Comme l'algérienne Dahbia BENKIRED, l'histoire d'Oum Hassen danseuse, tueuse en série, proxénète au service des colons et fondatrice de Bousbir et autres maisons closes, fait actuellement le tour du monde.
L’histoire de la tenancière d’une maison close, meurtrière, tortionnaire également inculpée de séquestration mais Oum el Hassen bent Ali n’était pas simplement une délinquante criminelle, elle était réputée pour être aussi une héroïne des événements de Fès en 1912.
Dès l’adolescence elle vit dans la mouvance des campements qui suivent les colonnes; elle est tour à tour ou en même temps chanteuse, danseuse et amante. Elle se fixe à Fès au moment où les premières forces françaises s’installent à Dar Debibagh après être venues à Fès. Oum el Hassen ouvre une maison accueillante où se retrouvent beaucoup d’officiers français qui viennent applaudir danseuses et chirats.
Goudeket rapporte qu’en avril 1912, Oum el Hassen est prévenue par un mendiant aveugle que des événements graves se préparent pour la soirée et menacent les officiers français. Elle demande alors à son domestique de faire le tour des officiers habitués des lieux pour les inviter à une soirée festive chez elle. Au cours de cette soirée les askris révoltés viennent pour réclamer les français. Moulay Hassen s’oppose à cette demande, refuse de les laisser entrer et est blessée par un coup de feu tiré par les révoltés.
La célèbre femme de lettres et romancière Colette dira même dans un article du même jour et du même journal que Moulay Hassen a tué de sa main un assaillant avant d’être blessée d’une balle dans la main. « C’est au péril de sa propre vie qu’elle cache chez elle et sauve une précieuse poignée d’officiers menacée par les révoltes de 1912 et de 1925 », de sorte que plusieurs d’entre eux demandent pour elle la légion d’honneur. Aujourd’hui, elle a perdu sa beauté, et tous lui tournent le dos ».
Son procès à Fès en novembre 1938 a fait venir de nombreux journalistes parisiens dont la célèbre femme de lettres et romancière Colette.
Née à Alger, elle quitte Alger, toute jeune encore avec un interprète et la voilà au hasard des colonnes à Colomb Béchar, Bou Denib, Aïn Sefra, Saïda jusqu’au moment où elle est prise en charge par un toubib qui l’amène au Maroc, elle fait toutes les étapes à cheval, et la voici à Casablanca, Rabat et Fès.
« J’étais riche, considérée, couverte de bijoux. Je suis restée à Fès avec mon ami, les événements sont survenus alors que j’avais ici une maison de tolérance très fréquentée ; après l’émeute, j’ai eu peur que l’on m’assassine, parce qu’on me savait vivant toujours avec des européens, et je suis allée à Meknès ». Elle affirme que lors de ces émeutes d’avril 1912 vingt officiers se sont réfugiés chez elle et qu’elle les a sauvés de la mort. Parmi les pièces à conviction il y a un revolver : c’est le revolver avec lequel elle déclare avoir tiré à Fès en 1912 du haut d’une terrasse contre les dissidents mais elle ne donnera guère de détails sur cette action d’éclat. Elle affirme avoir fait échouer une rébellion du Pacha de Meknès contre les français en 1922 ou 1923 « en prévenant le général ».
De nombreux témoins défilent: les femmes découvertes, enfermées nues, chez Moulay Hassen, lors de son arrestation et d’anciennes «pensionnaires» révèlent les mauvais traitements qu’elles subissaient. Les femmes présentes au moment du meurtre rapportent en termes simples la fin dramatique de la prostituée Chérifa.
Le mystère de la femme coupée en morceaux: les deux criminels sont arrêtés
Dans le Courrier du Maroc, quotidien de la région Fès-Meknès, la relation des faits concernant « les trois cadavres de femmes encastrés dans la pierre » dont parle le colonel Maire.
Courrier du Maroc 30 septembre 1936.
Le mystère de la femme coupée en morceaux a été rapidement percé grâce à la diligence et à la perspicacité de la sûreté régionale. En effet, cette dernière qui s’était emparée de cette affaire particulièrement grave et qui n’avait pour toute base d’enquête que le cadavre coupé en morceaux, après avoir été préalablement ébouillanté et dont le visage avait été rendu parfaitement méconnaissable parce que les assassins en avaient totalement enlevé la peau, la sûreté donc commença ses investigations dans les milieux spéciaux de la Médina et ces actives recherches devaient être rapidement couronnées de succès : en effet, on disait dans ces milieux, qu’une indigène algérienne nommée Oum el Hassen se livrait à la prostitution clandestine et qu’elle séquestrait chez elle de jeunes mauresques.
La piste était donc bonne et ce ne fut alors qu’un jeu pour nos policiers de découvrir la personne qui pourrait les renseigner plus utilement et ce témoin fut la jeune domestique de Oum el Hassen, qui dévoila le secret que l’on croyait si bien gardé. Elle dit comment le nommé Mohamed ben Ali ben Taïeb, âgé de 46 ans et domestique de la maison avait, avec sa patronne, assassiné puis découpé en morceaux leur victime. Les aveux de ce domestique furent complets, ce qui permit son arrestation et celle de Oum el Hassen. L’enquête se poursuit encore, dirigée par M. Favaverde, chef de la sûreté régionale et d’ores et déjà on peut annoncer que les quatre mauresques qui étaient séquestrées par Oum el Hassen ont été découvertes dans le domicile de cette dernière, dans un état de misère physiologique complet, à telle enseigne que deux d’entre elles durent être hospitalisées. On suppose que les criminels ont assassiné parce que leur victime avait sans doute tenté de s’échapper et qu’ils craignaient que le scandale n’éclatât.
Le parquet de Fès va incessamment se rendre à Meknès, pour diriger son enquête et la reconstitution du crime. D’ores et déjà, la culpabilité des deux assassins est certaine, car les aveux du domestique ont permis de découvrir dans la maison d’Oum el Hassen de nombreuses pièces à conviction, notamment un couperet, un marteau, le récipient où les morceaux de la victime avaient été bouillis, ainsi qu’un matelas, dont le crin végétal avait été extrait, qui servit à envelopper les restes de la jeune mauresque.
Voici ce qu’écrit, en 1939, le colonel Maire qui avait connu Moulay Hassen en 1919, alors qu’il était stationné avec son unité au Camp des Oliviers à Meknès.
C’est à cette époque (décembre 1919) que je connus la célèbre beauté, Moulay Hassen, qui défraya, il n’y a guère, la chronique politique des journaux marocains et même parisiens. Peut-être se souvient-on qu’elle eut maille à partir avec la justice à propos d’une macabre découverte faite à son domicile. Après avoir abattu les murs de sa chambre, on trouva, encastrés dans la pierre – ligotés et debout – trois cadavres de femmes.
En cette année l9l9, Moulay Hassen, au sommet de sa réputation, frayait avec les plus grands chefs de l’Afrique du Nord. Excès d’honneur qu’elle devait au fait – inséparable de nos annales militaires – d’avoir, à Fès, en l9l2, sauvé une vingtaine d’officiers français de la mort.
Moulay Hassen était, quand je fis sa connaissance, tenancière d’une boîte – sorte de beuglant arabe – où elle hébergeait ses pseudo-nièces, belles « comme des lunes ». Le soir les officiers se rendaient chez elle. En bonne et avisée commerçante, elle leur offrait généreusement tous les piments de sa fabrique constituée par les apports héréditaires d’une science, magistralement éprouvée, des voluptés occidentales. Le champagne coulait à flots, tandis que s’époumonaient, dans une atmosphère chimiquement préparée, les rhaïtas nostalgiques et les guerrières derboukas. À l’heure « mousseuse » où elle sentait les esprits inclinés sans résistance vers des séductions plus positives, elle tirait un rideau … Alors, dans une tabagie invraisemblable, répandue en brouillard à travers la pièce somptueusement décorée, quelques corps d’adolescentes – d’où jaillissaient des seins à peine formés – évoluaient, hanche à hanche, le buste renversé, les yeux chavirés, les lèvres entr’ouvertes, les mains tendues comme des offrandes … Puis, sur un signe de Moulay Hassen, leurs ventres nubiles de la veille ou de l’avant-veille, se déchaînaient pris dans un tourbillon insensé où nos billets de banque étaient infailliblement, en dépit de nos fermes résolutions, entraînés comme des feuilles.
J’ai conservé de Moulay Hassen, une image qui domine cette profusion d’enluminures et je lui réserve dans mes souvenirs, un coin violent et parfumé digne des Mille-et-une-nuits. Cela se passait le jour fameux de la Fête des Äïssaouas – bande fanatique et démoniaque – rendue pendant vingt-quatre heures, une fois par an au paroxysme de ses dévotions. Je m’étais posté au-dessus de la porte de Sidi Aïssa, qui enjambe l’entrée du Mellah, quartier juif.
Trente mille Aïssaouas, hurlant, gesticulant, se griffant les joues, s’arrachant des lambeaux de chair, se rendaient au tombeau de leur Saint, en dehors des murs de la ville. Mais le Mellah se trouvait sur leur passage. Aussi, pour éviter qu’ils y pénétrassent, avions-nous installé, de chaque côté de la « porte », quatre rangs de légionnaires.
En tête de cette horde de possédés, dont on apercevait les poitrines sanguinolentes, les mains rougies de sang, et les visages tendus de hideuses grimaces, chevauchait sur un pur sang magnifique de noirceur, et comme passé au cirage, ceinte de mousselines blanches qui la drapaient strictement, l’immarcescible, la resplendissante, l’éblouissante Moulay Hassen. Chaque côté du mors, en fin argent ciselé, était tenu par un nègre revêtu de drap rouge soutaché d’or. Un à droite. L’autre à gauche. De la tête aux pieds de l’étrange créature, coulait une rivière de scintillements… Des colliers – il y en avait pour 30.000 francs – cerclaient son cou… Des douzaines de bracelets couvraient ses bras. Un superbe diadème couronnait les flammes de ses cheveux. Et du ventre à ses chevilles, toute sa toilette resplendissait de fils d’or …. »
Après délibération la sentence est proclamée :
"Attendu qu’il résulte de l’information et des débats qu’Oum el Hassen bent Ali et Chérif Mohamed Ben Ali se sont rendus coupables à Meknès en septembre 1936, d’assassinat sur la personne de Chérifa et de séquestration sur les autres femmes, et que ces inculpations sont passibles de la peine de mort pour le premier chef et des travaux forcés à perpétuité sur le second, mais qu’il existe des circonstances atténuantes : Oum el Hassen est condamnée à 15 ans de travaux forcés et Chérif Mohamed ben Ali à 10 ans de travaux forcés."
Jacques Chirac au sujet de sa perte de virginité : "Au matin, je n'étais plus le même homme"
Amateur de bons mots et connu pour ses saillies sans filtre, Jacques Chirac, décédé le 26 septembre 2019, a fait preuve de la même verve pour décrire un événement de sa vie, et pas des moindres pour celui qui était réputé pour être un éternel séducteur: la perte de sa virginité.
Dans son livre Mémoires, chaque pas doit être un but, publié en 2009, l’ancien président évoquait sa première nuit d’amour à Alger.
Depuis le décès de Jacques Chirac, de nombreuses anecdotes, extraits de livres, biographies et documentaires remontent à la surface. Dans son livre Mémoires, chaque pas doit être un but, publié en 2009, l’ancien Président replongeait dans ses plus profonds souvenirs, des souvenirs parfois très intimes comme cet événement marquant de sa vie d’homme, la perte de sa virginité.
Comme le rappelle le magazine Gala, dans sa biographie, Jacques Chirac évoquait sans tabous les souvenirs de sa première nuit d’amour: "Avant même le débarquement à Alger, les marins s’étaient passé le mot [...] Le ‘bosco’ me demande si je suis puceau. Je lui réponds que oui. ‘Alors, on va arranger ça, tu vas voir !’, me dit-il [...] Et il m’a emmené dans les fameux quartiers de la Casbah où nous avons passé la nuit entière. Quand, au matin, je suis redescendu vers le port [...], je n’étais plus le même homme."
Meurtre de Lola: Ce que l’on sait de l'algérienne, Dahbia BENKIRED
Après la découverte, dans une malle à Paris, du corps de Lola, collégienne de 12 ans, une femme de 24 ans a été mise en examen lundi par un juge d’instruction parisien pour « meurtre » et « viol aggravé » puis écrouée.
D’origine algérienne, la jeune femme était entrée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour d’étudiant.
Le 21 août dernier, elle avait été interpellée dans un aéroport français pour défaut de titre de séjour. Une obligation de quitter le territoire français (OQTF) lui avait alors été délivrée automatiquement.
Cette jeune femme de 24 ans était active sur TikTok quatre jours avant le drame.
Son compte TikTok - désormais suspendu -, la montre souriante, en train de chanter et se trémousser. DAHBIA BENKIRED, principale suspecte du meurtre sordide de la jeune Lola, a posté plusieurs vidéos sur cette application très prisée des jeunes tout au long du mois d'octobre. Dans la partie «description» de son profil figurent plusieurs symboles : un tigre, un drapeau noir, une tête de mort et le sigle «DZ», qui fait référence à la prononciation du mot Algérie en arabe algérien.
La dernière vidéo postée date du 10 octobre, quatre jours avant la mort de Lola. On y voit cette femme de 24 ans allongée sur un lit, en train d'écouter de la pop espagnole. Le mot «cute» (mignon en anglais, NDLR) s'affiche, via un filtre, sur différentes parties de son visage. Sur ses vidéos, la tortionnaire présumée, brune au nez aquilin apparaît coquette et maquillée, en robe ou en legging. Sur l'une des vidéos, postée le 5 octobre, on la voit même marcher dans le hall d'entrée de l'immeuble où vivait Lola.
L'affaire, atroce par bien d'autres aspects, émeut depuis maintenant cinq jours. La situation de la suspecte en France a aussi vivement alimenté les polémiques. Le 21 août dernier, Dahbia BENKIRED. avait en effet été interpellée dans un aéroport français pour défaut de titre de séjour. Une obligation de quitter le territoire français (OQTF) lui avait alors été délivrée automatiquement. N'ayant aucun antécédent judiciaire, l'OQFT avait été délivrée avec un délai de retour dans son pays de 30 jours.
Interpellée samedi matin
Un témoin a raconté aux enquêteurs avoir croisé cette femme lui demandant de l'aide pour trouver un moyen de transport. Il dit l'avoir aidée à transporter ses affaires jusqu'à un café. Après qu'elle a évoqué faire du trafic d'organes, thèse qui a été abandonnée par les enquêteurs, il a quitté le café. Il a vu la jeune femme par la suite monter dans une voiture avec la malle et les deux valises.
Elle reviendra plus tard dans le quartier, toujours avec ses bagages. Elle a d'abord sonné chez sa sœur qui l'hébergeait depuis quelques jours dans l'appartement qu'elle occupe dans la résidence où Lola vivait avec sa famille. Pressée de questions par sa sœur, elle a abandonné la malle dans la cour de la résidence. Elle a été interpellée samedi matin à Bois-Colombes dans les Hauts-de-Seine.
Un autre homme, présenté comme un ami de la principale suspecte, a également été mis en examen, pour recel de cadavre. Il a été placé sous contrôle judiciaire, la détention provisoire n'étant pas possible du fait de la peine encourue.
La principale suspecte, Dahbia, va-t-elle échapper à un procès ?
La meurtrière présumée de Lola a été mise en examen pour meurtre et viol avec acte de torture et de barbarie sur mineure de moins de 15 ans. Cette SDF algérienne de 24 ans était connue des services de police en tant que victime de violences conjugales. Mais elle faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français.
Devant la brigade criminelle, en garde à vue, elle a commencé par avouer avant de revenir sur ses déclarations. Elle a expliqué "avoir raconté un rêve et non la réalité", qu'elle se serait "défendu face à une agression au couteau", tout en indiquant s'être battue contre un fantôme"... Explications de Maroussia Wilquin, experte psychiatre pour les tribunaux:
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