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Le 7 septembre: L’anniversaire de l’Indépendance du Brésil

Le Brésil, qui a été créé et colonisé par les Portugais, proclame son indépendance le 7 septembre 1822. L’anniversaire de ce jour est devenu fête nationale…

La guerre d’indépendance du Brésil commence avec le refus du futur Pierre Ier du Brésil de rentrer au Portugal (lors du Dia do Fico, en janvier 1822) et prend fin en novembre 1823, date à laquelle les dernières garnisons portugaises présentes au Brésil quittent le pays. Elle aboutit à des combats terrestres et maritimes, qui opposent à la fois des forces régulières et des milices armées.

La date du 7 septembre est fêtée dans tout le Brésil.

Après avoir fui devant l’invasion de la péninsule Ibérique par l’armée napoléonienne et s’être réfugié au Brésil en janvier 1808, le roi de Portugal Jean VI rentre à Lisbonne en avril 1821, en laissant à Rio son fils aîné Pierre en tant que régent. Dans le contexte des guerres d’indépendance qui opposent alors Madrid aux élites créoles d’Amérique espagnole, celui-ci choisit de rompre le lien colonial alors que les Cortes de Lisbonne, issues de la révolution libérale de 1820 et soucieuses de préserver l’intégrité de l’empire portugais, lui demandent de regagner la métropole. Après avoir lancé les fameuses formules « Je reste », le 9 janvier, et « L’indépendance ou la mort ! », le 7 septembre 1822, Pierre Ier est sacré empereur du Brésil le 1er décembre 1822. Acquise dans un cadre familial et non guerrier, contrairement à celle des territoires hispanophones, cette indépendance négociée permet le maintien de liens forts et durables entre le Brésil et le Portugal.

Pierre Ier, empereur du Brésil

Acclamation de Pierre Ier, empereur du Brésil, en 1822, à Rio de Janeiro. Lithographie tirée de Voyage pittoresque et historique au Brésil, de Jean-Baptiste Debret, 1834-1839

Crédits AKG-images


Le Brésil a été « découvert » en 1500 par le Portugais Pedro Alvares Cabral et devient ainsi une colonie portugaise. Quelques siècles plus tard, lorsque les troupes napoléoniennes occupent le Portugal en 1807, le prince régent de la dynastie de Bragance, Dom João, décide de s’expatrier avec la famille royale au Brésil. Il s’installe à Rio de Janeiro, alors capitale du Brésil. À la mort de sa mère – Marie I du Portugal appelée « Marie la Folle » –, il devient, en 1816, João VI et entreprend de mettre en œuvre un processus de décolonisation progressif en octroyant au Brésil une relative autonomie au sein de l’empire politique portugais, le Royaume Uni du Portugal, du Brésil et des Algarves, proclamé l’année précédente.

La cour portugaise réclame l’annulation de l’autonomie du Brésil lorsque en 1820, la révolution espagnole contraint Dom João VI à rentrer au Portugal en confiant la régence du Brésil à son fils Pedro. Ce dernier va bientôt être appelé à son tour au Portugal, mais il refuse de s’exécuter et proclame le 9 janvier 1822 : « Se é para o bem de todos e felicidade geral da nação, diga ao povo que fico1. » Il convoque ensuite une assemblée constituante et décide d’une première émancipation : dorénavant aucun ordre de la cour portugaise ne sera appliqué au Brésil sans son approbation. Une nouvelle lettre de la cour lui parvient, annulant l’Assemblée et exigeant de nouveau son retour au Portugal. Face à la pression et à la montée de la propagande indépendantiste, Pedro proclame l’indépendance du Brésil le 7 septembre 1822 à Ipiranga en prononçant alors une autre phrase tout aussi légendaire que la précédente : «Independência ou morte2! » Il est alors nommé empereur Pedro Ier le 1er décembre de la même année.

Le Portugal exige la somme de deux millions de livres sterling en paiement de l’indépendance de sa colonie. La suite de l’histoire est marquée par une persistance des inégalités sociales brésiliennes : pas de réforme agraire, pas d’abolition de l’esclavage, de nouveaux conflits avec l’Assemblée constituante, une guerre avec l’Argentine, et divers événements qui amènent le monarque devenu impopulaire à abdiquer en 1831 en faveur de son fils âgé de cinq ans, Pedro II. La gouvernance du Brésil jusqu’à la majorité de son fils est confié à son ministre de l’Intérieur et des Affaires étrangères, José Bonifácio de Andrade e Silva.

Le règne de Pedro II sera quant à lui, marqué par une certaine modernisation économique et politique du pays, l’octroi du suffrage universel et l’abolition de l’esclavage en 1888.

1 « Si c’est pour le bien de tous et la félicité générale de la nation, dites au peuple que je reste ». Ce jour est connu comme « O dia do Fico / Le jour du Je reste ».

2 « L’indépendance ou la mort ! »

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