La sécheresse de 2023 qui frappe l’Algérie restera certainement dans toutes les mémoires. Pour l’hydrogéologue Malek Abdesselam de l’université de Tizi-Ouzou, c’est l’année hydrologique la plus sèche depuis 1984 et même depuis 1907».
"La sécheresse est sur le point de devenir la prochaine pandémie et il n’y a pas de vaccin pour la guérir" a alerté en juin dernier Mami Mizutori, la représentante spéciale de l’ONU pour la réduction des risques de catastrophe.
A l'appel du ministère des Affaires religieuses, les mosquées de toute l'Algérie ont accompli salât al-istisqâ', ou «prière de demande de la pluie», samedi 29 avril. C'est la troisième du genre pour tenter de conjurer la faiblesse pluviométrique de l'automne-hiver. Mais la prière ne semble pas être entendue.
«C'est du jamais-vu depuis longtemps en Algérie : le mois d'avril est passé quasiment sans pluie sur tout le territoire national. L'incidence sur la saison agricole, le taux de remplissage des barrages et la reconstitution des eaux souterraines est indéniable», s'inquiète, par exemple, le site d'information TSA
L'algérie, un pays pauvre en ressources en eau
La dernière sécheresse ayant frappé l’Algérie a été observée à l’ouest du pays durant une longue période s’étalant sur 30 ans, soit de 1975 à 2005. «Ce cas demeure le plus long des deux derniers siècles», a souligné à El Watan Ali Dekiche, enseignant en science de la terre à l’université d’Oran. «L’analyse spectrale de longues séries de précipitations à grande échelle a pu montrer, sur des périodes séculaires, une succession de longues périodes sèches dont les séquences, variant d’une décennie à trois, sont intercalées de séquences fortes humides et courtes», soutient cet ex-directeur régional des ressources en eau. Néanmoins, Sofiane Benadjila, ingénieur agronome, avertit, toujours dans El Watan, du fait que la hausse des températures durant cette période est loin d’être un phénomène épisodique. Le record des températures risque de s’installer dans la durée. «Nous sommes en train de vivre un changement climatique», ajoute M. Benadjila, pour qui, par ailleurs, «le déficit hydrique est tel qu’il n’est pas question de se considérer en face d’une sécheresse circonstancielle, puisque toute la région méditerranéenne est sur la trajectoire de l’aridité climatique». Enfin, selon les normes établies par la Banque mondiale, l’Algérie est classée comme un pays pauvre en matière des ressources en eau passant de 600 m3/ hab/an en 2006 à 500 m3/hab/an en 2020, le seuil de rareté fixé par la Banque mondiale étant de 1000 m3/hab/an. Le gouvernement pense, dans une première phase, augmenter la part du dessalement de 17 à 40% d’ici 2024 à Alger, Oran et Béjaïa. Cinq stations de dessalement sont en cours de réalisation, l’objectif est d’atteindre 60% d’eau issue du dessalement à l’horizon 2030 pour assurer la sécurité hydrique du pays. En outre, les pouvoirs publics ont programmé quatre barrages dont la réception se fera en 2024, ce qui portera leur nombre à 85 barrages dotés d’une capacité globale de neuf milliards de mètres cubes, contre une capacité de mobilisation estimée actuellement à 6,8 milliards de mètres cubes d’eau « Les capacités de mobilisation d’eau des 80 barrages du pays passeront de 8,3 milliards de m3 actuellement, à près de neuf (9) milliards de m3 en 2024, grâce à la mise en service de cinq nouveaux barrages », a-t-il précisé dans une déclaration à l’APS, en marge d’une journée d’étude sur « La sécurité hydrique en Algérie », organisée à l’Ecole nationale supérieure d’hydraulique (ENSH) de Soumaâ (Blida).
Le phénomène est planétaire. «La sécheresse est sur le point de devenir la prochaine pandémie et il n’y a pas de vaccin pour la guérir», a alerté en juin dernier Mami Mizutori, la représentante spéciale de l’ONU pour la réduction des risques de catastrophe.
Le dessalement de l’eau de mer comme solution???
Les ressources en eau se raréfient chaque année un peu plus. Certains spécialistes craignent même que ces dernières atteignent leurs limites d’ici 2050, surtout que les effets du changement climatique, en grande partie responsables de ce stress hydrique et des sécheresses, sont déjà observés.
Face aux changements climatiques et à la rareté des pluies, le dessalement d’eau de mer devient donc essentiel.
Selon le chercheur Azzedine Hani, (professeur en hydrogéologie à l’université Badji Mokhtar de Annaba), même si le dessalement apparaît comme étant la solution la plus indiquée, il faut qu’on arrive à instaurer une vraie politique de Gestion Intégrée des Ressources en Eau en jouant sur l’ensemble des paramètres de la GIRE. Un avis largement partagé par Djamel Belaid, ingénieur agronome, spécialisé en vulgarisation des techniques innovantes qui ajoute: «Etant donné que cette eau coûte cher vu ce que sa production consomme comme énergie, il est nécessaire de développer une tarification qui incite aux économies d’eau.»
Le Royaume du Maroc 1er pays nord-africain à investir dans le dessalement de l'eau
Le Royaume du Maroc est le premier pays nord africain à investir dans des projets de désalinisation. Plusieurs pays arabes ont pris conscience de l’importance de la sécurité de l’eau ces dernières années, dont le Maroc.
Le Royaume est le 6ème pays arabe et à investir dans les technologies de désalinisation, pour produire de l’eau douce à partir de l’eau de mer. Le pays peut compter sur ses larges cotes atlantiques et méditerranéenne pour installer plusieurs projets de dessalement de l’eau pour assurer sa sécurité en eau potable.
Selon un rapport de BNC Intelligence de 2023, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord représentent environ 48% de la production mondiale quotidienne d’eau dessalée.
Tebboune reprend ses mensonges dans l'espoir d'obtenir un 2ème mandat
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