Elle est l’un des symboles de cette génération de macronistes issue de la société civile qui a fait irruption dans la vie politique française en 2017. Sus à l’ancien monde. « Les Français ne veulent plus des professionnels de la politique qui font carrière », déclarait encore Yaël Braun-Pivet il y a deux ans. Réélue présidente de l’Assemblée nationale, jeudi 18 juillet, à 53 ans, elle s’installe pourtant dans un parcours politique qui prend de l’épaisseur.
Report des voix de la droite
Arrivée troisième au premier tour du scrutin, la députée des Yvelines a bénéficié du report des voix de la candidate Horizons, et surtout du soutien de La Droite républicaine, qui a retiré son candidat Philippe Juvin.
Entre les deuxième et troisième tours, la gauche a retenu son souffle, se reprenant à espérer après le désistement du candidat de Liot Charles de Courson, qui aurait pu lui profiter - en vain.
Coup inespéré
Après la défaite du camp présidentiel, arrivé deuxième au soir du second tour des législatives, la députée des Yvelines réalise un coup inespéré, grâce au concours d'une droite elle-même affaiblie après la décision solitaire de son président Eric Ciotti de s'allier avec le Rassemblement national.
Le Palais Bourbon bruissait depuis plusieurs jours des rumeurs d'un accord entre la droite et la macronie, La Droite républicaine ayant selon des sources concordantes négocié plusieurs postes clés à l'Assemblée pour prix de son ralliement: au minimum, une vice-présidence dévolue à la députée du Doubs Annie Genevard, la présidence de la commission des finances, censée revenir à Véronique Louwagie, et un des trois postes de la questure.
Les félicitations du président
Le président Emmanuel Macron a félicité Yaël Braun-Pivet pour sa réélection, saluant sa "responsabilité républicaine".
"Tous ceux qui vous connaissent savent que vous veillerez au respect de la pluralité des opinions et à l'expression de la diversité des sensibilités", a déclaré sur X le chef de l'Etat.
Yaël Braun-Pivet, née le 7 décembre 1970 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), est une avocate, militante associative et femme politique française.
Adhérente du Parti socialiste (PS) à Tokyo, elle rejoint en 2016 La République en marche (LREM), puis est élue députée dans la cinquième circonscription des Yvelines lors des élections législatives de 2017. Elle est présidente de la commission des Lois de l'Assemblée nationale durant la XVe législature, de 2017 à 2022.
En mai 2022, elle est nommée ministre des Outre-mer par Emmanuel Macron dans le gouvernement Élisabeth Borne. Quelques semaines plus tard, elle est réélue députée de la cinquième circonscription des Yvelines et quitte ses fonctions ministérielles avant d'être élue présidente de l'Assemblée nationale, devenant ainsi la première femme à se voir confier cette charge. À la suite des élections législatives anticipées de 2024, elle est réélue à cette fonction.
Elle se présente comme une descendante de « l'immigration slave, juive polonaise et juive allemande, avec des grands-parents entrés en France avec des visas touristiques et une valise, dans les années 1930 ». Libération indique qu'elle n'est « ni pratiquante ni croyante » et qu'elle « célèbre en famille les fêtes juives, comme le faisait son père […] et surtout son grand-père, tailleur juif polonais qui, fuyant l'antisémitisme, s'est réfugié à Nancy dans les années 30 » pour échapper aux nazis. Après la guerre, il est médaillé de la Résistance.
Son père est cadre dans une entreprise publicitaire et sa mère, qui était battue par son beau-père, a été placée en famille d'accueil de la Direction départementale des Affaires sanitaires et sociales (DDASS). Elle a obtenu un diplôme de sténodactylographe à 16 ans4. Le couple a deux enfants, un garçon et une fille.
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