Des figures médiatiques "algériens" sont dans la tourmente en France. Après le journaliste franco-algérien Mohamed Sifaoui, soupçonné d’avoir indûment bénéficié d’un fonds de lutte contre l’islamisme, c’est au tour du polémiste d’extrême-droite Jean Messiha de l’affaire l’objet de soupçons similaires.
On savait qu’il avait décroché la plus grosse subvention du fonds Marianne. On découvre aujourd’hui qu’il était aussi rémunéré par l’administration de la Place Beauvau en qualité de « consultant ». Après deux tentatives ratées – la seconde en raison d’une perquisition à son domicile –, Mohamed Sifaoui a enfin été auditionné par la commission d’enquête sénatoriale.
Mohamed Sifaoui était journaliste en Algérie dans les années 1990, lorsque le pays était en proie à la violence terroriste. Installé en France à la même période, il a réalisé plusieurs reportages filmés sur la propagande islamiste et les filières djihadistes. Il est considéré comme un spécialiste du terrorisme et des questions de radicalisation.
Il s’est fait notamment connaître pour avoir «infiltré» une cellule d’Al Qaïda à Paris au début des années 2000. Depuis, il se présente comme un spécialiste de l’islamisme et du djihadisme.
C’est en cette qualité qu’il a occupé le poste de « directeur des opérations » de l’Union des associations d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM).
Il a été sollicité en 2021 pour faire partie du programme «Marianne» de promotion de la laïcité, lancé par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, après la décapitation du professeur Samuel Paty par un jeune radicalisé.
Marlène Schiappa a «menti» devant la commission d’enquête parlementaire sur la gestion du fonds Marianne. L’accusation, grave, vient de Jean-François Husson, rapporteur de ladite commission. Le rapport rendu à l’issue de ses travaux conclura que Schiappa «ne dit pas la vérité», a asséné le sénateur LR dans une interview accordée aux journaux du groupe Ebra (le Progrès, l’Est Républicain, l’Alsace, etc.), comme l’a rapporté Libération ce mardi 20 juin. Lors de son audition mercredi 14 juin, la secrétaire d’Etat chargée de la vie associative s’est évertuée à nier toute responsabilité dans l’affaire, alors même que de nombreux éléments matériels tendent à démontrer son implication dans le processus de sélection des bénéficiaires du fonds.
L’idée était de produire, pour le compte du gouvernement, des contenus à diffuser sur les réseaux sociaux pour contrer le discours islamiste radical en vogue.
Le scandale a éclaté lorsque des révélations ont été faites par Mediapart sur la répartition des fonds et surtout le travail effectué dans le cadre de la mission.
Selon le même média, l’association de Sifaoui aurait reçu pour 335 000 euros de subventions pour seulement quelques tweets et articles sur les réseaux sociaux. Outre sa rémunération pour ce travail, Mohamed Sifaoui était simultanément salarié à temps plein de l’association.
La justice s’est chargée de l’affaire et le Sénat a mis en place une commission d’enquête.
Fonds Marianne : Mohamed Sifaoui était doublement rémunéré par l’État
Le journaliste aux travaux controversés et aux tweets xénophobes a été auditionné jeudi par la commission d’enquête sénatoriale. Il a notamment révélé avoir cumulé la subvention du fonds Marianne avec un contrat de «consultant», rémunéré par le ministère de l’intérieur.
Marlène Schiappa, aujourd’hui ministre chargée de l’Economie sociale et solidaire et de la Condition féminine, est soupçonnée d’avoir favorisé Mohamed Sifaoui. Cité par Mediapart dans ce scandale, le préfet Christian Gravel, responsable de la gestion du fonds de lutte contre le séparatisme, a démissionné.
Auditionné par la commission d’enquête parlementaire jeudi 15 juin, Sifaoui a tout nié et s’est accroché avec les sénateurs qui l’interrogeaient. Il a estimé avoir été «manipulé » par le gouvernement et dit regretter d’avoir « fait confiance » à Marlène Schiappa.
Cette affaire devrait être élucidée par l’enquête judiciaire ouverte pour « détournement de fonds publics », « négligence » et « abus de confiance ». En attendant ses conclusions, les observateurs estiment que l’affaire pourrait faire tomber la ministre Schiappa.
Dans la foulée de ce scandale, une autre affaire d’emploi fictif a éclaté, impliquant Jean Messiha, l’homme politique et polémiste d’extrême-droite.
Dans une enquête intitulée «La haine sur fonds publics», Mediapart a révélé mardi 20 juin que Messiha était employé pendant 5 ans à temps plein par le ministère français des Armées, sans qu’il se présente régulièrement à son poste comme le stipule la réglementation.
Jean Messiha était conseiller de Marine Le Pen puis d’Eric Zemmour. Le polémiste d’origine égyptienne passait également régulièrement dans des émissions télé où il distillait un discours identitaire et anti-musulman.
Selon Mediapart, le ministère des Armées a refusé de commenter ces révélations. Le polémiste, lui, a décidé de porter plainte. Comme Sifaoui, il accuse un certain courant idéologique de chercher à l’abattre.
Apologie du terrorisme / L'"exclusive" avec al-Annabi
Une interview "exclusive" avec le terroriste algérien, Abou Obeida Youssef al-Annabi, l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique accordée à Wassim Nasr, journaliste à France 24 suscite tout un émoi et une frustration de la communauté internationale.
Wassim Nasr, "spécialiste" des réseaux jihadistes à France 24, est parvenu à s'entretenir en "exclusivité" avec l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Obeida Youssef al-Annabi. publiée (lundi 6 mars 2023), dans cette interview, Youssef al-Annabi. a vanté le succès de la "stratégie de recrutement" du groupe terroriste au Sahel.
Al-Annabi est un terroriste algérien qui agit en tant qu'"émir" ou chef actuel d’AQMI, un groupe terroriste de la branche d’Al-Qaïda en Afrique du Nord. Ce groupe terroriste opère dans plusieurs pays, dont le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Libye, la Tunisie et la Mauritanie.
Le chef extrémiste a reconnu que le terrorisme constituait une menace dans la région, décrivant le Sahel comme “l’épicentre du djihad aujourd’hui”..Apologie du terrorisme: Le Burkina Faso suspend France 24
Le gouvernement du Burkina Faso a annoncé ce lundi la suspension de la diffusion des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire national. A la suite d’un entretien avec le chef de la branche nord-africaine du groupe d’Al-Qaïda, Aqmi.
« France 24 n’est pas seulement le porte-parole de ces terroristes, mais pire, elle offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine» , a déclaré le ministre burkinabé de la Communication, Jean-Emmanuel Ouedraogo, dans un communiqué.
Le média français France 24, en retour, «déplore vivement» cette décision de Ouagadougou et «conteste les accusations sans fondement qui mettent en cause le professionnalisme de la chaîne».
France 24 rappelle que « jamais la chaîne [n’a] donné la parole directement » au chef d’Aqmi.
17 Questions pour un champion
Une interview "exclusive" avec le terroriste algérien, Abou Obeida Youssef al-Annabi, l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique accordée à Wassim Nasr, journaliste à France 24 suscite tout un émoi et une frustration de la communauté internationale.
La chaîne française « France 24 » est suivie au Burkina Faso par un tiers de la population.
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