Le "Made in Morocco": le turc Baykar implante une filiale de production au Maroc
- gherrrabi
- 11 févr.
- 3 min de lecture

Bientôt, des drones Made in Morocco
Le fabricant turc de drones Baykar s'apprête à étendre sa présence mondiale en implantant une usine de production au Maroc. Après des projets réussis en Azerbaïdjan, en Ukraine et en Mongolie, le Maroc a été choisi comme prochain lieu de production internationale de Baykar.

Baykar, le géant turc de l’aéronautique et concepteur des redoutables drones Bayraktar TB2 et Akıncı, a officialisé son implantation au Maroc avec la création d’Atlas Defense. Cette filiale, enregistrée sous forme de SARL, dispose d’un capital social de 2,5 millions de dirhams, détenu par les deux fondateurs du groupe, les frères Lütfü Haluk Bayraktar et Selçuk Bayraktar.
Le turc Baykar crée une filiale marocaine pour la production de drones
Le Maroc franchit une nouvelle étape dans la création d’une usine de production de drones turcs. La société Atlas Defense, appartenant aux frères Haluk et Selçuk Bayraktar, dirigeants de la société turque Baykar, leader dans la production de drones, a été récemment enregistrée au tribunal de commerce de Rabat.

Selon l’acte d’enregistrement publié au journal officiel, Haluk Bayraktar, 46 ans, est le PDG de l’entreprise. Son frère, Selçuk, supposé proche du président turc, Recep Tayyip Erdogan, en est le directeur technique, rapporte Le Monde, rappelant que les frères Bayraktar sont des partenaires privilégiés du Maroc dans le domaine militaire. Depuis 2021, le royaume a acquis auprès du fabricant turc près de vingt drones armés Bayraktar TB2. Les Forces armées royales (FAR) ont déjà fait usage de ces drones pour combattre les miliciens du Polisario, souligne le journal français.

La création de la société Atlas Defense au Maroc vient renforcer la coopération militaire entre Rabat et Ankara et marque un pas vers l’atteinte de l’objectif du royaume de devenir un centre régional de production de drones turcs, ce qui pourrait modifier les rapports de force dans la région. Ces dernières années, le Maroc a acquis plusieurs drones pour renforcer et moderniser son armée, dont l’Akinci, un drone turc de dernière génération pouvant voler à haute altitude et transporter des charges utiles plus lourdes.

Le drone Akinci est équipé d’un radar AESA (Active Electronically Scanned Array) capable de détecter et de suivre plusieurs cibles simultanément. Avec une autonomie de vol allant jusqu’à 24 heures et un rayon d’action de 6 000 kilomètres, il peut être dédié à des missions de reconnaissance et de surveillance. Le drone turc peut être équipé de missiles et de bombes guidées à longue portée, ce qui lui permet d’effectuer des frappes aériennes avec la précision d’un avion de combat.
Domiciliée à Rabat, Atlas Defense prévoit de développer un large éventail d’activités stratégiques. L’entreprise se consacrera ainsi à la conception, le développement, la fabrication et la maintenance de drones, ainsi qu’à la production et la commercialisation de pièces de rechange.
Au-delà de ces appareils, l’entreprise ambitionne de concevoir et d’assembler des systèmes technologiques destinés à l’industrie de la défense, notamment dans les domaines de la surveillance, de la reconnaissance et des communications. Son activité englobera également la production d’équipements électroniques, optiques et mécaniques, utilisés dans des applications militaires et industrielles.
Le groupe Baykar n’est plus à présenter dans le domaine des technologies militaires. Le fabricant turc s’est imposé sur la scène internationale grâce à ses drones TB2 et Akıncı, qui se distinguent par leur autonomie, leur précision et leur capacité à opérer dans des environnements complexes. Ces appareils ont été largement éprouvés sur différents théâtres d’opérations et sont aujourd’hui en service au sein de plusieurs armées, dont celle du Maroc, qui en avait acquis plusieurs exemplaires en 2021.

L’implantation d’Atlas Defense dans le Royaume semble ainsi s’inscrire dans une logique de coopération industrielle et militaire plus étroite entre Rabat et Ankara. Cette initiative intervient aussi dans un contexte où le Maroc cherche à renforcer son autonomie en matière de défense. En multipliant les partenariats technologiques, notamment avec Israël, les États-Unis et désormais la Turquie, Rabat affiche sa volonté de diversifier ses sources d’équipement et de développer progressivement une industrie militaire nationale, capable de répondre à ses propres besoins stratégiques.
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