Le médecin avait dénoncé sur son blog le fait que les fiches de vaccination de n’importe quelle personne soient librement accessibles aux soignants.
Michaël Rochoy, médecin généraliste du Pas-de-Calais avait consulté le dossier vaccinal d’Emmanuel Macron à l’été 2021. Il a été suspendu deux semaines par l’Ordre des médecins lundi 18 septembre 2023. Il assure avoir agi « de bonne foi » pour alerter notamment sur des failles de sécurité liées à l’application informatique.
«Manquements aux obligations déontologiques»
C’est la décision motivée par la chambre disciplinaire du conseil de l’Ordre des médecins des Hauts-de-France après avoir suspendu deux semaines un médecin généraliste du Pas-de-Calais, révèle le site Egora . Celui-ci avait consulté à deux reprises le dossier vaccinal d’Emmanuel Macron à l’été 2021, en pleine pandémie de Covid-19. Contacté par Le Parisien, le professionnel de santé a confirmé avoir été informé de cette suspension lundi 18 septembre 2023.
Lors de l’audience à Lille, en juin dernier, le médecin plaide « la bonne foi ». Ce dernier explique notamment avoir repéré des «failles de sécurité» sur l’application informatique permettant de consulter le statut vaccinal des patients, après une consultation à l’été 2021. Le praticien décide alors, «par curiosité» et pour faire «preuve de concept», de chercher le profil d’Emmanuel Macron.
Anomalie dans le dossier d’Emmanuel Macron
Surtout, il constate que la date de première injection du Président ne correspond pas à celle rendue publique. Le généraliste avait alors aussitôt alerté l’Élysée qui, selon lui, l’avait remercié pour sa vigilance, rapporte Egora. Le professionnel de santé consulte ensuite une deuxième fois le profil d’Emmanuel Macron et remarque que l’erreur n’avait pas été corrigée.
L’Assurance maladie identifie par la suite une dizaine de soignants ayant consulté le dossier du Président. Le conseil départemental de l’Ordre du Pas-de-Calais dépose une plainte contre le médecin concerné.
La suspension de deux semaines sera effective en novembre, selon Egora. La chambre disciplinaire estime que la «mission supérieure de lanceur d’alerte dont il se sent investi» ne saurait justifier un affranchissement « de ses obligations déontologiques ».
Contacté par Le Parisien, le médecin a annoncé qu’il ne ferait pas appel de cette décision. «Je suis tranquille avec ce que j’ai fait qui a consisté à regarder le QR code du président quand on connaissait tous son statut vaccinal…»
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