Vêtu de son uniforme militaire, lunettes de soleil et moustache impeccablement taillée, le portrait du maréchal Khalifa Haftar diffusé sur un panneau de l’aéroport de Benina, à Benghazi, la capitale de l’est de la Libye, est surmonté de quelques mots: «Les forces armées libyennes, protectrices de la patrie».
Jeudi 8 août, ces forces armées libyennes, par la voix de leur commandeur général ont annoncé le lancement d’une vaste opération dans le sud-ouest du pays, dont l’objectif officiel est de «sécuriser les frontières», «renforcer la sécurité nationale du territoire et la stabilité dans ces zones vitales» et lutter contre «le trafic de drogue, le trafic d’êtres humains» et «l’activité croissante des groupes terroristes». Elles ont en outre appelé les citoyens à «ne pas prêter attention aux rumeurs» qui circulent sur cette opération.
«Actes d’agressions» de l’Algérie vis-à-vis de la Libye 👇
Des unités des forces armées libyenne ont effectué des patrouilles de ratissage à la frontière algéro-libyenne. Des mouvements étranges et suspects ont été observés dans la région de Wadi Takhrhkouri, à l’entrée de Tadrart Acacus, et après enquête et surveillance les militaires libyens ont procédé procédé à l’arrestation des intrus, après avoir vérifiés leurs identités, il s’est avéré que les personnes arrêtés sont de nationalité algérienne.
Les personnes arrêtés avaient en leur possession des documents ultra sensibles exemple: (des coordonnées GPS, des Cartes contenant un projet de construction d’une piste d’atterrissage…)
الأسابيع الماضية قامت وحدات من القوات المسلحة بدوريات تمشيط على الحدود الجزائرية الليبية وفي لحظات تم رصد تحركات غريبة في منطقة تخرخوري مدخل جبال اكاكوس وبعد التحري والرصد وإلقاء القبض عليهم ثبتت انهم ذو جنسية جزائرية بعد التعرف على أوراق ثبوتيتهم ووجد بحوزتهم مستندات #يتبع 1 pic.twitter.com/LlEsHvePdd
— هاني المحجوب (@HaAbozguia) June 19, 2021
Le jeu machiavélique de l’Algérie en Libye… Les ingérences, les manœuvres déstabilisatrices
Le Mal élu et décrié, Abdelmadjid Tebboune a déclaré que son pays était prêt à « intervenir d’une manière ou d’une autre » en Libye
L’Algérie était prête à «intervenir» en Libye….
Le « président » algérien Abdelmadjid Tebboune a affirmé mardi 8 juin que son pays était prêt à «intervenir d’une manière ou une autre» en Libye voisine pour stopper l’avancée des forces du maréchal Khalifa Haftar, lors de leur offensive lancée sur la capitale Tripoli en 2019-2020. Interrogé lors d’un entretien avec la chaîne qatarie Al-Jazeera, diffusé mardi soir, le président algérien a dit avoir songé à une intervention en Libye car «Tripoli est une ligne rouge». «Nous n’acceptons pas que la capitale d’un pays maghrébin et africain soit occupée par des mercenaires. Nous allions intervenir», a assuré Abdelmadjid Tebboune.
À la question de savoir s’il s’agissait d’une intervention «militaire», Abdelmadjid Tebboune a répondu que l’Algérie serait intervenue d’une «manière ou d’une autre: nous n’allions pas rester les mains croisées». «Quand nous avons dit »c’est une ligne rouge », le message est parvenu et Tripoli n’a pas été occupée», a-t-il ajouté à propos de l’offensive des forces de l’homme fort de l’Est libyen pour s’emparer de la capitale Tripoli, siège du gouvernement reconnu par l’ONU.
Le « président » Tebboune confirme ainsi le changement de doctrine de défense de l’Algérie. La réforme constitutionnelle, voulue par le « chef de l’État » et adoptée par « référendum » le 1er novembre 2020, ouvre en effet la voie à un possible déploiement de l’armée algérienne à l’étranger. Jusque-là, l’Algérie écartait toute intervention militaire hors de ses frontières au nom de l’anti-impérialisme. Mais elle autorise désormais son armée à prendre part à des opérations de maintien de la paix «dans le cadre du respect des principes et des objectifs des Nations unies, de l’Union africaine et de la Ligue arabe».
Le déplacement des unités militaires de l'homme fort de l'est de la Libye, le maréchal Khalifa Haftar, vers des zones du sud-ouest provoque des tensions régionales qui pourraient particulièrement affecter l'Algérie.
L’apparition d’informations selon lesquelles des mouvements de troupes du maréchal Haftar seraient en cours vers Ghadamès et Ash Shwayrif, des villes liées à Tripoli, puis la publication de vidéos montrant une longue colonne de véhicules militaires (dont des pick-up montés de canons et des blindés légers) s’étirant à perte de vue le long d’une route au milieu du désert, ont ravivé les craintes que les troubles politiques de la Libye ne dégénèrent de nouveau en guerre civile.
Selon Al-Arab, les unités militaires de Haftar ont ciblé les régions du sud-ouest - sous le prétexte de protéger les frontières - mais elles se concentrent sur la ville et l'aéroport de Ghadamès, près de la frontière avec l'Algérie, ce qui ajoute une autre dimension à l'opération.
Le chef d'état-major du commandement général des forces terrestres, dirigé par Saddam Haftar, fils du maréchal Haftar, aurait confirmé que "le déplacement de ses unités vers le sud-ouest fait partie d'un plan global visant à sécuriser la frontière méridionale et à améliorer la sécurité nationale dans cette région stratégique en intensifiant les patrouilles et la surveillance du désert dans la bande frontalière avec les pays voisins". Il a également souligné que "cette mesure ne vise personne".
Dans un communiqué publié sur sa page officielle Facebook, il a indiqué que "cette mesure intervient en application des instructions du maréchal Khalifa Haftar dans le cadre du renforcement de la sécurité des frontières et de l'affrontement de toute menace pouvant viser la sécurité et la stabilité de la patrie, et que des unités militaires ont été déplacées vers les zones assignées pour les sécuriser".
Les relations entre l'Algérie et M. Haftar ne sont pas au beau fixe depuis 2020, date à laquelle Alger a tenté de trouver des solutions pour résoudre la crise libyenne. Auparavant, Haftar avait menacé d'"avancer militairement contre l'Algérie". L'Algérie, pour sa part, soutient le gouvernement de Tripoli dirigé par Abdul Hamid Dabaiba, mais insiste sur la nécessité d'organiser des élections légitimes en Libye.
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