En France, selon la loi du 15 mars 2004, "dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit", une circulaire précisant ces signes "le voile islamique (..) la kippa ou une croix de dimension manifestement excessive".
"J'ai décidé qu'on ne pourrait plus porter d'abaya à l'école", a déclaré sur TF1 dimanche soir Gabriel Attal.
Le ministre, qui avait dès sa prise de fonction cet été souhaiter la fermeté sur les questions de laïcité, avait jugé qu'aller à l'école en abaya était "un geste religieux, visant à tester la résistance de la République sur le sanctuaire laïque que doit constituer l'Ecole", promettant la fermeté à ce sujet.
"Vous rentrez dans une salle de classe, vous ne devez pas être capable d'identifier la religion des élèves en les regardant".
L'Education nationale s'était déjà emparée de l'abaya en novembre, dans une circulaire qui considérait ce vêtement - comme les bandanas et les jupes longues, également cités - comme des tenues pouvant être interdites si elles sont "portées de manière à manifester ostensiblement une appartenance religieuse".
Le prédécesseur de Gabriel Attal, Pap Ndiaye, interpellé par les syndicats de chefs d'établissement sur la hausse des incidents liés à ces tenus, avait toutefois refusé de "publier des catalogues interminables pour préciser les longueurs de robes".
Ali Soumaré Vs Jean Messiha
Affaire d’emploi fictif a éclaté, impliquant Jean Messiha, l’homme politique et polémiste d’extrême-droite.
Dans une enquête intitulée «La haine sur fonds publics», Mediapart a révélé mardi 20 juin que Messiha était employé pendant 5 ans à temps plein par le ministère français des Armées, sans qu’il se présente régulièrement à son poste comme le stipule la réglementation.
Jean Messiha était conseiller de Marine Le Pen puis d’Eric Zemmour. Le polémiste d’origine égyptienne passait également régulièrement dans des émissions télé où il distillait un discours identitaire et anti-musulman.
Selon Mediapart, le ministère des Armées a refusé de commenter ces révélations. Le polémiste, lui, avait décidé de porter plainte. Comme Sifaoui, il accuse un certain courant idéologique de chercher à l’abattre.
Hausse des atteintes à la laïcité
Selon une note des services de l'Etat, dont l'AFP a obtenu copie, les atteintes à la laïcité, bien plus nombreuses depuis l'assassinat en 2020 aux abords de son collège du professeur Samuel Paty, ont augmenté de 120% entre l'année scolaire 2021/2022 et 2022/2023. Le port de signes et tenues, qui représente la majorité des atteintes, a quant à lui augmenté de plus de 150% tout au long de la dernière année scolaire.
Le ministre a voulu rendre hommage dimanche aux chefs d'établissement "qui sont en première ligne sur ces questions de laïcité", et qu'il a promis de rencontrer "dès la semaine prochaine (...) pour leur donner toutes les clés pour qu'ils puissent faire appliquer cette règle".
"La consigne n'était pas claire, désormais elle l'est et nous nous en félicitons", a réagi auprès de l'AFP Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l'Education Nationale.
"Maintenant que le message est énoncé, il faut que cela se mette en oeuvre dans les établissements (...) il ne faut pas que les chefs d'établissement soient seuls face aux abayas", a-t-il ajouté.
Du côté de l'opposition, la décision a été applaudie à droite, Eric Ciotti (LR) en tête sur X (anciennement Twitter) : "Nous avions réclamé à plusieurs reprises l'interdiction des abayas dans nos écoles. Je salue la décision du ministre de l'Éducation nationale qui nous donne raison".
A gauche en revanche, Clémentine Autain (LFI) s'est indignée de "la police du vêtement", jugeant "anticonstitutionnelle" l'annonce de Gabriel Attal, "contraire aux principes fondateurs de la laïcité. Symptomatique du rejet obsessionnel des musulmans. À peine rentrée, la macronie tente déjà de prendre le RN par la droite".
A gauche en revanche, Clémentine Autain (LFI) s'est indignée de "la police du vêtement", jugeant "anticonstitutionnelle" et "contraire aux principes fondateurs de la laïcité" l'annonce de Gabriel Attal.
Le 20 juillet 2023, Gabriel Attal a été nommé ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. La vie privée du jeune homme politique n'a pas été épargnée au cours de son ascension fulgurante. Son homosexualité avait été rendue publique non pas par l'intéressé, mais par l'avocat Juan Branco.
En plein mois de mars dernier, alors que la réforme des retraites portée par son gouvernement était rejetée par de nombreux Français, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait fait son coming-out dans les colonnes du magazine Têtu. Il y a plus de deux ans, un autre macroniste, à savoir Clément Beaune, avait confié, lors d'une interview au magazine Têtu qu'il était homosexuel. Et si ministre délégué chargé des Transports avait ouvertement osé parler de sa vie intime, cela n'a pas été le cas pour Gabriel Attal...
Le nouveau ministre de l'Éducation avait en effet vu son homosexualité affichée au grand jour par l'avocat Juan Branco (qui était son ancien camarade de classe), dans le livre de ce dernier, intitulé Crépuscule. Celui qui est également activiste annonçait ainsi dans son ouvrage que l'homme politique de 34 ans était en couple avec Stéphane Séjourné, député européen, depuis plusieurs années.
Une orientation sexuelle assumée, mais pas "revendiquée"
Interviewé par Closer en août 2019, Gabriel Attal assurait, en toute sérénité, que "cela ne l'a pas empêché de dormir". "Quand on était au collège, il animait déjà un skyblog où il m'insultait. Je le laisse à sa fixette et à ses mythos", avait-il alors affirmé. Néanmoins, cette révélation sur son orientation sexuelle a eu des répercussions sur son quotidien. "C'est vrai que les réseaux sociaux sont souvent un tombeau d'attaques anonymes. J'y reçois des insultes, notamment homophobes, chaque jour", avait déclaré Gabriel Attal, avant de préciser qu'il s'était habitué à "cette violence", mais que "c'était plus dur" pour sa famille (à savoir sa maman et son petit frère de 10 ans). Même s'il assumait totalement son orientation sexuelle, l'homme politique de 34 ans n'était pas du tout prêt à "poser avec son amoureux" pour la presse people. Il estimait notamment pouvoir vivre sa vie comme il l'entendait, "sans le revendiquer".
Depuis 2018, Gabriel Attal est l'une des visages forts de la macronie et des gouvernements successifs. Lancé très jeune en politique, l'actuel ministre doit cette passion à son père, Yves Attal, décédé brutalement en 2015.
Une ascension fulgurante. En 2018, Gabriel Attal est devenu le plus jeune ministre sous la Vè République, à l'âge de 29 ans. Cinq plus tard, il est désormais ministre chargé des Comptes publics, après avoir été notamment porte-parole du gouvernement lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Ce mardi 31 janvier, Gabriel Attal s'attellera à défendre le projet de l'exécutif autour de la réforme des retraites sur le plateau du 20 heures de TF1. Un parcours qui aurait sans aucun doute rendu fier son père, Yves Attal, décédé des suites d'un cancer foudroyant en novembre 2015, à l'âge de 66 ans.
Yves Attal était un avocat et producteur de cinéma, qui n'a pas hésité à pousser son fils à faire de la politique. Durant sa carrière professionnelle, il a collaboré avec des grands noms du cinéma. En tant que producteur, il a notamment côtoyé Pedro Almodovar, pour le film Talons Aiguilles, sorti en 1991. Il a également produit Miss Shumway jette un sort de Claire Peploe, Déjà mort d'Olivier Dahan ainsi que Beauté volée de Bernardo Bertolucci. Le père de Gabriel Attal a également collaboré avec le journal Le Monde pendant de nombreuses années.
Yves Attal été également attiré par la politique
Gabriel Attal a fait ses débuts en politique du côté du Parti socialiste. Un mouvement politique qui avait également les faveurs d'Yves Attal. C'est finalement l'élu des Hauts-de-Seine, ouvertement homosexuel, qui décrit le mieux son père défunt. Il était "l’électeur PS de base, soixante-huitard qui achetait 'Libé' tous les matins, qui ne connaissait pas le nom de son maire d’arrondissement mais qui votait PS parce que c’était le PS", avait confié le membre du gouvernement à Vanity Fair en 2019.
Yves Attal a notamment été marié avec la mère de Gabriel Attal, Marie de Couriss, entre 1978 et 2000. Ensemble, ils ont eu deux enfants : Gabriel né en 1989 et Iris née en 1992. Yves Attal a également eu une autre fille, prénommée Noémie, issue d'une précédente relation, en 1975.
Avec, autres presses.
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