Les Marocains peuvent se rendre au Canada sans visas, sous conditions
Les Marocains peuvent dès aujourd'hui se rendre au Canada avec un simple visa électronique mais sous deux conditions : Avoir eu un visa canadien au cours des 10 dernières années ou disposer actuellement d'un visa de non-immigrant américain valide. La décision a été annoncée ce soir même par le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser.
Le ministère canadien de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté vient d'acter la décision d'ajouter 13 nouveaux pays à la liste des pays éligibles à accéder au territoire canadien sans visa.
Outre le Maroc, cette liste comprend les pays suivants : Panama, États insulaires des Caraïbes d'Antigua-et-Barbade, Saint-Kit-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Trinité-et-Tobago, Costa Rica, Uruguay, Argentine, Seychelles, Thaïlande et Philippines.
"À compter d'aujourd'hui, les voyageurs de ces pays qui ont détenu un visa canadien au cours des 10 dernières années ou qui possèdent actuellement un visa de non-immigrant américain valide peuvent désormais demander une autorisation de voyage électronique au lieu d'un visa en venant au Canada", indique le ministère sur son site.
algérie-France: la droite française relance le débat sur l’abrogation d'un accord sur l’immigration
En 1968, la France et l'Algérie ont signé un accord pour organiser l'emploi des algériens dans l'Hexagone. Alors que le gouvernement veut faire adopter son projet de loi immigration en juillet, l'ancien Premier ministre Edouard Philippe explique, dans un entretien à L'Express lundi 5 juin, qu'il est contre "une immigration du fait accompli" et pour une renégociation de cet accord. Le texte organise l'entrée, le séjour et l'emploi des algériens en France.
L’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron (mai 2017-juillet 2020) Édouard Philippe a relancé le débat pour l’abrogation de l’accord avec plusieurs autres acteurs de ce courant politique.
Dans un entretien paru dans L’Express, Philippe, fondateur et président du parti “Horizon” qui incarne l’aile droite de la majorité présidentielle, a noté une "particularité nette" en faveur des immigrés algériens, estimant qu’"aucun ressortissant d’un autre État ne bénéficie de tels avantages".
Un accord relativement méconnu en France
Cet accord a été signé en décembre 1968, six ans après la fin de la guerre d'algérie et la signature des accords d'Evian. A l'époque, la France est en plein dans la période des Trente Glorieuses et manque de main-d’œuvre pour soutenir le développement rapide de son économie. Cet accord, initié sous la présidence du général de Gaulle, facilite donc l'installation des travailleurs algériens en France, ainsi que de leur famille. Côté algérien, l'accord a été signé par Abdelaziz Bouteflika, l'ancien président, qui était alors ministre des Affaires étrangères.
"Cet accord détermine complètement le droit applicable à l’entrée et au séjour des ressortissants algériens, avec des stipulations qui sont beaucoup plus favorables que le droit commun. C’est une particularité très nette. Aucun ressortissant d’un autre Etat ne bénéficie de tels avantages", a-t-il fait remarquer.
Un texte qui donne un statut particulier aux algériens
Avec ce texte, les algériens relèvent d'un régime spécifique en France. Ils ne relèvent pas du droit commun contrairement aux ressortissants d'autres pays dans le monde. L'entrée des ressortissants algériens sur le territoire français est notamment facilitée. Ils peuvent aussi accéder plus rapidement que les ressortissants d'autres pays aux titres de séjour valables dix ans. Ils bénéficient également de la liberté d'établissement pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante. Malgré tout, il n'y a pas que des avantages. Les étudiants, par exemple, ne peuvent pas avoir un petit "job" sans autorisation, ils sont aussi limités dans le nombre d'heures où ils peuvent travailler en tant que salariés.
Si l’actuel maire de la ville du Havre, a rappelé qu’il y a des relations historiques “extrêmement puissantes” entre la France et l’algérie, il juge, toutefois, que “le maintien aujourd’hui d’un tel dispositif avec un pays avec lequel nous entretenons des relations compliquées ne me paraît plus justifié"..
Il s’agit d’une "immigration du fait accompli", a-t-il affirmé, tout en notant que "depuis le début des années 2000, l’augmentation de la population française est de 9 % tandis que le nombre d’étrangers a augmenté de 53 %".
Avant Edouard Philippe, l’estocade contre les accords de 1968 a été portée par un ancien ambassadeur de France à alger, Xavier Driencourt, qui avait appelé,en mai dernier, les autorités du pays "à annuler l’accord, même s’il faut aller au clash avec l’Algérie".
Le diplomate a estimé, dans une interview au magazine Le Point, nécessaire que la France franchisse un tel pas au risque que l’Algérie rompe “purement et simplement les relations diplomatiques avec Paris”.
Un texte déjà révisé, mais jusque-là jamais remis en question
L'accord a été révisé trois fois en 1985, 1994 et 2001, mais les grands principes de l'accord et les dérogations au droit commun ont été maintenus. Par ailleurs, étant donné que cet accord est un traité international, il a une valeur supérieure aux lois nationales, comme le prévoit la Constitution. Cela veut dire que cet accord fait que les Algériens ne sont pas tout à fait soumis aux lois sur l’immigration.
D'ailleurs, le projet de loi immigration du gouvernement précise bien que ses dispositions ne vont pas concerner les Algériens, "exclusivement régis par l'accord de 1968". C'est précisément ce point que dénonce Edouard Philippe. Le maire du Havre prône une remise en cause de l'accord, même si, probablement, cela dégraderait encore un peu plus les relations entre la France et l'Algérie.
Les responsables du parti Les Républicains, dont le président Éric Ciotti, ont proposé d’amender au mois de mai la Constitution "pour mettre fin à la primauté de la législation européenne et les accords internationaux sur les lois françaises", en citant l’accord de 1968 avec l’Algérie.
L’Algérie tient à l'accord
Pour les autorités algériennes, il n’est pas question de revenir sur l’accord. Dans sa dernière interview accordée en décembre dernier, au quotidien français Le Figaro, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a soutenu que "ce texte doit être respecté, du moins tant qu’il est en vigueur".
Pour rappel, l’accord a été signé en 1968, six ans après l’indépendance de l’Algérie, pour régir la mobilité entre les deux pays et les conditions de séjour des ressortissants algériens en France, afin de combler la situation de vide juridique laissée par l’indépendance de l’Algérie en 1962.
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