Les Amazighs interpellent Paris, accusent l’Algérie et alertent sur le Mali
L’opportunité du 30ème anniversaire de la journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai, a été saisie par les Amazighs pour partager leurs griefs. L’Assemblée Mondiale Amazighe a interpellé la diplomatie française sur les agissements de France 24. Dans un courrier adressé à la cheffe de la diplomatie française, Catherine Calonna, Rachid Raha relève avoir «aimablement» sollicité l'[algérienne!!!] Marie-Christine Saragosse , PDG de Groupe France Médias Monde.
Rappel: Marie-Christine Saragosse, née le 24 mars 1960 à Philippeville (aujourd'hui Skikda) en Algérie, est une dirigeante audiovisuelle et haute fonctionnaire française. Depuis 2012, elle est présidente-directrice générale de France Médias Monde (FMM).
L’Assemblée Mondiale Amazighe reproche, entre autres, de souvent couvrir «des actualités d’un mouvement séparatiste artificielle dit « arabe », qu’est le Polisario». Dans le même temps, Rachid Raha relève que les médias français entre autres (France24) n’évoquent pas le cas du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) «qui manifeste par milliers dans les rues de votre capitale qu’est la ville Paris», encore moins le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad.
Ferhat Mehenni censuré sur CNEWS
Le 2 octobre, Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), était l’invité du journal télévisé du dimanche sur CNEWS. L’annonce en avait été faite tout au long de la semaine précédente. Mais le jour J, à deux minutes de son entrée sur le plateau, et alors qu’il est déjà passé par l’étape maquillage et patiente dans la salle d’attente, le chanteur kabyle se voit annoncer par le journaliste censé l’interviewer, Ivan Roufiol, la déprogrammation in extremis de son interview.
Ces derniers jours, l’annulation d’un passage télévisé du chef du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie, Ferhat Mehenni, dans la chaîne conservatrice Cnews a suscité une vague de critiques. La déprogrammation de l’émission où il devait passer a été attribuée à une intervention de l’Elysée sous pression des autorités algériennes.
Quelques instants après, un responsable de la chaîne CNEWS débarque en trombe dans la salle d’attente et annonce au président Ferhat Mehenni l’annulation de son passage sur CNEWS.
Il informa également le journaliste Ivan Rioufol, chargé de faire l’interview et qui n’en revenait pas de l’inélégante ingérence dans la gestion de l’information.
«Qu’est-ce qu’il s’est passé?», est-il demandé à Ivan Roufiol.
«Je ne sais pas, on a le droit de ne rien dire», rétorque-t-il, visiblement embarrassé.
«C’est l’Elysée… L’Algérie a dû intervenir», répond calmement Ferhat Mehenni.
«Je t’ai annoncé depuis une semaine et la direction est au courant depuis une semaine», se justifie Ivan Roufiol.
«C’est vraiment invraisemblable, c’est la première fois que ça arrive», poursuit Ivan Roufiol à l’attention de Ferhat Mehenni, en glissant au passage penser que «(son) explication est la bonne, il y a dû y avoir une pression d’Alger».
C’est Yannick Bolloré en personne qui a pris le téléphone sur injonction d’Emmanuel Macron pour annuler l’interview de Ferhat Mehenni.
C’est le "président" mal élu et décrié Tebboune alerté par ses conseillers qui a appelé Emmanuel Macron le menaçant d’annuler la visite à Alger de la première ministre Elisabeth Borne.
Mais par un étrange hasard, c’est ici, au Maroc, sur les réseaux sociaux du pays, que les autorités françaises ont décidé de réagir à cette information en publiant un démenti via leur ambassade, sur Twitter.
Au Maroc, nombreux sont ceux qui ont vu dans cette séquence un scandale qui porte atteinte à l’image de la France en tant que foyer de la démocratie et de la liberté de la presse. Face à la vague de critiques sur les réseaux sociaux, l'Ambassade de France au Maroc a jugé nécessaire de réagir via un communiqué très court, diffusé ce mercredi. L’Ambassade a démenti toute intervention des autorités françaises pour l’annulation de l’émission en question. “L’Ambassade de France a pris connaissance des déclarations à la presse et des commentaires de la presse laissant entendre que les autorités françaises seraient intervenues auprès d’une chaîne de télévision française pour qu’elle ne laisse pas s’exprimer l’un des invités d’une émission d’information. Elle dément formellement ces allégations”, lit-on sur le communiqué, qui insiste sur l’engagement de la France en faveur de la liberté d’expression et la liberté de la presse “partout dans le monde”. En effet, Mehenni a été l’invité du journaliste français Ivan Rioufol qui annoncé depuis plus d'une semaine qu’il allait le reçevoir dans son émission pour parler du sort de la communauté kabyle en Algérie. Lorsqu’il s’est présenté au plateau de Cnews, le chef du MAK a été étonné d’apprendre de la part du journaliste Ivan Rioufol son passage a été annulé. La séquence a été enregistrée dans une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux où le journaliste français s’est montré lui-même interloqué et ébahi de ce changement brusque. “Moi-même je ne comprends rien, la direction est au courant depuis plus d'une semaine”, a-t-il confié à son invité qui s’est dit convaincu que son passage a été annulé sous pression de l’Elysée qui aurait, selon lui, succombé aux pressions d’Alger.
Quelle mouche a donc piqué l’ambassade de France au Maroc pour nous gratifier (nous Marocains) d’un démenti qui ne nous concerne pas?
Le communiqué de l’ambassade de France à Rabat est totalement déplacé car cette mission diplomatique interagit avec un public marocain qui n’est absolument pas concerné par un incident survenu en France, sur une chaîne de télévision française, concernant un Kabyle.
"Rappel à l’ordre des généraux algériens" L’AMA
L’AMA rappelle avoir demandé au Président français Emmanuel Macron de «rappeler à l’ordre les généraux algériens, qui, non seulement s’efforcent à entraver l’union des pays d’Afrique du Nord, sinon alimentent une éternelle guerre contre son voisin, le Maroc, à travers le financement et l’encadrement des mercenaires de Polisario».
L’AMA va plus loin pointant du doigt Paris qu’elle accuse de « blanchir » les « criminels généraux » algériens. Non sans conseiller la France de « rappeler à l’ordre ces officiers algériens qui se croient impunis et intouchables. Au lieu de les amadouer ». Si, bien entendu, le gouvernement français « voudrait vraiment aider l’Algérie et son peuple ».
Le Mali, un probable « nouvel Afghanistan » ?
Parlant du Mali, l’AMA alerte que ce pays ouest-africain est « sur le point de tomber aux mains de Daech », parlant d’un probable nouvel Afghanistan qui s’installe, désormais, aux portes de l’Europe. Une menace pour les États d’Afrique du Nord et de l’Union Européenne. Alertant sur une éventuelle attaque des militaires maliens contre les Touaregs de MNLA pour conquérir la ville de Kidal, le président de l’Assemblée Mondiale Amazighe prédit une guerre frontale fratricide qui pourrait déboucher sur l’accaparement par Daech de Bamako. Ce que l’AMA considérera comme un échec de la politique de Macron qui a fait de la lutte contre le terrorisme une priorité.
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