Le 24 août 1994: Attentat à l'hôtel Asni à Marrakech
Le 31 août 1994: Les Expulsés de Folombay en France
Le Maroc, destination privilégiée des touristes en 2023 (Travel off path)
Le site spécialisé nord-américain “Travel off path” encense le Maroc qu’il qualifie de "joyau de la couronne" de l’Afrique du Nord, et le présente comme l’une des destinations privilégiées des touristes en 2023.
"Travel off Path", un des sites indépendants d'informations sur les voyages au monde drainant plus de 3 millions de vues par mois, place le Maroc parmi les destinations de prédilection pour les touristes occidentaux. Parmi les atouts avancés par le site, les infrastructures qualifiées "d’excellentes", les paysages naturels "époustouflants" et les structures urbaines "de classe mondiale".
Et d’ajouter que le Maroc connaît une croissance "historique" dans le secteur du tourisme en 2023. Le portail fait observer que les touristes occidentaux, notamment espagnols, britanniques, italiens et américains, reviennent en masse au Maroc, "attirés par sa richesse culturelle sans limite et ses prix abordables", notant que l'ouverture du Royaume au tourisme et les voyages ne sont pas les seules raisons pour lesquelles la popularité de la destination Maroc ne cesse de croître.
L'héritage culturel du Royaume, la beauté architecturale de ses anciennes médinas, le potentiel de la ville de Marrakech, le développement de la ville de Rabat ainsi que le cachet unique des villes de Meknès et Fès font également partie des atouts du pays, selon la même source.
Le 24 août 1994: Attentat à l'hôtel Asni à Marrakech
Le 24 août 1994, le Maroc a été secoué par le premier acte terroriste de son histoire. L’hôtel Atlas Asni au coeur de Marrakech a été ciblé par sept jeunes d’origines algériennes et marocaines sont en effet accusés d’avoir «constitué une association criminelle», à l’origine notamment du meurtre de deux touristes espagnols qui se trouvaient dans le hall de l’hôtel au moment de la fusillade. Le commando constitué de sept jeunes Français d’origines algériennes et marocaines (Stéphane Aït Idir, 22 ans, Rédouane Hammadi, 23 ans, Kamel Benachka, 26 ans, Abdesslam Guerrouaz, 25 ans, Moustafa Meziane, 36 ans, Abderrahmane Boujedli, 24 ans, et Hamel Merzoug, 28 ans), avait prévu de perpétrer au moins quatre actes terroristes au Maroc. A Marrakech, puis à Casablanca, Tanger et Fès. Le groupe d’Asni avait subi un entraînement intensif dans les camps d’Al Qaida en Afghanistan.
Cette attaque -- la première de ce genre sur le sol marocain -- avait provoqué une grave crise entre Rabat et Alger. A la suite de l'attentat, que les Marocains avaient attribué aux services secrets algériens, Rabat avait instauré un visa obligatoire pour les visiteurs algériens. En représailles, l'Algérie avait décidé la fermeture de sa frontière terrestre avec le Maroc.
Au total, selon l'enquête menée par les autorités marocaines, quatre groupes comprenant sept personnes devaient commettre des attentats le même jour à Tanger, Fez, Casablanca et Marrakech, mais un seul passera à l'action.
Près de 16 ans après l’attentat de Marrakech, un ancien membre des services de renseignement avait reconnu la responsabilité de l’Algérie dans cet attentat. Karim Moulai, qui vit à Londres depuis 2000, a raconté qu’il avait été dépêché au Maroc dès avril 1994 et qu’il était chargé de la préparation logistique de cette attaque.
Menaces et Représailles sur Karim MOULAI...La version de Karim Moulai sur l'attentat du 24 août à Marrakech
«J’étais personnellement chargé de la partie logistique d’une opération sur laquelle j’ignorais tout. Je ne savais pas que le but était de perpétrer un attentat. L’Algérie avait facilité mon accès au Maroc en avril 1994 pour la préparation logistique d’une opération devant déstabiliser le royaume et porter atteinte à sa sécurité», raconte-t-il.
En 2000, après avoir fui l’Algérie, Karim Moulai se rend à Londres avant de confier à l’agence londonienne Al Qods que «le département du renseignement et de la sécurité (DRS) avait planifié l’attaque contre l’hôtel Atlas Asni de Marrakech bien avant le 24 août 1994».
«J’étais personnellement chargé de la partie logistique d’une opération sur laquelle j’ignorais tout. Je ne savais pas que le but était de perpétrer un attentat. L’Algérie avait facilité mon accès au Maroc en avril 1994 pour la préparation logistique d’une opération devant déstabiliser le royaume et porter atteinte à sa sécurité», raconte-t-il.
Il s’était alors rendu à Marrakech avant de profiter de son amitié avec un officier de police pour disposer d’informations sensibles et faire la connaissance de plusieurs autres algériens vivant à Marrakech. Des données qu’il fournira par la suite au DRS algérien.
Dans ses confessions accordées à l’agence londonienne, Karim Moulai dit avoir été à une dizaine de kilomètres de l’hôtel au moment de l’attentat. Sa mission ne consistait pas à intervenir dans cette dernière phase de l’opération menée par l’Algérie. Les renseignements de son pays le recontacteraient plus tard pour lui détailler son plan d’extradition. Il se rendra par la suite de Marrakech vers Nador, puis Oujda avant de traverser la frontière entre les deux pays.
Les sept inculpés sont jugés au Maroc en 1995.
En 2010, Karim Moulay, ex-agent des services secrets algériens, confesse au journal marocain Al Massae ⏩ (lire en ligne) l'implication des services secrets algériens dans l'attentat de 1994. Pourtant, aucun mandat d'arrêt n'a été émis contre lui, malgré sa reconnaissance de son implication dans la tuerie, et le gouvernement marocain n'a pas réagi à ces révélations.
Driss Basri, ancien ministre de l'Intérieur marocain, justifie cette implication des services secrets algériens comme une volonté d'attirer l'attention de la scène internationale sur le combat que menait seule l'Algérie contre le terrorisme à l'époque. En ciblant des touristes européens, dans un centre touristique mondial. Alger espérait marquer les esprits occidentaux.
Le 31 août 1994 les Expulsés de Folombay en France
Le 31 août 1994 ont débarqué à l’aéroport international de Ouagadougou, au Burkina Faso, 19 expulsés algériens de France, supposés être des terroristes membres du Front Islamiste du Salut (FIS), coupables, semble-t-il, d’avoir ourdi des intentions d’attentats terroristes en France.
Accusés d’être commanditaires d’actes de terrorisme en accointance avec des islamistes algériens, ces expulsés de Folombay étaient indésirables sur le sol français. Soupçonnés de sympathies islamistes, ils ont été expulsés en urgence en 1994 par le ministre de l'Intérieur Charles Pasqua.
Opération Chrysanthème: 88 hommes et femmes soupçonnés d’appartenir à des réseaux terroristes en lien avec le Front islamique du salut (FIS) algérien sont arrêtés. Certains seront expulsés, d’autres assignés à résidence. À Paris, on décide que les "islamistes" que l’on vient d’appréhender n’auront pas les mêmes droits que les autres citoyens, ils seront assignés à résidence dans un cadre très particulier : une caserne militaire d’un petit village du nord de la France, Folembray.
20 expulsés (dont une femme, Fathia Ressaf): 19 Algériens et un seul Marocain de la bande
Pour répondre au meurtre de cinq Français en Algérie que le pouvoir attribue au GIA (Groupe islamiste armé), Charles Pasqua, ministre RPR de l'Intérieur, ordonne l'expulsion de vingt personnes assignées à résidence dans une caserne désaffectée à Folembray (Aisne).
Les services de renseignements leur reprochent d’appartenir à des réseaux de soutien au FIS ou de défendre des thèses favorables à la lutte armée en Algérie. La veille de l’audience, le dernier jour du mois d’août, 20 des 26 captifs sont expulsés en urgence. Ce n’est que lorsque leur avion fera escale aux Canaries qu’ils apprendront leur destination finale : le Burkina Faso, qui a accepté de les accueillir "à titre humanitaire".
À Ouagadougou, ils sont d’abord logés dans un hôtel, puis dans des villas construites dans le nouveau quartier du Bois-Sacré. Le Burkina leur alloue chaque mois une somme confortable (400 000 F CFA, environ 600 euros).
"Pourquoi le Burkina", s’interrogea l’Observateur dans son édito du jeudi 1er septembre 1994 avant de titrer, dans sa livraison du lendemain : "Islamistes : ils n’auraient pas eu le choix de leur destination", démentant ainsi les affirmations d’Ablassé Ouédraogo selon lesquelles les barbus auraient choisi de venir dans "la Patrie des hommes intègres".
Le Marocain Mohammed Chellah
A son expulsion, la police lui a reproché d'aider des Algériens «à trafiquer des armes par le Maroc», notamment via son gendre d'alors, Abdelilah Ziyad. Chef d'un réseau islamiste responsable de l'attentat de Marrakech du 24 août 1994, Ziyad a pris huit ans de prison, le 9 janvier 1997, devant le tribunal correctionnel de Paris. Poursuivi dans la même affaire, Chellah a été condamné par défaut (en son absence) à deux ans de prison.
Abdelilah Ziyad, condamné en 1997 pour son implication dans un attentat meurtrier à Marrakech en 1994, a été expulsé vers le Maroc, dont il est un ressortissant. Il résidait depuis une quinzaine d'années à Chartres.
Abdelilah Ziyad, condamné en France pour sa participation à un attentat meurtrier dans la ville touristique de Marrakech en 1994, a été remis aux autorités marocaines, a-t-on appris le 29 octobre 2021 auprès de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) au Maroc, confirmant une information de nos confrères de l'Echo Républicain.
Un ex-terroriste sous surveillance
Abdelilah Ziyad, dit "Rachid", 63 ans, résidait depuis plus de quinze ans à Chartres, où il était placé sous une étroite surveillance judiciaire. Il "a été expulsé mercredi depuis la France et présenté devant un juge d'instruction", a déclaré à l'AFP un responsable de la DGSN, sans préciser les charges retenues contre lui. Selon les sources de l'Echo, l'homme était également un mentor d'Ismaïl Mostefaï, l'un des terroristes du Bataclan.
Le sexagénaire marocain a été condamné en janvier 1997 par un tribunal français à huit ans de prison pour avoir commandité un attentat à la bombe contre l'hôtel de luxe Atlas-Asni de Marrakech au cours duquel avaient péri deux touristes espagnols le 24 août 1994. La justice marocaine l'avait, de son côté, condamné à la peine de mort, commuée ensuite en 25 années d'emprisonnement.
"L'émir" d'un des premiers réseaux terroristes implantés en France
Militant du Mouvement de la jeunesse islamiste marocaine (MJIM), un groupe d'opposition, Abdelilah Ziyad était considéré comme "l'émir" du "réseau de Marrakech", constitué d'une trentaine de membres, un des premiers réseaux terroristes islamistes organisés en France, en région parisienne et autour d'Orléans. Lors du procès du réseau à Paris, il avait reconnu être le recruteur, l'organisateur et le donneur d'ordre du groupe terroriste recruté dans le but de porter la "guerre sainte" au Maroc durant l'été 1994.
De fait, au fil des ans, beaucoup sont partis. Pas en hommes réhabilités, mais avec la complicité des autorités locales, munis d’un faux passeport. Ils ont pris la route de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas, et certains ont même fini par rejoindre la France.
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