Depuis des années, la France enregistre des reculs en matière de droits de l'homme. Des gilets jaunes (2017) aux contestations actuelles contre la loi sur les retraites, les manifestants du pays sont soumis à de sordides violences policières. L'Afrique solidaire des victimes des violations des droits de l'homme en France.
Manifestations: alerte internationale sur les violences policières en France
"Les responsables de l'application des lois doivent les faciliter et éviter tout recours excessif à la force", le rapporteur spécial des Nations unies pour la liberté d'association "Je suis de très près les manifestations en cours et rappelle que les manifestations pacifiques sont un droit fondamental que les autorités doivent garantir et protéger. Les responsables de l'application des lois doivent les faciliter et éviter tout recours excessif à la force". La phrase fait référence à la situation en France, alors que les mobilisations contre la réforme des retraites se poursuivent fin mars.
Il n'a pas été rédigé par un élu de la France insoumise, mais par le rapporteur spécial des Nations unies pour la liberté d'association, Clément Voule.
"Des incidents violents ont eu lieu", Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe
Vidéo: La violence policière dans la répression des manifestations en France... Âmes sensibles s'abstenir !
"De manifestation en manifestation, la réponse de la police française inquiète aussi les institutions internationales de défense des droits de l'homme et les ONG hors de nos frontières. Dans le cadre du mouvement social contre la réforme des retraites en France, les libertés d'expression et de réunion s'exercent dans des conditions préoccupantes", a déclaré le 24 mars la commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatović. aux autorités de permettre la pleine jouissance de ces libertés, en protégeant les manifestants pacifiques et les journalistes couvrant ces manifestations des violences policières et des individus violents opérant au sein ou en marge des manifestations.
Le commissaire note également que "des incidents violents ont eu lieu, dont certains ont ciblé les forces de l'ordre". Cependant, ajoute-t-elle, "la violence sporadique de certains manifestants ne peut justifier l'usage excessif de la force par des agents de l'État". Dunja Mijatović rappelle en outre que "la première obligation de tous les États membres est de protéger les personnes relevant de leur juridiction et leurs droits humains".
"L'usage excessif de la force par la police lors de manifestations n'est pas nouveau en France", Human Rights Watch
"L'usage excessif de la force par la police lors de manifestations n'est pas nouveau en France", note Eva Cossé, chercheuse à l'ONG Human Rights Watch. Déjà en décembre 2018, cette ONG avait documenté des blessures causées par des armes de la police lors des mobilisations des gilets jaunes et des manifestations étudiantes, "y compris des personnes dont les membres ont été brûlés ou mutilés par l'utilisation présumée de grenades lacrymogènes éclair". "Nous avions également recensé des cas de personnes blessées par des balles en caoutchouc, ainsi que des usages disproportionnés de gaz lacrymogènes et de grenades de décryptage", ajoute le responsable de l'ONG. «Les États sont tenus de s'abstenir de recourir arbitrairement à la force dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre », Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) Compte tenu de la situation en France, la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) a également tenu à rappeler que les États "sont tenus de s'abstenir de l'usage arbitraire de la force dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre. Ils ne peuvent le faire qu'en dernier recours. Même dans ce cas, cela doit être fait de manière proportionnée, dans le but de maintenir l'ordre et la sécurité publics." Alice Mogwe, présidente de la FIDH a lancé un appel aux dirigeants français : "Le gouvernement français, qui ne perd que trop rarement une occasion de donner des leçons de démocratie et de respect des droits au reste du monde, devrait penser à être irréprochable sur ce point, car sur celle des violences policières, qui est parfaitement scandaleuse."
La France, un pays en retard sur les droits de l'homme ?
Dans le cadre des manifestations des "gilets jaunes", (2018/2019), Amnesty International avait recensé plusieurs dérives potentielles des nouvelles législations en France, rendant dangereux l'exercice des droits et libertés. Amnesty International avait notamment qualifié la loi sur l'attestation de "spéculative". "En droit français, tout attroupement susceptible de troubler l'ordre public est punissable : c'est le délit d'attroupement (article 431-1 Code pénal). Les autorités peuvent donc poursuivre les manifestants s'ils ont l'impression qu'ils ont l'intention de troubler l'ordre public. Le simple risque est donc pénalisé", écrit l'ONG. "Ainsi, les manifestations ont été considérées comme des rassemblements et ont reçu l'ordre de se disperser simplement parce qu'elles n'étaient pas déclarées. Des participants ont été poursuivis pour s'être rassemblés pacifiquement et, dans certains cas, n'avoir même pas entendu la convocation. En vertu du droit international, le fait de ne pas informer les autorités d'une manifestation ne rend pas un rassemblement illégal. Et il est admis que les autorités doivent tolérer un certain désordre pour permettre l'exercice de la liberté d'expression (l'entrave à la circulation, par exemple). En 2019, quarante-deux personnes ont été condamnées pour avoir organisé une manifestation non déclarée, soit sept fois plus que l'année précédente (seulement six personnes ont été condamnées), et 244 personnes ont été condamnées pour attroupement. En 2016, au moment des mobilisations contre la loi travail, seules cinquante-quatre personnes avaient été condamnées pour ce délit."
L'Afrique solidaire des victimes des violations des droits de l'homme en France
L'Afrique est solidaire des victimes de violations des droits de l'homme en France. "Même si nous assistons à des atteintes aux droits et libertés en France, notamment contre des manifestants pacifiques, ces faits sont très peu documentés. Pire, la presse les ignore. Si cela s'était produit en Afrique, les médias auraient fait la une des journaux", a déclaré Mahmadou Keita, un défenseur des droits humains du Mali, contacté par la FLA. Aminata Maiga, de l'ONG burkinabé Rights Now, ajoute : "Les Français aiment se vanter d'être au pays des droits de l'homme. Ils sont aujourd'hui victimes de graves violations de ces droits, et ce depuis 2017 avec les gilets jaunes. Nous sommes solidaires du peuple français !" De son côté, Jeff Osayande, du ministère de la Justice du Nigeria, estime, après le "devoir de solidarité avec les victimes d'exactions en France", que "ce pays est en déclin sur le sujet". "Les images sont choquantes. On assiste à une violente répression policière. C'est digne de la pire des dictatures !" il ajoute.
L'Afrique solidaire des victimes des violations des droits de l'homme en France
Plusieurs défenseurs des droits humains et ONG en Afrique ont exprimé leur solidarité avec les victimes de violations des droits humains en France.
Avec, Future Leaders Academy of Africa
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