique algérienne à Bamako.
Comentários