La Cour constitutionnelle a rejeté l'autorisation du Mozambique de faire appel contre l'extradition de Chang vers les États-Unis. Rien ne semble désormais s'opposer à ce que l'ancien ministre des Finances soit envoyé à New York pour faire face à des accusations de fraude et de corruption.
Près de cinq ans après avoir été arrêté en Afrique du Sud, l'ancien ministre mozambicain des Finances, Manuel Chang a perdu un dernier appel devant la cour suprême et risque une extradition vers les Etats-Unis.
La Cour estime qu'il n'y a plus de possibilités raisonnables d'inverser la décision de la Haute Cour datant 2021. Celle-ci, en effet, avait annulé une décision du ministre mozambicain de la Justice Ronald Lamola d'extrader Manuel Chang vers son pays d'origine.
Chang est emprisonné en Afrique du Sud depuis décembre 2018, date à laquelle la police sud-africaine l'a arrêté à l'aéroport international, OR Tambo de Johannesburg à la demande des autorités américaines, peu avant qu'il ne prenne un vol pour Dubaï.
Depuis, il a intenté de nombreux procès et appels pour éviter l'extradition vers les États-Unis.
Manuel Chang est accusé d'avoir participé à un vaste réseau d'escroquerie de plus de 2 milliards de dollars. L'argent octroyé par des investisseurs étrangers au Mozambique devait en principe servir à l'achat de navires de guerre, à la construction et à l'entretien de chantiers navals.
Deux demandes d'extradition
Le 29 janvier 2019, les États-Unis ont officiellement demandé à l'Afrique du Sud d'extrader Chang. Ce n'est que trois jours plus tard, le 1er février 2019, que le Mozambique a demandé à Pretoria d'extrader Chang vers le Mozambique, alors même que ses infractions présumées avaient été commises en 2012 et 2014 et avant que le Mozambique ne l'inculpe d'aucune infraction. Le fait que le Mozambique n'ait pas inculpé Chang environ cinq ans après ses prétendues infractions a renforcé les soupçons du "Fórum de Monitoria do Orçamento" (Forum de suivi budgétaire) FMO et de bien d'autres sur le fait qu'il n'avait aucune intention réelle de le poursuivre. L'affaire a provoqué une crise financière au Mozambique lorsqu'elle a éclaté en 2016, poussant le Fonds monétaire international a retiré son soutien à ce pays d'Afrique australe.
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