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Les compétences, tout le monde en parle… Il y a une imprécision du concept….

Les définitions sur la notion de compétences sont nombreuses et varient en fonction des auteurs.

C’est, en effet, un des termes les plus employés sur le net depuis la création d’un programme de mobilisation des compétences marocaines résidant à l’Etranger qui consiste à faire appel aux compétences marocaines possédant de l’expertise, de l’expérience et du savoir-faire, et qui sont prêtes à les mettre à contribution en faveur du développement du Maroc de manière ponctuelle ou pérenne.

Les compétences, tout le monde en parle…

« Il y a une imprécision du concept. Même si elles sont centrales dans notre société, les compétences ne sont pas toujours définies avec clarté. La moindre recherche sur Google propose plus de 76 000 000 pages sur la compétence, assorties de multiples définitions, ce qui a bien évidemment des conséquences sur son appréhension. C’est également un terme polysémique, la compétence est souvent formulée comme une activité précédée de « savoir » (savoir-dépanner une machine par exemple) ou une capacité (sens de l’organisation par exemple). Mais la compétence n’est pas l’activité. L’activité précise ce qui est fait mais elle ne dit en rien si cela est fait conformément à ce qui est attendu, ce que la personne a mobilisé pour le faire, ni comment elle s’y est prise. Par ailleurs, la compétence ne peut être réduite à l’ensemble des ressources nécessaires pour réaliser l’activité (une addition de savoir, savoir-faire, savoir-être). Nommer des compétences trop larges peut générer d’autres ambiguïtés dans la mesure où les contextes conditionnent fortement la mobilisation de ces compétences.«  Entretien avec Agnès Heidet (profildinfo)

« Les compétences seront d’autant plus transférables qu’elles renvoient à des savoir agir indépendants du contexte. Par exemple, pour concevoir une installation électrique conforme, même si l’environnement change, les normes et règles de l’art seront les mêmes. Ainsi, la réalisation de certains gestes médicaux nécessitera le respect de protocoles. Simplement, on s’adaptera au contexte en veillant à un certain nombre de paramètres. Moins les règles de l’art sont explicites et formalisées, plus c’est l’adaptation au contexte qui permettra la réponse adéquate… » ajoute Agnès Heidet

Les définitions sur la notion de compétences sont nombreuses et varient en fonction des auteurs.En voici quelques unes :
  1. La compétence est un savoir faire opérationnel validé (Meignant) C’est un savoir agir reconnu (Witorski, CNAM)

  2. La compétence est un système d’organisation structurée qui associe de façon combinatoire divers éléments. Si elle peut intellectuellement se concevoir potentielle, elle est observable, reconnue et mesurable en situation de travail et en regard d’un référentiel (Le Boterf)

  3. La compétence est une caractéristique individuelle ou collective attachée à la possibilité de mobiliser ou de mettre en œuvre de manière efficace et dans un contexte donné un ensemble de connaissances, de capacités et d’attitudes comportementales (Aubert /Gibert)

Le dictionnaire propose la définition suivante :

La compétence résulte d’une combinaison de savoirs, savoir-faire et savoir-être mobilisés pour agir de manière adaptée, face à une situation professionnelle donnée. Elle est évaluable.

Cette première définition n’est pas très éloignée de celle proposée par l’Afnor (FD X50-183):

La compétence est la capacité à mettre en œuvre des connaissances, des savoir-faire et comportements en situation d’exécution.

L’apport Montmollin

Pour cet auteur, la compétence est un ensemble stabilisé de savoirs et de savoir faire, de conduites types, de procédures standards, de types de raisonnement que l’on peut mettre en oeuvre sans apprentissage nouveau et qui sédimentent et structurent les acquis de l’histoire professionnelle : elles permettent l’anticipation des phénomènes, l’implicite dans les instructions, la variabilité dans la tâche.

Dans le Traité des sciences et des techniques de la Formation, coordonné par Philippe Carré et Pierre Caspar, Sandra Bélier propose cette définition de la compétence :

« La compétence permet d’agir et/ou de résoudre des problèmes professionnels de manière satisfaisante dans un contexte particulier, en mobilisant diverses capacités de manière intégrée« . Elle réalise ensuite une étude comparative des cinq manières d’aborder les compétences :

  1.  approche par les savoirs;

  2. approche par les savoir-faire;

  3. approche par les comportements et le savoir-être;

  4. approche par les savoirs, savoir-faire et savoir-être;

  5. approche par les compétences cognitives.

Plus ancienne, la définition proposée par Kartz distingue trois types de compétences.

  1. les compétences conceptuelles (analyser, comprendre, agir de manière systémique);

  2. les compétences techniques (méthodes, processus, procédures, techniques d’une spécialité);

  3. les compétences humaines (dans les relations intra et interpersonnelles).

Elle s’avère pratique car elle recoupe un découpage plus classique, qui décompose les compétences en savoirs, savoir-faire et savoir être.

Guy le Boterf propose quant à lui une autre définition :

« La compétence est la mobilisation ou l’activation de plusieurs savoirs, dans une situation et un contexte données ». Il distingue plusieurs types de compétences :

  1. savoirs théoriques (savoir comprendre, savoir interpréter);

  2. savoirs procéduraux (savoir comment procéder);

  3. savoir-faire procéduraux (savoir procéder, savoir opérer);

  4. savoir-faire expérientiels (savoir y faire, savoir se conduire);

  5.  savoir-faire sociaux (savoir se comporter, savoir se conduire);

  6.  savoir-faire cognitifs (savoir traiter de l’information, savoir raisonner, savoir nommer ce que l’on fait, savoir apprendre).

Cette capsule rappelle les origines de la notion de compétence, pointe son usage courant, et convoque ce qu’en dit la littérature scientifique. Mettant en évidence que les définitions font fréquemment l’impasse sur les processus de mobilisation et de construction des compétences, elle propose une définition alternative intégrant ces dimensions.

Auteurs : Jean-Claude Coulet pour la capsule, Émilie Carosin pour le texte d’accompagnement.

En bref, il faut retenir :

  1. que la compétence existante est un potentiel qui se manifeste dans le traitement d’une tâche dans un contexte déterminé;

  2. que ce traitement donne à voir une performance, mais pas la compétence à proprement parler;

  3. que la compétence continue à se construire dans des classes de situations qui permettent de la mobiliser.

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