Le 108e vendredi du Hirak: Des journalistes agressés par des « baltagis » à Alger.
Des journalistes ont été sauvagement agressés lors de la marche du Hirak ce vendredi 12 mars 2021 à Alger, rapportent plusieurs sources, dont le Comité pour la libération des détenus (CNLD).
Les journalistes étaient en plein exercice de leurs fonctions, lorsqu’ils ont été molestés, insultés et, pour certains, agressés par les individus en question.
« Les journalistes Mohamed Lamine Meghnine, Kenzaa Khatto, Samir Sid, Sid Walines (Sid Ahmed Belouchrani), Djalal Louze, Mustapha Bastami, Lynda Abbou ainsi que la militante Amira Hammache ont été victimes d’agressions sauvages d’un groupe de baltaguis », affirme le CNLD, en précisant que ces baltaguis (voyous) ont « ciblé les journalistes du hirak qui n’ont pas cessé de couvrir les marches populaires depuis plus de deux ans, pour rapporter la voix du hirak sans censure. » Le CNLD précise que le journaliste Mohamed Lamine Meghnine et la militante Amira Hammache ont « été violemment tabassé».
Ce vendredi, de nombreux journalistes ont témoigné des violences qui les ont ciblé. La journaliste Lynda Abboud qui travaille à Radio M, a raconté sur Facebook qu’un groupe de personnes en civil a agressé et insulté un journaliste de France 24.
« Des journalistes de Tariq news et Radio M ont tenté de le protéger. Ils ont réussi à mettre à l’abri le journaliste de France 24, avant d’être attaqué à leur tour par les agresseurs« , a-t-elle ajouté affirmant qu’une autre journaliste de Radio M, ainsi que deux journalistes de Tariq news dont Mohamed Lamine Meghnine ont été agressés à leur tour. Plusieurs » journalistes et photographes se sont déplacés sur les lieux pour soutenir leurs confrères, » a-t-elle expliqué…
La chaîne France 24 menacée de perdre son accréditation
Le ministre algérien de la Communication a menacé, ce samedi, la chaîne de télévision internationale France 24 de « retrait définitif » d’accréditation en raison, selon lui, de son «parti pris flagrant » dans la couverture des manifestations du mouvement prodémocratie du Hirak. « Un dernier avertissement avant retrait définitif de l’accréditation a été adressé à France 24 », a prévenu le ministère dans un communiqué. Selon le ministère, « la ligne éditoriale (de France 24) est construite sur les slogans hostiles à notre pays, son indépendance et sa souveraineté, ses services de sécurité et à son Armée nationale populaire» . « Elle s’efforce de régénérer coûte que coûte ces bouleversements préfabriqués contre-révolutionnaires fomentés par des ONG ayant pignon sur rue à Paris et dans d’autres capitales européennes », une référence entre autres à Reporters sans Frontières (RSF) et Amnesty International.
Des baltagis ont été identifié
Baltagi « baltacı », dérivé de balta (« hache »). Il désigne d’abord les sapeurs de l’armée ottomane qui étaient aussi utilisés pour des tâches de maintien de l’ordre. Il prend ensuite en dialecte égyptien le sens de « voyou » parce que leurs troupes étaient souvent recrutées parmi les délinquants et les criminels par les régimes autoritaires du monde arabe. Ces différents régimes les utilisent comme milice privée, lors de missions où la violence est requise et lorsqu’il s’agit de conserver le pouvoir.
Al Baltaji, le chien de Batach, appelé Rahim Milano, qui a attaqué les journalistes et a attaqué les femmes, il possède un magasin de vente et d’achat de téléphones sur la place Audin, en face de l’horloge, habite au quartier de Bougara n ° 2, commune de Sidi Moussa. pic.twitter.com/hoxIKanA4A — NEF Freedom (@lejuste2019) March 14, 2021
Le RCD dénonce
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dénonce l’agression, vendredi dernier à Alger, des journalistes venus couvrir l’événement par un groupe d’individus.
«Des journalistes ayant accompagné la révolution du peuple algérien ont subi, hier, lors de la marche du vendredi, des agressions et des intimidations. Des informations font état d’une opération menée par des baltaguia, dont l’identité des membres reste à établir», souligne le parti dans un communiqué. Le RCD rappelle ainsi que «le droit à l’information et à la libre expression est consacré et doit être défendu avec vigueur par tous». «Le déni du droit à l’information et la transformation des médias inféodés en organes de propagande désignent comme cible toute expression indépendante et ouvrent la voie aux aventuriers de tous bords. Le caractère pacifique de la révolution ne convient pas aux abonnés à l’intrigue. Il faut à tout prix sauvegarder cet acquis de la révolution populaire pour faire triompher ses revendications», lit-on dans ce communiqué.
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