Vincent Bolloré n’est pas prêt à lâcher le contrat de concession de la gestion du terminal à conteneurs du Port Autonome de Douala (Pad). Il va de procédure en procédure contre l’Etat du Cameroun.
Notre confrère Jeune Afrique révèle qu’en date du 16 janvier 2020, il a déposé une plainte contre l’Etat du Cameroun à Cour Internationale d’Arbitrage de la Chambre de commerce Internationale de Paris.
L’industriel breton Vincent Bolloré, n’en a pas fini avec l’affaire relative au contrat de concession de la gestion du terminal à conteneurs du Port Autonome de Douala (Pad). Notre confrère Jeune Afrique révèle qu’en date du 16 janvier 2020, il a déposé une plainte contre l’Etat du Cameroun auprès de la Cour Internationale d’Arbitrage de la Chambre de commerce Internationale de Paris.
La CCI est une instance qui se charge principalement d’assurer la supervision des procédures d’arbitrage conformément au règlement d’arbitrage CCI. Les plaidoiries vont débuter au mois de juin 2020, selon Jeune Afrique.
Rappelons que Bolloré avait eu le contrat de concession de la gestion du terminal à conteneurs du Pad, il y a de cela 15 ans. Pour être plus clair, ce contrat a été donné à sa filiale DIT (Douala International Terminal). Il est arrivé à expiration en janvier 2020. L’Etat du Cameroun ne l’a pas renouvelé.
En effet, le 26 décembre 2019, le Tribunal Administratif de Douala qui a donc annulé ladite procédure, l’attribue au groupe italo-suisse Terminal Investment Limited (TIL). Une attribution effectuée au détriment du consortium APM Terminals/Bolloré qui gère l’infrastructure depuis 15 ans.
Une guerre s’était déclarée entre Bolloré et le groupe italo-suisse TIL. L’autorité portuaire avait d’abord désigné le groupe italo-suisse pour reprendre les activités du terminal chargé du chargement et du déchargement des marchandises. Après elle s’est finalement résolue à confier le travail à la RTC, une régie qu’elle a créée en décembre 2019 pour les besoins de la cause.
Une régie déléguée a été créée par Cyrus Ngo’o, Directeur Général du PAD pour relever ce défi. Elle entrera en service en janvier 2020, juste après la fin du contrat de Douala International terminal (DIT), filiale du groupe Bolloré, le 31 décembre 2019.
Concernant le départ du concessionnaire français, le patron de la communication du PAD révèle qu’il doit « 24 milliards de francs CFA, beaucoup d’argent au Port autonome de Douala.»
Le groupe Bolloré était poursuivi en 2010 pour le non-respect d’un plan signé au Cameroun
Dix ONG et syndicats camerounais et français assignent le groupe Bolloré devant la justice française. Ils veulent obtenir l’application d’un plan d’amélioration des conditions de vie des travailleurs et des populations des plantations d’huile de palme exploitées par le groupe et ses filiales au Cameroun. L’affaire remonte à 2013, sous la pression de Sherpa, Bolloré avait accepté de mettre en place sous l’égide de l’OCDE une série de mesures visant à combattre les pollutions inhérentes à l’exploitation des plantations, mais aussi à améliorer la vie des travailleurs. Le plan a connu un début d’application en 2014 avant d’être abandonné quelques mois plus tard.
Désormais, c’est le tribunal de grande instance de Nanterre qui devra déterminer si la promesse prise par le groupe Bolloré envers les populations du Cameroun et leurs ONG partenaires a valeur de contrat, et si ce contrat n’a pas été respecté.
L’affaire remonte à 2010 quand Sherpa et trois autres ONG saisissent un mécanisme de l’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économique, pour obtenir une médiation. Les ONG dénoncent l’impact social et environnemental de l’exploitation de l’huile de palme par des filiales du groupe Bolloré, Socapalm et Socfin, au Cameroun.
Sous l’égide du PCN, le Point de contact national de l’OCDE, Bolloré et les ONG négocient un plan d’action. Plan non contraignant qui prévoit des actions de dépollution, de protection des riverains, mais aussi d’amélioration des conditions de vie des travailleurs. Début 2014, ce plan connaît un début d’application, mais tout s’arrête quelques mois plus tard, en novembre.
Emmanuel Elong, président d’une association de travailleurs et riverains des plantations d’huile de palme de la Socapalm, société du groupe #Bolloré, explique pourquoi ils l’assignent à nos côtés aujourd’hui (vidéo disponible sur https://t.co/EhOnq2EfRL) pic.twitter.com/4bodQHpiuT — Sherpa (@Asso_Sherpa) May 27, 2019
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